Histoire des mathématiques

Commentaire de Histoire des Mathématiques de Jean-Etienne Montucla dans son édition de l’an 7 (1798), qui inclut les « mathématiques pratiques » (physique), la théorie musicale et l’astronomie dont on a déjà dit beaucoup. La chronologie longue acceptée est déjà entièrement formée. Je commente les références historiques dans le texte de Montucla en 1798, non l’Histoire enseignée en 2023. Montucla est sûr de sa compétence en mathématiques et a une opinion arrêtée sur les auteurs étudiés. Néanmoins, sur la question un peu moins mathématique des calendriers, on le trouve souvent en défaut d’analyse.

Des méprises peuvent survenir avec le sens des mots. Montucla parle en toises, car le mètre n’est adopté qu’un an plus tard en 1799. Il parle de crépuscule du matin pour désigner l’aube. Selon l’auteur, le mot « mois » dans toutes les langues se rapporte à la Lune : ceci est bien notre idée que le patriarche Moïse est un dieu lunaire. Scot – que Montucla méprise – est ici un auteur scolastique. Or John Scot Erigène – s’il s’agit bien de lui – est un platonicien. Le sens du mot scolastique était apparemment différent à la fin du 18ème siècle, car aujourd’hui il désigne le courant aristotélicien de Thomas d’Aquin. Les Jésuites tendent à adopter l’analogie platonicienne et les sciences dites occultes. Les républicains comme Montucla sont associés à l’aristotélisme et au rationalisme. Aussi même si en scientifique, il est obligé de reconnaître qu’Aristote est incompétent en mathématiques, ses faux raisonnements lui semblent malgré tout préférables aux analogies et aux mythes utilisés par les très bons Pythagore et Platon.

Les historiens catholiques ont fait croire à une monarchie soumise à Rome, qui aurait été remplacée par une église nationale à l’occasion de la Révolution française. Les Jansénistes auraient alors par opportunisme fait le choix de rejoindre l’Eglise républicaine, cependant que les Jésuites auraient été monarchistes. Mais l’opposition entre Jésuites et Jansénistes est d’abord religieuse. Il y a un héritage juif chez les Jésuites, dont la casuistique est identique au pilpoul des rabbins. Le même adage selon lequel il faut répondre à une question par une autre question s’applique aux Jésuites comme aux rabbins. Les persécutions tombaient d’ailleurs sur les uns comme sur les autres. Blaise Pascal défendait le jansénisme en prétendant qu’il s’agissait du christianisme français traditionnel, opposé aux éléments de kabbale et d’hermétisme véhiculés par les Jésuites et par Rome. Montucla ne fait d’ailleurs pas de différence entre Gallicans et Jansénistes. Or le courant gallican est déjà majoritaire sous la monarchie.

Les ouvrages des auteurs de l’antiquité sont disponibles du fait que ces ouvrages ont été imprimés, à partir de 1498 pour les plus anciens -. Les manuscrits antiques auraient été préservés entre 641 – date de la destruction de la bibliothèque grecque d’Alexandrie – et 1498, où commencent à apparaître les versions imprimées. On prétend que les anciens manuscrits se dégradant, ils avaient au fil des siècles fait l’objet de nombreuses copies. Néanmoins les versions originales imprimées au 16ème siècle sont à peu près toutes accessibles encore aujourd’hui, cependant que le dernier manuscrit qui l’aura précédé est introuvable. Plus probablement, les éditions imprimées du 16ème ou du 17ème siècles sont les premières publications de ces auteurs, Euclide par exemple.

D’autres ouvrages sont définitivement perdus et seulement mentionnés par fragments dans les commentaires et les citations des historiens. Les historiens antiques sont en général incompétents et déforment les opinions des mathématiciens dont ils parlent. Ils citent souvent des auteurs dont les ouvrages sont perdus. Les commentaires sont rédigés par des auteurs antiques compétents en sciences, mais qui ne produisent pas ou peu de travaux originaux, se contentant de présenter un ouvrage scientifique et de le commenter. Les ouvrages qu’ils commentent sont en général toujours accessibles. Ces individus existent toujours au 18ème siècle, où on publie encore les auteurs antiques assortis de commentaires et de développements modernes, comme le faisaient les antiques Pappus, Proclus ou Théon d’Alexandrie.

Il y a très peu d’auteurs scientifiques en latin dans l’antiquité, Pline étant l’exception, mais beaucoup d’auteurs de la Renaissance écrivent en latin, et portant des noms latins comme Hylacomilus ou Regiomontanus. Inversement, il y a beaucoup d’auteurs grecs dans l’antiquité, mais très peu après Ptolémée au 2ème siècle. Les auteurs grecs antiques ont d’ailleurs un niveau scientifique comparable aux auteurs occidentaux de la Renaissance. Les auteurs grecs tardifs témoignent même d’un niveau plus avancé que les premiers auteurs de la Renaissance. Ainsi les auteurs grecs antiques sont des auteurs de la Renaissance.

Des retours en arrière inexplicables dans le niveau scientifique, la réapparition de questions qui avaient été réglées, suggèrent que l’ordre d’apparition des auteurs n’est pas correct. Les auteurs byzantins les plus tardifs, au 14ème siècle, ont des connaissances moins avancées que celles de Thalès (625-585 av JC). Mais ce désordre s’observe aussi à l’intérieur du groupe des auteurs antiques, et à l’intérieur des auteurs de la Renaissance. Certains auteurs de la Renaissance sont antidatés, des auteurs du 14ème et du 15ème siècle auraient ainsi vécu au 16ème ou au 17ème siècles.

Il existe même des doublons où deux personnages se partagent les travaux d’un seul individu. Claudio Tolomei (1492-1556), italien et grammairien, porte les ouvrages dans toutes les disciplines où l’antique Claude Ptolémée n’a rien écrit. Tito-Livio Burattini (1617-1681) porte la production scientifique de l’historien Tite-Live.

La langue d’écriture des Grecs est l’arabe. Toutes les premières traductions des anciens grecs sont tirées de l’arabe, avant qu’on retrouve des « originaux » grecs à la fin du 16ème siècle. Archimède c’est Ahmed, Héron d’Alexandrie c’est Haroun. Archimède écrit en « grec d’orient » (alors qu’il vit en Sicile). On prétend que les Arabes avaient conservé les antiques ouvrages grecs et les avaient traduits, avant de les diffuser à nouveau en occident. Or Sylvain Goughenheim dans Aristote au Mont Saint-Michel montre que l’occident médiéval n’avait jamais perdu la connaissance des anciens Grecs. D’ailleurs, on trouve nombre d’antiques ouvrages en arabe, et même de nombreux anciens Corans, en Europe, alors qu’ils sont introuvables en Asie. L’arabe est ainsi la langue véhiculaire de l’Empire dit byzantin. Les habitants de l’Empire de Byzance parlant supposément grec ne se sont pas subitement mis à parler arabe après la prise de Constantinople par Mehmet II en 1453. Au 17ème siècle, les Grecs sont indiscernables du point de vue de l’apparence des Turcs, portant babouches et turban. La « culture grecque » antique faite de toges légères et de sandales est une invention tardive, et ses représentations datent du 18ème siècle au plus tôt. Les codex en grec sont eux pratiquement tous trouvés en Europe centrale ou occidentale.

Les auteurs arabes ne connaissent pas les poètes ou historiens grecs – possiblement tardifs ou falsifiés – , seulement les scientifiques dits grecs, et aucun des auteurs latins. L’histoire des sciences chez les Arabes repose sur Abul Farraj (1226-1286, sans doute fin 17ème siècle au plus tôt). Les Arabes ont leurs propres auteurs d’ouvrages scientifiques dès le 9ème siècle. On commencerait à en entendre parler en occident au 13ème siècle. Et les traductions sont imprimées et publiées à partir du 16ème siècle. Tout ceci doit avoir lieu sur une période de temps plus courte, et commencer également au 16ème siècle.

Montucla mentionne le caliphe Omar comme l’auteur de l’incendie de la grande bibliothèque d’Alexandrie en 640. C’est à cette date qu’il situe la fin des grands scientifiques grecs de l’antiquité. Il serait étonnant que ce soit à l’endroit où ces livres avaient été brûlés qu’ils auraient continué à être disponibles. C’est d’ailleurs la date de 1453 et la prise de Constantinople qui est la fin supposée de l’influence grecque sur l’histoire. Comment expliquer cette incohérence ? Les cartes montrent qu’en 1641 (Jean Boisseau) l’Empire de Constantinople ou de Grèce est toujours debout, pour être bientôt remplacé par un empire des Turcs. Ainsi c’est 1640 qui est la date plausible de la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie. En 640, l’astronomie des arabes aurait été balbutiante, et du niveau des Grecs avant l’école ionienne. La science arabe après 640 est en réalité identique la science grecque avant 1640.

Les mathématiciens arabes du Moyen-Age auraient été des Chrétiens « syriaques » ou jacobites, florissant sous des califes musulmans éclairés. Vraisemblablement, ces souverains étaient chrétiens. Ce sont donc les Turcs qui introduisent l’islam en 1640, l’époque possible de ce « Omar ». Le caliphe suivant, Othman, serait le Osman fondateur de l’empire ottoman.

Sur une carte de 1754, Nolin fait encore de la Grèce une partie de la Turquie, territoire limité à l’Europe. La Grèce est alors considérée comme occupée par les Ottomans.

Nolin 1754

La science des Arabes prend son essor sous trois califes abassides de Bagdad aux 8ème et 9ème siècles que sont Al Mansour, Haroun al Rachid et Al Maimon. Beaucoup d’auteurs mentionnés sont présentés comme Sabéens et non Musulmans. Al Mansour, Haroun al Rachid et Al Maimon seraient des sultans chrétiens antérieurs à Omar en 1640. Abul Faraj attribue aux différentes régions arabes une époque de domination scientifique ( ?). Au 10ème siècle Bagdad a de nombreuses écoles. Du 11ème au 13ème siècles, c’est l’Espagne qui domine. Ces auteurs du 11ème au 13ème siècles sont comme en Grèce les plus imprécis, et seraient en réalité les premiers. La plupart des traductions européennes sont datées du 16ème siècle au plus tôt. Les Arabes n’ont pas d’ouvrages en mécanique, mais les ouvrages d’Archimède et de Héron connus en occident sont des traductions des versions arabes. Il doit s’agir de Ahmed et Haroun.

Montucla distingue les Arabes des Persans et des Turcs. Cette distinction a sans doute du sens en 1798, mais elle le conduit à ne trouver aucun ouvrage chez les Turcs, dont la langue est tardive. Ils ne se distinguent pas des Arabes avant 1640. Les Turcs auraient suivi des cycles de 95 ans, correspondant à cinq cycles de Méton. Mais c’est également ce qu’il dit de Théophile et Cyrille, patriarches grecs d’Alexandrie. L’astronome turc Almouahat Talassar combinait une année arabe et une année julienne, pour ce que ça veut dire. Il s’agit du nom déformé du grec Matthieu Blastares, astronome du début du 14ème siècle (17ème) qui combine un cycle lunaire de 19 ans et un cycle solaire de 28 ans, selon le principe retenu par Denys le Petit. Enfin le sultan turc Selim Ier en 1533 publiait des almanachs. Il s’agit du tsar de Michel de Russie en 1633.

Du 7ème au 11ème siècles, les Perses ont les mêmes caliphes que les Arabes. Néanmoins Montucla précise qu’en 629, un perse du nom de Iesdegerd aurait adopté le calendrier julien (365,25 jours), et en 630 les Perses auraient aussi adopté l’année lunaire arabe (354 jours). Ainsi les Arabes n’auraient eu que l’année lunaire, mais les Perses sous les mêmes caliphes auraient eu l’année solaire et l’année lunaire ? Ce récit est identique à celui de Matthieu Vlastar (vers 1630) combinant cycles lunaire de 19 ans et solaire de 28 ans. En occident, cette création est attribuée à Denys le Petit vers 532, dont on prétend qu’il était « scythe ». Fomenko l’a correctement identifié à Denis Pétau qui publie sa chronologie en 1627, et qui était jésuite.

L’année arabe lunaire de 354 jours serait elle aussi constituée de 28 maisons lunaires, empruntées au zodiaque grec (le Bélier est divisé en « cornes », « ventre) et commence au Bélier. Ces 28 maisons se retrouvent aussi en Inde, en Chine, ce qui suggère l’influence des Jésuites, et sans doute du cycle de 28 ans de Denys. Montucla fait remarquer qu’une constellation arabe est mentionnée dans le Livre de Job (le Petit cercueil ou Petite ourse ?) et que la Voie de paille (Voie lactée) est commune avec les Egyptiens.

Les caliphes Arabes se seraient séparés des Perses suite au schisme de 1079 (1679) du perse Malik Shah. Pour Flavius Josèphe, l’hasmonéen (ottoman) Jean Hyrcan rompt avec les Pharisiens pour devenir sadducéen (chrétien orthodoxe). Jean Hyrcan est le célèbre Genghis-Khan, et Malik Shah son probable adversaire.

Montucla dit des Persans qu’ils héritent des « anciens Perses » et des anciens « Caldéens » de l’antiquité. Aujourd’hui on propose des civilisations plus anciennes et férues d’astronomie que Montucla ne connaissait pas : Akkad, Sumer, ou les anciens Babyloniens distincts des Néo-babyloniens. A chaque fois qu’une nouvelle civilisation antique est prétendument documentée par l’archéologie, les autres disciplines leur attribuent des connaissances astronomiques et mathématiques. Mais souvent ces connaissances sont équivalentes ou meilleures que celles des civilisations plus récentes et déjà connues.

Aucun ouvrage des anciens « Caldéens » ne nous est parvenu. En effet, en 1798, la Chaldée a été placée sur la carte en Mésopotamie. Mais les anciens Chaldéens sont les Celtes pour les auteurs écrivant en grec. Les druides n’écrivaient pas, et les bardes se servaient d’écorces qui se dégradent rapidement.

Pour les anciens Perses, Montucla mentionne seulement deux auteurs. Giamasb, astrologue contemporain de Zoroastre et Darius Hystaspe au 6ème siècle avant JC est publié… au 13ème siècle en arabe (et sans doute début du 17ème siècle). En 340 av JC Jemshid le Mède (qui serait le Darius Ochus des Grecs), dix-sept années avant la mort d’Alexandre, crée une année solaire de 365 jours avec un mois complémentaire de 30 jours tous les 120 ans, pour parvenir à une année moyenne de 365,25 jours. Cette année est sans intérêt pratique, et sans doute inventée. De nouveaux Perses, toujours zoroastriens, font leur apparition au 6ème siècle AD, environ 800 ans plus tard sous la dynastie sassanide, mais n’auraient pas produit d’ouvrages scientifiques. Ils s’associent aux Arabes en 610 au moment de la fondation de l’islam, avant de réapparaître au 11ème siècle dans leur identité propre. Il y a un autre Giamschid, mentionné comme astronome du khan Ouzbek Ulug Beg en 1430. Il s’agirait de 1652 et Ulug Beg – nouvel Alexandre le Grand – désigne le conquérant Mehmet IV.

La véritable année persane est proposée sans doute à cette époque par Omar Khayam.Khayam propose une année de 365 jours avec bissextile tous les 4 ans pendant 7 cycles, puis un bissextile après 5 ans, ce qui fait 8 jours ajoutés en 33 ans. Pour l’équinoxe, cet « ancien » cycle persan est meilleur que le calendrier grégorien (supposé de… 1582, en réalité plus tardif), car l’équinoxe ne fluctue pas sur trois jours mais sur moins de 24 heures.

Les auteurs juifs écrivent en général en arabe. Hillel ben Juda et Samuel sont crédités d’avoir inventé le « nombre d’or » au 4ème siècle. En 820 Messalah écrit en arabe. Il est l’auteur d’une astrologie publiée seulement en 1509 et d’un autre ouvrage publié en 1535, possiblement 1609 et 1635. Il est un des rares auteurs catalogués comme juifs. Supposément les juifs auraient été de médiocres scientifiques. Ainsi Hiram de Phénicie fournissait navigateurs et architectes à Salomon qui manquait de compétences selon Montucla. Salomon est aussi un roi du 17ème siècle : Soliman le Magnifique. Il y a peu d’auteurs juifs car avant le 18ème siècle ils sont probablement identifiés comme arabes. Hillel est une réflexion de Jules César, dont l’histoire est liée à Juda, et qui invente aussi le nombre d’or selon les archives du concile de Bâle. Samuel serait Michel de Russie, kniaz en 1613.

L’Histoire des mathématiques et des sciences a fait l’objet de falsifications après Montucla. Montucla cite ainsi Léonard de Pise, qui n’est pas encore nommé Fibonacci (qui n’est pas son nom). Léonard de Pise est supposé être à l’origine de sa célèbre suite et de la divine proportion. Montucla ne le crédite que d’avoir ramené l’algèbre des arabes en Europe. La divine proportion est attribuée, trois siècles après Léonard de Pise, à Luca Paccioli (16ème siècle) et son ouvrage « De divina proportione », dont l’ouvrage est supposé illustré par Léonard de Vinci. L’ouvrage est cité par Montucla mais pas les illustrations de Vinci. Montucla ignore d’ailleurs totalement l’existence de Léonard de Vinci. Les Codex atlanticus attribués à Vinci seraient apparus en 1796, peu avant la publication de la réédition d’Histoire des Mathématiques. Montucla n’en fait aucune mention, or il est pourtant exhaustif : il cite nombre d’auteurs dont les travaux sont restés manuscrits, mais n’a jamais entendu parler de ceux de Léonard.  Ces Codex ne semblent pas faire figurer le nom de leur célèbre auteur. Il ne s’agit pas d’ouvrages pensés comme tels, mais de carnets de dessins jetés sans ordre ni logique, supposés donner la mesure du cerveau d’un « inventeur ». Avant Vinci, Regiomontanus – entre autres – écrivait des traités avec un plan d’ensemble et avait bénéficié de nombreuses éditions imprimées. Il n’est pas possible qu’un individu dont la renommée était supposément immense n’ait pas fait l’objet d’une seule édition imprimée et n’ait jamais écrit un seul traité scientifique digne de ce nom. Une partie de la biographie de Léonard semble empruntée à Giovanni Giocondo, hébergé à la cour de François Ier. Ce Giocondo aurait été l’époux de la célèbre Joconde. L’inventeur insatiable est calqué sur Archimède, qui malgré son ancienneté a des ouvrages publiés sous son nom. Néanmoins, Montucla fait savoir que des quarante inventions attribuées à Archimède ses propres livres n’en mentionnent aucune. Archimède faisait ainsi déjà l’objet d’un mythe construit autour de lui, qu’on transférera ensuite à un personnage apparemment fictif nommé Léonard de Vinci.

  • Zodiaques

Montucla écrit que les Grecs et Latins n’utilisent pas le zodiaque pour déterminer le calendrier. Hésiode, Ovide, Virgile, Pline mentionnent d’autres constellations et certaines étoiles importantes ou amas. Hésiode parle de moisson au lever des Pléiades le 15 avril. Ceci s’expliquerait par le climat chaud de la Grèce où on moissonnerait au printemps (en 1798 ?). Hésiode et Virgile disent aussi qu’au coucher achronique des Pléiades il faut labourer, et qu’à celui des Hyades on peut attendre des tempêtes. Mais ces constellations, leurs levers et couchers sont aussi utilisées chez les Celtes, ainsi qu’en Egypte. Il est difficile de distinguer avec ces seules informations entre les constellations des Celtes et celles des Grecs, Latins et Egyptiens. On suppose habituellement qu’il s’agit de l’Egypte la plus ancienne. Il peut donc aussi s’agir d’un apport grec, datant de l’époque macédonienne tardive, ou d’une confusion sur ce que les anciens auteurs désignent par l’Egypte. Dans la Bible également, les épis sont mûrs à Pâques, ce qui suggère le même climat méditerranéen.

Egypte

Montucla fait beaucoup de cas de l’ancienneté des systèmes calendaires des Egyptiens et des Chaldéens, mais il ne décrit aucun des calendriers chaldéens. Ceux-ci ont mystérieusement disparu. Les auteurs grecs parlent des Celtes lorsqu’ils évoquent les Chaldéens. Il y a en revanche de longs développements sur les calendriers égyptiens. Ceux-ci étaient présentés de façon similaire chez Velikovsky dans la deuxième moitié du 20ème siècle.

Scaliger citant Abraham ben Ezra écrit que les Arabes (aka les Grecs) mentionnent la sphère céleste des Egyptiens : elle aurait 360 constellations (!), une par jour de l’année et 30 décans. Ceci correspondrait à un supposé ancien calendrier égyptien de 360 jours. Cette sphère n’est pas mieux connue, et a été apparemment remisée.

Le grec Empiroos prétend que le zodiaque à douze signes est une invention égyptienne.  L’ancien Macrobe et à sa suite les modernes Pluche, Warburton et Dupuy voient dans le zodiaque une correspondance naturaliste. Bélier, Taureau et Chevreaux au printemps correspondraient à une période pastorale, le Crabe marche en arrière pour figurer un renversement au solstice, de même que la Balance figure logiquement un équinoxe, le Lion désigne le soleil, la Vierge la glaneuse, le Sagittaire la chasse, le Verseau et les Poissons la saison des pluies d’hiver. Montucla dit que cela correspond aux saisons en France, mais pas aux régions de la Grèce, de l’Egypte et de la Mésopotamie. Dupuy d’ailleurs inverse les correspondances : le Taureau correspond au labour, qui se fait en novembre en Egypte, le Verseau et les Poissons aux crues du Nil en été. Dupuy, et Montucla qui approuve, en concluent la grande ancienneté du zodiaque en Egypte : la correspondance inversée de 180 degrés se serait constituée au fil du temps par la précession des équinoxes ! Il s’agit simplement d’astrologie lunaire, par définition inversée. Celle-ci propose une très bonne correspondance. Le Bélier est en effet sacrifié à l’ouest en automne, la Vierge correspond au printemps et au renouveau. La Vierge est une semeuse et non une glaneuse. On a beaucoup écrit sur des zodiaques à dix ou onze signes retrouvés en Europe médiévale, mais Montucla ne les évoque pas. ^

Les zodiaques à douze signes retrouvés en Egypte nilotique semblent assez tardifs, et ne sont pas identiques aux nôtres. Un zodiaque égyptien « tardif » (selon Montucla) contient les Ourses et le Dragon au centre et trois bandes de constellations. Je le rapporte au système des éons des Gnostiques d’Alexandrie. On retrouve cette illustration sur les cartes de Jodocus Hondius vers 1640.  Montucla présente le zodiaque des Coptes : il commence par Ammon, Apis, Clusus et Claustrus (Bélier, Taureau, Gémeaux) avant de s’éloigner du nôtre, avec Typhon à la place du Cancer notamment. Les Coptes se rattachent à l’Evangéliste Marc, et les Gnostiques à Marcion, qui sont vraisemblablement le même individu. L’Evangile de Marc est publié en occident en 1616 par Erasme en latin, et en grec quelques années plus tôt. Athanasius Kircher propose un planisphère égyptien avec un zodiaque plus proche du nôtre : Amon, Apis, Horus et Harpocrate (Gémeaux), Hermanubis pour le Cancer, Monphta, Isis pour la Vierge, le monstre Typhon pour le Scorpion, Anubis pour le Sagittaire, le bouc Mendès en Capricorne, Canope pour le Verseau… Montucla l’accuse de l’avoir entièrement inventé. Mais on ne retrouve pas le zodiaque copte en occident. Il n’est donc pas illogique de considérer le zodiaque de Kircher comme authentique, à dater peut-être de 1650.

L’Europe au 17ème siècle est sous influence égyptienne. Montucla écrit que le « système égyptien » voit Vénus et Mercure tourner autour du soleil, le Soleil, la Lune, Mars, Jupiter et Saturne autour de la Terre. Vénus et Mercure autour du soleil se retrouve chez l’auteur latin Martianus Capella.  Mais le « système égyptien » des planètes est surtout le même que celui de Tycho Brahé en 1600, ce que Montucla ne voit pas. C’est après avoir dénoncé l’hérésie des Egyptiens que Giordano Bruno finit sur le bûcher cette année-là. Il faut attendre Copernic en 1643 pour que l’Europe s’oriente vers la théorie héliocentriste. L’harmonie des sphères, à la mode au 17ème siècle, serait également d’origine égyptienne. Montucla au passage affirme que seule la Grande Pyramide a perdu son parement de son temps (1798 !). Ceci confirme nos preuves que les Pyramides de Gizeh sont bâties au 17ème siècle.

  • Calendriers

1 – Grecs et Latins

Sous le roi Numa Pompilius (716-673 av JC), les Latins auraient fixé une année solaire de 365 jours et une année lunaire de 354 jours, constituée de douze mois de 29 ou 30 jours. Numa instaure un cycle de 2 ans avec un mois intercalaire de 22 ou 23 jours. Cela semble signifier que l’année faisait 354 jours une année sur deux, et 376 ou 377 jours une année sur deux. Cela semble orienter vers une année moyenne non pas de 365 jours, mais 365 jours et une fraction, sans doute 365,25 jours, comme c’est le cas de la plupart des cycles lunisolaires. Les Grecs ont aussi opté pour un cycle combiné de 2 ans, proche ou identique. Les « anciens romains » seraient donc identiques aux Grecs, ce que prétendent précisément les auteurs latins de l’époque impériale.

Par la suite, les Grecs adoptent le cycle de 8 ans avec trois années embolismiques. Cléostrate l’attribue à Thalès et Solon, et cite trois constellations du zodiaque : le Bélier, le Sagittaire et les Chevreaux (Gémeaux). Ces constellations correspondent au zodiaque des Coptes.  Le nouvel an grec est fixé à la nouvelle lune qui suit le solstice d’été. Ce cycle lunisolaire de huit ans était souvent corrigé d’une année sur l’autre, ce dont se moquait Aristophane. J’ajoute qu’il est différent du cycle de huit ans des Egyptiens, qui met en correspondance le soleil et Vénus. Beaucoup de cycles furent alors proposés dans la Grèce antique… comme en Europe de l’ouest du 13ème au 16ème siècle. Ces périodes sont identiques, mais concernent sans doute les 16ème et 17ème siècles.

Le concile de Bâle (17ème siècle) attribue à Jules César en 47 av JC non pas le calendrier solaire julien mais un cycle de 19 ans. Montucla cite désormais son astronome Sosigène et lui attribue déjà le calendrier julien que nous connaissons, ce qui est faux. Pline aurait écrit que Sosigène savait qu’Hipparque avait montré que l’année était plus courte. Cette réforme a lieu en réalité vers 1570, avant Hipparque qui est Tycho Brahé. Il y a beaucoup de falsifications dans les ouvrages historiques de Pline, écrits après 1640. Montucla précise selon les dires de Macrobe que l’année julienne ajoute un jour bissextile tous les 4 ans, alors un second 23 février. Nous ajoutons que ce 23 février serait devenu selon les historiens le 29 février sous Denys le Petit au 6ème siècle. Macrobe semble mentir la plupart du temps, car il expose des calendriers à l’évidence non pratiques et qui pouvaient aisément être améliorés. La documentation du concile de Bâle ne mentionne que le cycle de 19 ans. César semble imposer ce calendrier dans l’ensemble de l’Empire, aux Grecs comme aux Gaulois, car on le retrouve des deux côtés de l’Europe.

2 – Egypte

L’égyptologie est à la mode en 1798 car c’est bientôt que Napoléon va commencer sa campagne d’Egypte. Montucla prétend – suivant sans doute les égyptologues – qu’en Egypte, l’usage du lever héliaque de Sirius pour déterminer le début de l’année a précédé une année de 360 jours et une année de 365 jours. Velikovsky dira la même chose au 20ème siècle. L’année imprécise de 365 jours des Egyptiens n’empêche pas Montucla – mais comme tout le monde – de valider l’affirmation de Bailly selon laquelle ils connaissaient la précession des équinoxes. Il mentionne la Grande année de 1461 ans de Censorinus dont nous avons déjà traité, et dont nous apprenons qu’elle est mentionnée pour la première fois par Denis Pétau au 17ème siècle, un falsificateur bien connu pour les récentistes. Montucla prétend que cette Grande année est appelée cycle de Sothis ou de Thôt. Les égyptologues et l’auteur latin Censorinus parlent en effet de période de Sothis mais pas de période de Thôt. Thôt comme Sothis désigneraient l’étoile Sirius, nommée également étoile du Nil. Thôt serait représenté sous la forme d’un chien, parfois nommé Anubis, et Sirius est l’étoile du Chien. Montucla dit aussi que Thôt est Mercure – ce qui est plus classique – et qu’Isis est la Lune.

Nous avons déjà montré que cette Grande année de 1461 ans combine deux années de 365 et 365,25 jours. L’année de 365 jours est trop courte et aucune étoile – ni Sirius ni une autre – ne réapparaît au bout de 365 jours à la même place chaque année. Cette circonstance ne survient qu’au bout 1461 ans, lorsque le vrai cycle de 365,25 ans se réharmonise avec les étoiles. 1 – Un lever héliaque de Sirius ne permet pas de suivre un calendrier faux de 365 jours. Et c’est une circonstance bien trop rare – tous les 1461 ans – pour fixer la tradition d’une Grande année. 2 – Si les Egyptiens pensaient que la véritable durée de l’année était de 365,25 jours, alors ils ne connaissaient pas la précession des équinoxes. 3 – aucun texte égyptien ne mentionne cette Grande année. Censorinus – ou Pétau qui prétend le citer – ment. La stèle de Canope parle de cycle d’Isis et non de Sothis. Et Pline dit clairement qu’Isis est Vénus et non la Lune.

Or le lever héliaque de Vénus correspond bien à une année de 365 jours. Ptolémée confirme clairement que les Egyptiens suivent un cycle de 8 années de 365 jours, harmonisé avec 5 années vénusiennes, ce que Montucla n’a pas lu apparemment. Le mausolée d’Ozymandias en bronze de Memphis fait 365 coudées de tour, une coudée par jour, et signale le lever et le coucher des étoiles. Ce cycle est adopté sous les rois grecs Ptolémée selon la stèle de Canope. Hérodote mentionne cette année égyptienne de 365 jours alors qu’il est supposé antérieur. Probablement il donne à ces rois des noms perses. Gémisthe Pléthon, auteur supposé du 15ème (17ème siècle) regrette l’utilisation en Grèce de cette année égyptienne, et lui préfère le calendrier de Méton qui était utilisé auparavant. Ceci montre que l’ordre dans lequel ces calendriers apparaissent a été inversé.

Sesostris (César) avait découpé la Terre en douze heures comme en Chaldée (Gaule). César est bien un dirigeant de la Gaule (mort en 1572 ?), mais un souverain universel connu en Egypte sous les noms de Sesostris ou Osiris. Dion Cassius prétend que les Egyptiens ont inventé – ensuite sans doute – la journée de 24 heures – comme à Babylone – la semaine de 7 jours et même le nom des jours.

Leur premier jour des Egyptiens est le samedi et la première heure y correspond à Saturne. La première heure du dimanche correspond à Jupiter (Dominus), la première heure du lundi correspond à la Lune, etc. Possiblement le vendredi est le jour sacré comme dans la tradition musulmane. Les noms des jours présentés ici sont en correspondance avec des divinités latines voire gauloises en français, mais Montucla assure que le principe est le même en Egypte. Les Juifs commenceront leur semaine le dimanche et les Chrétiens le lundi. La journée égyptienne aurait commencé à midi. Les Grecs (Europe de l’est) comme les Juifs (Europe de l’ouest) commençaient alors la journée au coucher du soleil.

3 – Celtes

Les calendriers lunisolaires de Gaule sont les calendriers dits celtiques. Le calendrier trouvé à Coligny en Bourgogne est le seul calendrier gaulois à peu près complet qui nous reste. Il existe une différence de taille entre le calendrier de Coligny et le calendrier juif. Pour Coligny, les débuts de mois commencent après la pleine lune, et les fêtes ont lieu à la Lune noire, pendant trois nuits. Ceci explique peut-être l’éclipse de soleil mentionnée dans les évangiles à la Pâque juive. Aujourd’hui la Pâque juive est fêtée à la pleine lune, où les éclipses sont impossibles. Il est possible qu’elle ait été fêtée autrefois à la Lune noire. Le 15 décembre correspondrait alors peu ou prou au solstice d’hiver, mais marque précisément la Lune noire après le solstice. Au bout de trois jours du solstice, le soleil renaît en se mettant en route vers l’équinoxe de printemps. Mais la Lune noire d’hiver dure également trois jours avant l’apparition du premier quartier.

L’étude du calendrier de Coligny et quelques sources suggère que les Gaulois ont proposé plusieurs cycles lunisolaires archaïques, moins bons que le cycle de Méton. Le récit autour des Chaldéens et des Juifs prétend que ceux-ci n’utilisaient pas de cycles, préférant recourir aux observations pour décider d’un mois complémentaire. Mais le choix ou non d’un cycle lunisolaire devait suivre les progrès de l’astronomie. La simple observation ne permet pas d’anticiper le calendrier contrairement aux cycles. Ainsi il fallait arbitrer entre l’usage pratique du cycle et la meilleure précision des observations. Le cycle de Méton était suffisamment précis pour permettre un consensus relatif. Ainsi les Juifs finissent également par l’adopter. Néanmoins ce choix n’était pas universel. Montucla écrit qu’au 18ème siècle les « protestants allemands » déterminent Pâques par l’observation astronomique. C’est-à-dire qu’ils suivent la manière des anciens juifs, avant l’usage du calendrier de Méton. Les Juifs de France ont visiblement adopté également le calendrier de Méton, qui est celui qu’ils suivent aujourd’hui.

L’auteur latin Geminius écrirait en 73 av JC selon Pétau car Posidonius mort en 63 av JC le cite. Montucla croit Geminius très antérieur cependant car il ne cite pas Hipparque. Geminius écrit « il y a 120 ans que la fête d’Isis (Vénus) est au solstice d’hiver. » Montucla ne fait aucun commentaire pour expliquer cette phrase, bien qu’on suppose qu’elle justifie sa datation. Geminius vit avant le christianisme, et la fête du solstice d’hiver n’est pas Noël, mais la fête d’Isis. Isis est un nom grec d’une déesse égyptienne, mais on ne manque pas d’auteurs qui attestent de la présence du culte d’Isis en Gaule, sans le culte d’Osiris. Ce culte pré-chrétien est connu comme le culte de la « Vierge enceinte » dont un des sanctuaires se trouvait à la place de l’actuelle cathédrale de Chartres. Les églises dédiées à Notre-Dame refléteraient donc un culte à la Vierge antérieur au culte chrétien. En Gaule on parle de la déesse Ostara, renommée Ihstar à Babylone. La statuaire chrétienne montre une mère avec son enfant, ce qui suggère une adaptation. Mais ces statues sont omniprésentes, ce qui témoigne d’une importance majeure de la Vierge comparativement à sa place dans les Evangiles. Ostara est la Pâque juive primitive et était donc fêtée initialement au solstice d’hiver.

Geminius parle peut-être d’un changement de date envisagé pour la fête d’Isis. Ostara est en effet déplacée vers le 15 mars, à la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps, ce qui est la fête de l’Annonciation pour une Vierge enceinte. Le nom Auster qui désignait le sud désignera désormais l’est sur la roue calendaire. Cette réforme correspond à l’introduction du calendrier de Sosigène en 1570, avec son cycle de 19 ans. Les débuts de mois auraient été déplacés chez les Celtes, de la Pleine Lune à la Lune noire. Isis peut avoir alors désigné la Lune et la constellation de la Vierge.

L’apparition d’une étoile – sans doute Vénus – en 1572 dans la constellation de Cassiopée correspond à la mort de Jules César. César devint le messie Jésus des Chrétiens, et le messie Osiris des Romains et des Egyptiens. Dans le culte judéo-chrétien, la déesse est toujours une Vierge, mais n’est plus enceinte et a accouché du messie Jésus. Dans le culte romain (Jules César) ou égyptien (Osiris), Isis est désormais assimilée à Vénus. Elle est la concubine mais aussi la sœur d’Osiris. L’année égyptienne de 365 jours liée à Vénus, mentionnée par Ptolémée et Hérodote, n’est pas antérieure à 1572.

La fête d’Isis est présentée dans la Bible comme le culte de la Reine du Ciel, Cassiopée, représentée assise sur son Trône. Dans l’Apocalypse de Jean, il s’agit du Trône de Jésus, et Isis est la prostituée de Babylone (Le Caire), et Osiris l’Antéchrist. L’auteur prétend que les prêtres de Babylone se disent juifs mais ne le sont pas. Le Coran en écho à Apocalypse présente en effet le culte d’Osiris comme celui des Juifs, et celui de Jésus comme celui des Nazaréens. Dans l’Ancien Testament, les prophètes de Juda accusent les prêtres d’Israël d’être hérétiques et d’adorer Baal (Osiris). A partir de ce moment, il semble que le nom de Juifs est attribué non au culte de Juda (Celtique) mais à celui d’Israël (Grèce et Egypte). 1 Maccabées considère que le prêtre Alcime (Mikhail 1613-1645) est un prêtre Cohen légitime mais suit les rites grecs (Osiris). En effet, le premier prêtre des Samaritains Schelemiah (1613-1624) est issu de la lignée d’Eleazar (Osiris) et non d’Ithamar (Mithra). Jérémie dans les Lamentations prétend que le culte de la Reine du Ciel est responsable des malheurs que subissent les Juifs réfugiés en Egypte (Babylone). Le culte d’Osiris serait l’hérésie d’ « Arius », contre laquelle la Bible d’Ostrog est publiée en 1581 par le prince de Kiev Constantin Vassili (1557-1584).

Les deux cultes avaient adopté le calendrier de Sosigène. Mais les théologiens prétendent que la Genèse impose un équinoxe de printemps le 21 mars. Or en Gaule l’équinoxe survient alors le 11 mars selon les explications des ouvrages publiés à l’époque pour justifier la réforme grégorienne de 1582.

Montucla mentionne qu’en 1576 Aloysius Lilius a fait une proposition de calendrier, révisée par une commission dirigée par le Père jésuite Clavius, qui mène à la réforme calendaire de 1582. Lilius aurait fait commencer son calendrier le 22 mars 284, an 1 de l’ère de Dioclétien. Autrement dit – Montucla ne relève pas – Lilius instaure l’ère de Dioclétien en 1576. Néanmoins il est vraisemblable que « l’ère de Dioclétien » a été datée plus tard, car l’anno domini ou ère du Christ a été créée plus tard par Denys le Petit. Lillius aurait créé un cycle de 19 ans.

Les conciliaires de Bâle évoquent aussi Anatolius évêque de Laodicée chez Montucla, qui aurait proposé en 280 pour Pâques un cycle de 19 ans et instauré l’ère de Dioclétien. Anatole est évidemment une copie d’Aloysius Lilius. Il s’agit de l’ère du « Dieu chrétien » et rien d’autre. Montucla nous apprend – c’est nouveau pour nous – que ce cycle n’était pas celui de Méton, mais un cycle de 19 ans appliqué à l’année julienne, sans mois intercalaire. Au lieu de quatre bissextiles, le cycle entier ne proposerait que deux bissextiles. Cette affirmation est absurde car l’année moyenne serait alors très incorrecte. Et le cycle de 19 ans a toujours concerné l’année lunaire de 354 jours et l’ajout de mois intercalaires, pas l’année « julienne », à moins qu’on parle de la véritable année julienne qui a aussi ce cycle de 19 ans. Dans tous les cas, il faut ajouter 7 mois complémentaires dans le cycle, disposés d’une manière ou d’une autre, et jouer sur des mois de 29 ou 30 jours. Ce cycle d’Anatolius aurait été moins précis que celui de Méton. Pourquoi de tels cycles étaient-ils proposés alors que depuis plus de 500 ans les Grecs avaient un cycle meilleur ?

Lilius aurait remplacé le nombre d’or par l’épacte. Le nombre d’or est le numéro de l’année – 1 à 19 – dans un calendrier lunisolaire, où le mois commence à la nouvelle lune. Ceci prouve déjà qu’avant 1576 le calendrier est lunisolaire, et il le sera encore après puisque le calendrier de Lillius est également lunisolaire. Montucla ne relève pas.

L’épacte de l’année est le numéro du jour dans le cycle lunaire où se trouve le premier jour de l’année solaire. Dans l’exemple de Montucla, si le 1er janvier – début de l’année supposé – est une lune 12ème, le numéro d’épacte est 12. 354 jours après ou douze mois lunaires, on est toujours en lune 12. Or l’année solaire est de 365 jours, aussi l’épacte de l’année suivante augmente de 11 et atteint la lune 23ème. Montucla dit qu’arrivé à 30, on retire 30 qui correspond à un mois lunaire complet. Mais dans un calendrier lunisolaire grec ou hébraïque avec cycle de 19 ans, le début d’un mois et le début de l’année correspond toujours à une nouvelle lune : l’épacte sera toujours de 1 ou 2 selon sa précision. Si le premier jour de l’an est une lune douzième, alors le début de mois n’est plus la nouvelle lune. En plaçant l’équinoxe de printemps le 21 mars, le premier du mois survient dix jours avant la nouvelle lune, soit vers la lune 20ème. Il faudrait avoir le détail de l’ouvrage de Lilius, que Montucla ne s’est apparemment pas donné la peine de lire.

Les livres publiés en France autour de la réforme calendaire de 1582 prescrivent les mêmes changements que le décret du concile grec de Nicée, à quelques détails près : les chrétiens sont priés de ne plus suivre le calendrier des fêtes juives, et donc le calendrier juif. Ces mêmes livres montrent que Noël est alors fêté en France le 15 décembre, et que les français célèbrent Pâque le même jour que les Juifs, le 15 mars. Les chrétiens de France correspondent aux quartodécimains de l’antiquité, qui sont les premiers chrétiens selon Isidore de Séville.

Dans son ouvrage de 1583, Joseph Scaliger défend la réforme, alors que les historiens disent qu’il s’est opposé à la réforme grégorienne. Montucla dit que Scaliger soutient la proposition de calendrier de Lilius mais proteste contre celle, plus tardive, de Clavius. Scaliger écrit qu’en 1582, on aurait ainsi supprimé dix jours du calendrier en passant directement du 4 au 15 octobre. On a donc appliqué le calendrier proposé par Lilius. Noël est désormais fixé le 25 décembre. Pâques correspond en même temps à la mort de Jésus et à l’Annonciation de sa naissance le 25 mars. Les anciens auteurs comme Bède, Isidore ou Augustin prétendent que les premiers chrétiens – après les quartodécimains – avaient leurs fêtes le 25 du mois. Il est arrivé la même chose aux fêtes romaines « païennes » de l’antiquité, qui semblent avoir été transférées du 15 au 25 des mois. On prétend d’ailleurs que les fêtes chrétiennes ont d’abord été fixées en référence à ces fêtes dites « romaines ». Elles leur étaient sans doute largement identiques. Ainsi les Saturnales romaines sont tout à fait similaires en contenu à la Fête des Fous, placée à Paris au 14ème siècle par Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris.

Ces auteurs écrivent donc encore après 1582 et même plus tard. Augustin écrit également qu’il est impossible de vivre sous l’équateur où il fait trop chaud. Ainsi vers 1580 les grands voyages maritimes ne concernent pas encore l’Amérique du sud ou l’Afrique. Néanmoins, même avec 10 jours de décalage dans le calendrier, le 15 mars des Juifs continuait de correspondre au 25 mars des Chrétiens, et ces fêtes étaient toujours données le même jour. En 1474, Sixte IV aurait demandé un calendrier à Regiomontanus, mort avant d’y travailler. Il s’agit sans doute de Sixte-Quint (1585-1590) successeur de Grégoire, et de l’année 1585.

On a parfois rapproché la tradition apostolique romaine dite « tradition d’Hippolyte » de Rome (175-235) au fait de fixer les fêtes chrétiennes le 25 du mois, par inspiration des « anciennes fêtes romaines ». Hippolyte est Ippolito Aldobrandini, le futur pape Clément VIII (1592-1605). Montucla rapporte autre chose : un cycle attribué à un certain Hippolyte de Porto, jusqu’ici inconnu de nous, de 16 années juliennes, dont les nouvelles lunes survenaient trois jours trop tôt. Montucla ajoute que dans le calendrier grégorien, au bout de 16 ans la nouvelle lune est en décalage d’un jour. L’explication ne nous est pas donnée et ne correspond pas au calendrier grégorien que nous connaissons ni avec le calendrier de Lilius. Possiblement Montucla confond avec le cycle de 16 ans d’Hippolyte. Une possibilité est que Hippolyte marquait la Lune noire au lieu du premier quartier comme la « nouvelle lune », qui surviendrait alors trois jours trop tôt.  Ce cycle de 16 ans aurait mécontenté les Juifs (Gaulois) selon Scaliger. Les Chrétiens de Gaule se considéraient toujours comme juifs. Jésus est avant tout le messie des Juifs, et pas celui des Romains.

Cette proposition reste apparemment lettre morte, puisque Clavius propose à nouveau de choisir le premier quartier. Ou alors Montucla est incorrect dans sa présentation du cycle d’Hippolyte, qui retient la proposition de Clavius. Ce seraient alors les Celtes qui défendent leur préférence pour la Lune noire.

Joseph Scaliger et François Viète ont accusé le président de la commission ayant autrefois examiné le calendrier de Lilius, Christophoros Clavius, d’avoir modifié le calendrier de Lilius. Clavius (1538-1612) ne publie Computus ecclesiasticus qu’en 1599, Romani calendarii en 1603, puis ses œuvres complètes en 1611. Viète en 1600 prétend que son propre calendrier – qui propose des lunes de 27, 28 ou 32 jours ( ?) – correspond mieux à la bulle de Grégoire. Montucla ne comprend pas les objections de Viète, qui voit des problèmes qui n’existent pas dans le calendrier grégorien, et néglige les vrais problèmes qu’il pose. Un grand mathématicien comme Viète n’a certainement pas vu des erreurs imaginaires chez Clavius comme Montucla le prétend. Montucla suppose sans l’avoir lu que le calendrier de Clavius est le calendrier grégorien.

Clavius parle de « reculer » la nouvelle lune de trois jours pour empêcher que Pâques survienne avant la pleine lune. Montucla l’explique par une dérive de la nouvelle lune depuis le très ancien concile de Nicée et pense qu’il aurait fallu reculer la nouvelle lune de quatre jours. Mais il s’agit de remplacer la Lune noire par la Nouvelle Lune (premier quartier) trois jours plus tard. Montucla essaie d’expliquer la phrase de Clavius dans le cadre du calendrier julien dont l’équinoxe fluctue sur trois jours entre le 19 et le 21 mars, mais cela n’a aucun sens. Mais dans le calendrier hébraïque où Pâques est le 15 mars (même décalée au 25 mars) à la pleine lune, décaler la Nouvelle Lune au premier quartier empêche bien que Pâques ait lieu avant la pleine lune révolue. Il reste cependant des fluctuations inhérentes au cycle de Méton qui font qu’il reste des mois où la correspondance est imparfaite.

En 453 av JC, le célèbre cycle de Méton et Euctémon, le premier d’une durée de 19 ans, s’était imposé. Il met en relation 235 mois lunaires et 19 années solaires dont la moyenne est 365,25 jours, mais qui contient 7 années de 384 jours et 12 années de 354 jours. Pour affiner, 4 mois qui devraient durer 29 jours obtiennent 30 jours. On a ainsi 125 mois pleins de 30 jours et 110 mois creux de 29 jours. En 432 av JC Méton et Euctémon proposent des éphémérides avec levers et couchers des étoiles au solstice d’été.

En 325 aurait eu lieu le concile de Nicée. Il pourrait dater de 1590. Nicée est un concile grec, d’où les occidentaux sont absents. Eusèbe de Césarée et d’autres participants révisent le calendrier de César, proposent une nouvelle table des nouvelles lunes selon un cycle de 19 ans parallèlement au calendrier julien de 365,25 jours. On rappelle l’incompatibilité du cycle de 19 ans et du calendrier julien que nous connaissons. Nicée aurait recalculé le nombre d’or, qui marque la position de l’année dans le cycle. Vraisemblablement il s’agit de l’introduction réelle du cycle de Méton, car c’est celui qu’utilisent les Juifs encore aujourd’hui.

En 331 av JC, Calippe propose un cycle de 76 ans, soit quatre périodes métoniques, avec trois périodes des 6940 jours et 1 période 6939 jours. La période de Calippe commencerait en réalité en 1593. Aristarque propose son système la 50ème année de Calippe. Il s’agirait de Copernic, qui publie en 1643. Ptolémée (vers 1595 ?) et Hermann Zoest en 1435 (1635), adoptent la période de Calippe. Hipparque (vers 1600 ?) voyant que l’année solaire et l’année lunaire sont toutes deux trop longues propose un cycle de quatre périodes de Calippe dont il enlève un jour mais sa proposition – trop difficile à suivre sur une si longue période – reste lettre morte. Les Turcs, qui apparaissent sur les cartes après 1640, auraient également adopté un cycle de 95 ans (5 cycles de Méton). Ils l’auraient curieusement emprunté aux « anciens » Théophile et Cyrille, patriarches d’Alexandrie. Ce cycle a du succès étant donné le prestige de l’école, mais il est moins bon que la période de Calippe.

Nicée fixe également l’équinoxe de printemps le 21 mars. Lillius en 1582 en France et en Italie l’imposait aussi. On pourrait supposer qu’il s’agit d’introduire la réforme de Nicée en occident. La Bible d’Ostrog de 1581 mentionne aussi une dédicace à Constantin de Kiev et s’oppose à la « fausse foi d’Arius » qui sont des protagonistes supposés du concile de Nicée. Mais les archives du concile de Bâle parlent beaucoup du concile de Nicée et n’évoquent pas Constantin et Arius. Le décret du concile de Nicée ajoute que la Pâques chrétienne n’est plus la pleine lune qui suit l’équinoxe, mais le dimanche qui suit. Ce n’est plus la mort de Jésus, mais la résurrection qui est fêtée. Ce n’est pas le cas dans le calendrier de Lillius.

Les fêtes chrétiennes d’occident du 25 mars correspondaient toujours aux fêtes juives le 15 dans leur propre calendrier, ce pour quoi on les considérait toujours comme des chrétiens quartodécimains. Avec Pâques le dimanche suivant, on s’assure que les Chrétiens fêtent désormais Pâques après les Juifs. Les finales des évangiles canoniques en grec, contenant la résurrection et les épisodes postérieurs, sont sans doute écrites vers cette époque. Le Nouveau Testament d’Erasme ne sera publié sous cette forme en latin qu’en 1616. Les quartodécimains rejettent ce changement, car leur texte est l’Apocalypse de Jean et mentionne pas de résurrection après trois jours, mais à la fin des temps, comme dans l’islam. Les Juifs rabbiniques, qui ne sont pas encore fondés, admettent eux le calendrier de Méton.

Augustin (Agostino Chigi 1466-1520 1566-1620) ou Denys le Petit défendent Pâques le 25 mars dans leurs anciens écrits, et le dimanche dans d’autres, ce qui montre qu’ils ont vécu avant et après le concile de Nicée. Il en est de même de Bède le Vénérable. Le Livre des Conciles d’Isidore de Séville est appelé « Fausses Décrétales » mais contient le décret de Nicée qui semble parfaitement correct.

Cette période correspondrait à l’époque du grand schisme d’occident (1378-1417 1578-1617), où l’Eglise occidentale se partage entre un pape à Rome (Grégoire XII, transformé en Grégoire XIII, XIV et XV), un à Avignon (Benoît XIII), un à Pise (Jean XXIII). L’Eglise d’occident se réunifie en 1417 (1617). Parmi les propositions de nouveau calendrier, Montucla cite Pierre d’Ailli au concile de Constance (1414-1417), mais encore le cardinal de Cusa au concile de Latran, contemporain d’Ailly. On suppose qu’il veut parler de Nicolas de Cusa qui participa à la commission de réforme du calendrier du concile de Bâle (1431-1438). Nous avons écrit que le concile de Latran de 1511 était le même concile que le concile de Rome de 1411. Ces conciles se tiennent au 17ème siècle : Rome (1611), Constance (1614-1617), Bâle (1631-1638) et Ferrare-Florence (1638-1648). Cusa (1401-1464) aurait été héliocentriste avant même Copernic et aurait marqué les erreurs des tables alfonsines (supposément publiées deux siècles plus tôt !) Les propositions de calendrier venues d’Allemagne sont encore nombreuses au 16ème siècle : Montucla en cite cinq entre 1516 et 1525 (1616 à 1625).

En 465 (1620 ?), Victorin d’Aquitaine propose au pape « Hilaire » (Hillel ?) un cycle de 532 ans (un cycle lunaire de 19 ans et un cycle solaire de 28 ans combinés) pour que la lune pascale revienne le même jour du mois et le même jour de la semaine. Vers 526 Denys le Petit définit l’anno domini ou ère chrétienne. Il s’agit de l’année 1627 et de l’ouvrage de Denis Pétau Opus de doctrina temporum qui modifie la chronologie de Scaliger. L’index de l’année n’a pas alors été modifié, mais il prenait désormais un autre sens. Montucla écrit que le cycle commence à la pleine lune qui suit la mort de Jésus. C’est-à-dire que l’année 1 suit la mort du Christ, et non sa naissance, et commence entre mars et avril.

Montucla ajoute qu’à cette époque (526), on disait déjà que Jésus avait pu naître deux années plus tôt. Mais c’est une proposition de Kepler au 17ème siècle. Elle est également portée par Bède le Vénérable au 7ème siècle, dont le calendrier est publié en 1537 (1637). Bède interdit l’anno domini en Angleterre, mais sa remarque suggère qu’il n’y était pas totalement opposé, à quelques années près. Au 13ème siècle, Roger Bacon – dans son Traité du calendrier – est un des premiers avec Sacrobosco ou Robert de Lincoln à constater les erreurs lunaire et solaire du calendrier julien. Bacon aurait proposé son propre calendrier hélas perdu. Montucla assure que dans le calendrier de Bacon – bien que non publié – les équinoxes et solstices sont placés le 25 des mois concernés. Ceci semble faux, car même les quartodécimains admettaient apparemment l’équinoxe légal le 21 mars. Leurs fêtes chrétiennes en revanche étaient fixées les 25 du mois. Selon Solan Bacon s’attaque à Denys le Petit – qui vit sept-cent ans avant lui -, qu’il accuse d’avoir introduit les « faux » mois (supposés de 30 et 31 jours, que nous attribuons à César). Ces auteurs sont encore en vie en 1627 au moment de la publication du livre de Pétau. Pétau et Bacon sont cités comme sources au concile de Bâle en 1635.

Les cycles lunaires de 19 ans et solaire de 28 ans sont ceux des Jésuites. On les retrouve chez les Arabes, les Chinois, les Hindous, avec les trois premières constellations du zodiaque. L’année commence alors le 1er avril, après la pleine lune de la Passion.

Matthieu Blastares à Byzance doit vivre à partir de 1630, car il combine les cycles lunaires de 19 ans et solaire de 28 ans comme Denys. On prétend que le Persan Iesdegerd aurait adopté le calendrier julien en 629, et en 630 les Perses auraient aussi adopté l’année lunaire arabe (354 jours). Il s’agit des deux cycles lunaire et solaire que nous venons de mentionner. Il est illogique qu’à cette époque les Perses aient eu un calendrier différent des Arabes, dont ils ne se distinguaient pas. Ces Perses sont les Russes et l’année 1630.

On prétend qu’en France la fixation du début de l’année le 1er janvier – qui suit la naissance de Jésus et non sa mort – commence en 1567 sous Charles IX. Il s’agit peut-être de 1667 et de Charles-Quint. Ce choix du 1er janvier n’est pas effectif en Russie avant 1700.

Aux conciles de Bâle (1431-1438 1631-1638) et de Ferrare-Florence (1438-1448), on veut mettre fin au schisme orthodoxe en invitant les Grecs. On cherche alors à aligner le calendrier sur les prescriptions du très ancien concile de Nicée, qu’on avait complètement oublié en occident. Le cycle lunaire n’est alors plus le cycle principal, et doit faire l’objet de notations complexes à part. C’est pour cela qu’on voit les computistes recalculer en permanence les tables des nouvelles lunes, qui ne se révèlent jamais correctes, pour la simple raison que l’année julienne est trop imprécise.

Les Arabes se séparent des Perses de Malik Shah en 1079. Genghis-Khan (Jean Hyrcan, le Prêtre Jean, Ivan V) se convertit au christianisme (sadducéen) en 1679 et s’oppose désormais aux Pharisiens (Perses).

Le persan Omar Khayam aurait proposé une année de 365 jours avec bissextile tous les 4 ans pendant 7 cycles, puis un bissextile après 5 ans, ce qui fait 8 jours ajoutés en 33 ans. Ce cycle persan serait meilleur que le calendrier grégorien moderne pour l’équinoxe, qui ne fluctue pas sur trois jours mais sur moins de 24 heures. Dans le calendrier grégorien, l’équinoxe vrai se décale le 21, le 20 et le 19 avant de revenir le 21, où il ne se trouve qu’un quart du temps. Ainsi dans le cas d’un équinoxe vrai le 19 ou le 20 mars il reste des cas où la pleine lune qui suit a lieu avant le 21. Mais cela n’a pas une grande importance pratique. Les deux calendriers, persan et grégorien, sont sans doute de peu antérieurs à 1700. La limite du cycle persan selon Montucla est qu’il ne suit pas la lune. Mais le calendrier grégorien ne suit pas la lune non plus ! Il existe une notation secondaire des cycles de la lune dans le calendrier grégorien, tombée en désuétude.

Chine

Montucla constate que le niveau en mathématiques des Chinois est assez mauvais sans la présence des Jésuites. Il se demande comment leurs archives, remontant jusqu’au troisième millénaire avant JC, font pour être si précises alors que leurs tables astronomiques courantes sont nulles et qu’ils ne comprennent rien au mouvement des planètes. Et avec ça ils ont tout inventé avant les autres. Il fait remarquer que le « Chou-King » de Confucius ne parle pas d’astronomie, mais sa paraphrase abrégée le Wai Ki oui. Montucla accorde aux Jésuites que s’ils avaient formé des Chinois en astronomie, ils auraient vite été évincés de la présidence du Tribunal des Mathématiques. Il ne fait pas l’hypothèse que l’antériorité et le haut niveau scientifique de l’ancienne Chine est un autre élément de la stratégie des Jésuites : la flatterie. Ils auraient ainsi inventé le télescope au 2ème siècle avant JC et l’occident vers 1600. Voici comment ils procédèrent.

Le Père Terentius, mort en 1630 (avant Ignace !), avait remplacé le calendrier chinois dont les « mois intercalaires » étaient faux et obtint alors la présidence du Tribunal des mathématiques. L’empereur mort, son successeur démet les Jésuites et en condamne de nombreux à mort, mais se ravise devant les difficultés de ses astronomes. Le Père Schall reprend la présidence du tribunal et leur impose… le calendrier de Méton (c’est Montucla qui le dit). On note donc que c’est le calendrier hébraïque, et non le calendrier dit grégorien qui est alors proposé, ce que Montucla ne relève pas. Les Jésuites détiennent toujours la présidence du tribunal en 1795 alors que les chrétiens seraient persécutés en Chine, et que leur ordre a été dissous en 1775.

Comme les Indiens et les Arabes, les Chinois ont 28 maisons lunaires nommées Tchong dont les mois sont trop longs et 12 « palais du soleil ». On peut supposer que 12 maisons solaires et 28 maisons lunaires sont un arrangement jésuite, et que les Jésuites ont leur rôle dans les calendriers des Indiens voire des Arabes. Le siècle chinois est de 60 ans comme en Inde. Leur nouvel an a lieu à 15° du Verseau – le 15 mars ou Pâque juive – , en 1798, et ce depuis des millénaires.

En 1674 Maller calcule qu’une conjonction de 5 planètes a eu lieu en 2450 av JC. En 1686, Desvignoles donne une date plus précise en 2459. Mabillon avec les tables de La Hire suggère 2461 av JC. Selon Montucla, le delta de deux ans est dû à Kepler qui a alors placé la naissance de Jésus en 2 av JC. Kepler est déjà mort depuis longtemps à cette époque, et est sans doute antidaté.

En 1723 le Père Gaubil arrive en Chine, et va publier Histoire de l’astronomie chinoise. Il prétend que les archives chinoises mentionnent que sous Tchoen Hiu (2514-2437 av JC) en 2461 av JC, on observa une conjonction à 15° du Verseau de 5 planètes. Depuis ce jour, l’année chinoise commence à la Nouvelle Lune suivante. L’ouvrage de Gaubil confirme toutes les prétentions des Chinois à l’ancienneté. Montucla ne conclut rien, mais il semble évident que Gaubil s’est basé sur le calcul de Mabillon pour créer de toutes pièces son histoire.

Les 15° du Verseau correspond au zodiaque occidental. La Nouvelle Lune correspond au 1er Nisan début du calendrier hébraïque que les Jésuites imposent. L’année grecque – qui suit également le cycle de Méton – ne commence pas au printemps. En 1735 Duhalde, puis Danville proposent une carte de Chine. On a une traduction d’Euclide en chinois et en tartare. Gaubil n’est pas toujours en accord avec le Père de Mailha qui écrit une Histoire de la Chine.

L’ouvrage de Gaubil présente plusieurs fois l’idée d’une création de l’astronomie. Vers 2650 av JC sous l’empereur Hoang Ti, l’astronome Kwagu Kiu invente une première fois le cycle de Méton, donne le mouvement du soleil, de la lune et des planètes, fixe les poids et mesures (un tel système correspond au 18ème siècle chez nous ) et l’octave à douze tons chromatiques (mais le véritable octave des chinois n’a que cinq notes). On invente aussi l’orgue à tuyaux de différentes tailles 2000 ans avant les Grecs !

Sous Tchoen Hiu (2514-2437 av JC) en 2461 av JC, on observe donc une conjonction à 15° du Verseau de 5 planètes. Le début de l’année chinoise est alors fixé à la Nouvelle Lune suivante.

En 2317 av JC, l’empereur Yao crée à nouveau tout le système astronomique. Montucla à qui on ne la fait pas dit que les explications sont mythiques et non crédibles (sans blague ?). Yao est sans doute un rappel du Yahvé de l’ancien Testament.

En 2155 av JC sous Tchung Keng les astronomes « Ho » et « Hi » inventent une sphère (sans doute une armillaire, typique du 17ème siècle). Ils échouent à prédire une éclipse de soleil et sont condamnés à mort. Ce sont eux qui créeraient les 28 maisons lunaires et les 12 palais du soleil (zodiaque).

En 776 av JC, survient une éclipse soleil, cinquante ans avant la première observation à Babylone. Gaubil mentionne ensuite 14 ou 15 éclipses, dont Montucla assure que « certaines sont fausses » (si !). J’ajouterai que 776 av JC est aussi la date où on place le commencement des olympiades en Grèce.

En 265 av JC commence la dynastie des Han dont on aurait toujours les traités d’astronomie. Ils contiennent les premiers catalogues d’étoiles, des explications du mouvement de la lune et du soleil, et même des orbites de planètes comme en proposera Copernic en 1543 (1643) ! En 250 av JC Tsin Chi Hoang fait brûler tous les livres comme Omar la bibliothèque d’Alexandrie en 640 (1640 ?).

Mais la science se relève. En 104 av JC, les Chinois proposent une année de 365,25 jours, à nouveau le mouvement des planètes et un calcul des éclipses comme Ptolémée au 2ème siècle AD.

En 164 AD, le catalogue de Tchoung Hing propose rien moins que 3500 étoiles, bien plus que Ptolémée à la même époque, mais hélas ce catalogue a été perdu !

Et puis tout stagne. Au 13ème siècle sous Genghis Khan (17ème siècle), on convient que les Arabes ont de meilleures méthodes. En 1271, Kubilai fait construire de nouveaux instruments, qui auraient été visibles en 1798 à Pékin, trouve l’obliquité à 23°33’ (comme les Arabes à la même époque) et voit l’essor de la trigonométrie de la sphère. En 1398, les Ming embauchent des astronomes arabes qui trouvent 1° de précession tous les 72 ans, ce qui correspond à la mesure de Tycho Brahé deux siècles plus tard. Mais dès 1550, les Chinois font à nouveau plein d’erreurs.

Sans doute les Ming embauchent des astronomes en 1598. Les Hans sont les Khans Tartares, attribués à la Chine par Gaubil. Ils publient un catalogue d’étoiles et des ouvrages d’astronomie coperniciens vers 1643. Kubilai est également du 17ème siècle. Le reste de l’Histoire des sciences en Chine, et l’histoire chinoise en général, est inventé par les Jésuites.

Indiens

Hamza d’Ispahan a nommé les ères orientales mais ignore les Yougam des Indiens. Les Brames connaissent mal le sanskrit et prétendent que leur astronomie vient du nord. Aussi les Yougam seraient d’origine tartare, que Jean-Sylvain Bailly assimile aux anciens Atlantes. Montucla relaie cette idée sans la dater, et se contente de faire remarquer que les rois des Indes ne remontent pas avant 2250 av JC, plus tôt que le début du Kali Yuga. On a même droit à une remarque récentiste, car les historiens indiens selon Montucla ne mentionnent pas le Kali Yuga avant le 12ème siècle. De toute manière, les Tartares ne fondent l’Empire mogol qu’en 1600. Et ces premiers Mogols – avec Tamerlan/Akbar – seraient zoroastriens.

Le système indien traduit l’Etat du calendrier et de l’histoire du monde tels que l’occident la raconte vers 1600. Le début du Kali Yuga en 3101 av JC coïncide avec la survenue du déluge selon la Septante et les tables alfonsines (2327 av JC selon la Bible hébraïque et la Vulgate). Montucla trouve des similitudes chez Albumasar de Bactriane (Afghanistan) pour lequel le déluge a lieu 3795 ans avant l’Hégire (622) même si la correspondance est imparfaite. Le Kali Yuga est donc basé sur les tables alfonsines de 1600, elles-mêmes antérieures à la Septante. La Bible depuis la Genèse n’a de parallèle qu’avec le Kali Yuga. Les Yougas plus anciens et de plus en plus longs seraient des inventions postérieures des Jésuites. Les brames font des observations et des almanachs pour déterminer quand commence le jour ou le mois, à la manière des Juifs. Mais les Jésuites en Chine utilisent aussi peu ou prou le calendrier hébraïque.

Le fil rouge est l’influence grecque-arabe. Les Indiens ont 27 maisons lunaires, 12 mandalam (qui correspondent au zodiaque grec), comme les Arabes et les Chinois. Les planètes définissent le jour de la semaine comme chez les Egyptiens, mais la semaine commence le vendredi comme chez les Arabes. Montucla dit que les Indiens ont une année de 360 jours – 12 fois 30 jours « et un peu plus »  – comme les anciens Egyptiens. Le début de l’année est le 1er avril à 0° du Bélier comme dans l’Egypte de Ptolémée. Or ce système n’est absolument pas précis. Il doit y avoir au moins des jours épagomènes comme chez les Egyptiens. Pléthon mentionne ce calendrier égyptien chez les Grecs vers 1430 (1630). Les Indiens auraient ainsi conservé ce système plus longtemps que les arabes/grecs.

Montucla ajoute que les années solaire et sidérale des Brames sont meilleures que celles d’Hipparque. Mais ils n’ont qu’un instrument, le gnomon, avec lequel ils déterminent la durée de chaque jour. Montucla n’a pas l’air de se rendre compte que le seul gnomon et une année de 360 jours sont contradictoires avec une connaissance précise des années solaire et sidérale et de la précession des équinoxes. Ils ne connaissent pas non plus la parallaxe et doivent faire beaucoup de calculs pour déterminer les éclipses de soleil.

Pour les éclipses de lune, ils ont deux méthodes. La nouvelle méthode détermine le lieu et la phase de la lune, ainsi que le lieu du nœud ascendant (tête de dragon). L’ancienne méthode est dite méthode de Bénarès. Mais c’est en 1600 que Akbar installe un observatoire en pierre à Bénarès et dans deux autres villes. En 1725 Djesing du royaume d’Arjoner crée un observatoire en brique et mortier, et fait traduire les tables de La Hire. Sans doute, Djesing est à l’origine de la méthode moderne pour les éclipses de lune. Ceci suggère une influence tardive des Khans de Tartarie venus fonder l’Empire mogol au 17ème siècle, associés aux Jésuites pour les éléments tirés de la Bible.

Les Indiens admettraient une précession des équinoxes de 24 000 ans, ce qui est assez proche de la valeur trouvée par Albatenius vers 1600. Sans la précision de l’astronome, la valeur a été mythifiée pour servir de mesure aux Yugas, qui sont des multiples de 24 000. Les Indiens voire les Perses semblent ainsi répondre à l’introduction des « âges du zodiaque » par Jean-Sylvain Bailly peu avant Montucla. Bérose amène une suite de rois de Caldée ayant régné 432 000 ans, soit la durée du Kali Yuga. Montucla ne doute pas que les Chaldéens soient les Tartares. Mais Bérose ou celui qui utilise ce nom est sans doute un auteur jésuite et même un français. Les Perses au 12ème siècle compteraient 4,32 millions d’années depuis l’ère du Bélier – création du monde – jusqu’au calife Motamahel ( ?) de Damas en 858. Ceci correspondrait à une demi grande période, comme il est dit que Brahma a vécu la moitié de sa vie.

Le Siam a le même zodiaque que l’Inde pour en tirer des horoscopes. On dit cependant qu’ils suivent un cycle de 19 ans meilleur que celui de Méton, et auraient une année tropique et une année anomastique très précises. Encore faut-il révéler ce cycle de 19 ans si précis et Montucla ne le fait pas. Les Siamois fixent le début du monde le 21 mars 6384, jour d’équinoxe d’éclipse solaire et de nouvelle lune. Mais il s’agit des déterminations chrétiennes du concile de Nicée, et de la date retenue par Matthieu Vlastar au 17ème siècle.

Origines

En 1798, Montucla dit de l’Egypte pré-grecque, de la Mésopotamie antique ou de la Chine que leurs réalisations sont moindres que ce qu’on prétend. Au passage, il se gausse de la tendance orientale à l’astrologie et aux visions colorées associées aux constellations. Il pourrait tout aussi bien en faire le reproche à l’Apocalypse de Jean, à la Divine Comédie de Dante ou à Ignace de Loyola au 16ème siècle. Ces visions apocalyptiques sont héritées du culte occidental de Mithra, mais aussi typiquement chrétiennes.

Selon les sources, les premiers mathématiciens sont les Egyptiens, les Phéniciens ou les Chaldéens, voire les Celtes que Montucla ne cite pas. Tous sont crédités d’avoir formé les Grecs qui leur succèdent.

Egyptiens et Phéniciens se confondent avec les Grecs, avec lesquels ils ont une histoire commune. Sous ces noms se cachent les Russes de la mer Noire. Pour Strabon, les premiers mathématiciens sont les Phéniciens. Les Phéniciens utilisaient leurs 9 premières lettres pour les unités, les 9 suivantes pour les dizaines. Fomenko dit que les Slaves à la Renaissance avaient un alphabet de 27 lettres dont 9 servaient aux unités, 9 aux dizaines et 9 aux centaines. Les auteurs arabes attribuent les chiffres aux Indiens, mais Montucla montre que les Indiens au 18ème siècle n’utilisent pas les chiffres que nous connaissons. Les Indiens des Arabes sont possiblement aussi les Slaves.

Tableau des chiffres, Montucla 1798

Au 14ème siècle, le « byzantin » Mathieu Planude utilise des chiffres identiques à l’ « arabe » Al Sephadi, bien que Montucla attribue à ce dernier deux sets de chiffres différents. Al Sephadi représente le 0 par un point. Du tableau proposé on suppose qu’il ajoute la position des dizaines. Planude lui a le 0 que nous connaissons (qui formellement viendrait donc… des Grecs et non des Arabes.). Seuls le 1 et le 9 sont identiques avec nos chiffres. Matthieu Planude n’est pas publié avant 1575.Les Grecs sont supposés avoir emprunté aux Phéniciens leurs lettres et leur correspondance numérique. Or ces chiffres ne sont ni des lettres grecques, ni des lettres hébraïques. Il s’agit des lettres phéniciennes originelles ou de lettres qui en dérivent directement. Apparemment il s’agit de lettres arabes, communes avec Al Sephadi.

Les chiffres du latin Boèce (6ème siècle) sont proches de ceux de l’auteur arabe Geber (10ème siècle). L’antique Boèce est l’auteur écossais Hector Boèce (1465-1536 1515-1586). Boècecite Euclide et Ptolémée, mais pas Hipparque (Tycho Brahé, mort en 1601). Il ne mentionne ni les Arabes ni les Indiens pour origine de ces chiffres, mais écrit que les Pythagoriciens écrivent les chiffres avec 9 lettres de l’alphabet, ou parfois 9 autres signes. Le 1, le 8 et le 9 sont identiques aux nôtres. Le 0 est à nouveau représenté par un point.

Les Pythagoriciens sont des « grecs d’occident », et ils partagent beaucoup de lettres avec des auteurs occidentaux médiévaux. Au 13ème siècle supposé, Roger Bacon et Sacrobosco utilisent le 1, 2, 5, 7, 8, 9 que possédait déjà Boèce. Les chiffres 2, 4, 5 et 6 (et 7) de ces deux auteurs sont différents des nôtres.

1578 Mercator Europae Octava Tabula

1478 Ptolémée Octava Europe Tabula

La carte de 1478 de Ptolémée et celle de 1578 attribuée à Mercator sont très similaires dans leur présentation et la qualité du tracé. On y trouve les noms supposés appartenir à l’antiquité.

Sur les deux cartes sont représentés les autels (Are) d’Alexandre et de César. Les deux personnages étaient donc russes, et se sont succédés. Le second était mort peu de temps auparavant. Ceci explique que la localisation de ces autels était alors connue. Le trône est situé non loin de Moscou.

La carte de Mercator utilise nos chiffres modernes, à l’exception du 5 qui peut être confondu avec un 4 ouvert.

La carte de Ptolémée utilise le même 4 ouvert pour représenter le chiffre 5, mais le chiffre 4 est représenté comme chez Roger Bacon et Sacrobosco. Ces auteurs écrivent donc à la fin du 16ème siècle. Bacon écrit sans doute jusque 1630 car il réagit aux écrits de Denis Pétau.

L’alphabet phénicien qui nous est montré aujourd’hui est une variante de l’alphabet hébraïque. Les Hébreux et les Grecs utilisent également des lettres pour leur correspondance numérique, et comptent également en base 10. Néanmoins, ces alphabets hébreu/phénicien et grec ne sont pas les alphabets mentionnés par les auteurs antiques, et sont plus tardifs, sans doute du 18ème siècle.

La Phénicie est aujourd’hui assimilée aux côtes du Liban. On trouve cependant sur la carte de Boisseau de 1641 des villes nommées Tripoli et Beyrouth à l’est de la mer Noire.

1641 Boisseau

Aratus précise que les Phéniciens suivaient la Petite Ourse, les Grecs moins précis la Grande Ourse. Pour Montucla, la Petite Ourse et la Grande Ourse des Phéniciens seraient une erreur de traduction des Grecs, aucun des deux peuples ne connaissant d’ours. Mais il y a bien des ours dans le Caucase, et dans les Balkans où s’étend encore la Grèce byzantine.

Il est possible que les premiers mathématiciens grecs soient en réalité russes. Phérécyde de Syros est un des sept sages des Grecs, fondateurs de leur civilisation. Diogène Laërte dit que Phérécyde a créé un héliotrope. L’Iliade dit qu’il y a à Syria un héliotrope. On lit ailleurs que l’île de Syria est au-dessus de celle d’Ortygie où sont les conversions du soleil. Montucla fait confiance à un traducteur grec qui comprend que Syria est à l’ouest d’Ortygie. Il fait remarquer qu’Homère vivant avant Phérécyde ne pouvait pas le savoir, au lieu de conclure logiquement que Phérécyde vivait avant la rédaction de l’Iliade. La Syrie semble être la Russie. L’héliotrope doit être un nom du gnomon, bâton utilisé pour mesurer les ombres faites par le soleil et déterminer l’heure du jour, ainsi que les équinoxes, voire un nom de l’obélisque, qui est également utilisé pour cette fonction.

Flavius Josèphe écrit qu’il y avait deux colonnes de pierre et de brique érigées par Seth en Siriade. Seth a créé les constellations, nommé les étoiles et les planètes et annoncé que l’humanité périrait suite à deux déluges d’eau et de feu. Manéthon écrit qu’il y a des colonnes de Sothis en Seradica. Ceci montre d’une part que Josèphe, qui est juif, assimile le Seth biblique au Seth égyptien, d’autre part que le Seth égyptien et Sothis sont deux formes du même personnage. La Syriade associée à Seth est aussi la Russie. Or Seth est bien un dieu étranger en Egypte, puisque les rois Hyksos, des envahisseurs venus du nord ayant régné sur l’ancienne Egypte, se distinguent dans leur cartouche par leur association à Seth. C’est également le cas des anciens Hébreux qui sont de la lignée de Seth, qui ont également séjourné en Egypte. L’association des Hyksos aux Hébreux, démentie par Josèphe, est suggérée par Manéthon et jugée crédible par de nombreux égyptologues. Les Hyksos seraient une translittération en grec des Sakai ou Saces, autre nom des Scythes.

Phérécyde avait étudié le soleil, Seth propose un catalogue d’étoiles et les associe en constellations. Aucun des sages de Grèce ne rappelle néanmoins le nom Seth de près ou de loin. Hérodote écrit que c’est Chiron le Centaurequi nomme les constellations et fixe les équinoxes et les solstices. Ceci peut désigner un chef militaire à cheval. On prétend que les Hyksos ont amené le cheval en Egypte, et que les Cosaques d’Ukraine ou encore les Achéens (situés sur des cartes du 18ème au nord de la Mer noire) étaient des cavaliers.

Tabla Asiae II, auteur inconnu

Cette carte de la fin du 16ème siècle mentionne les deux colonnes d’Alexandre au nord ouest de la mer Caspienne. Ceci suggère que Seth est un autre nom d’Alexandre, et que la Syriade n’est pas la Rus de Kiev mais plutôt le sud de la Russie actuelle, où vivaient les Cosaques de la Volga et du Don.

D’autres auteurs grecs ne donnent pas la préséance aux Phéniciens, mais aux Egyptiens. Les Egyptiens et les Phéniciens seraient un seul et même peuple. Ainsi pour Platon l’individu Phénix serait le même que l’égyptien Thôt. Les premiers mathématiciens grecs de renom – Thalès, Pythagore ou encore Platon – se sont formés auprès des Egyptiens. Thalès et Pythagore se sont formés auprès du roi Amasis qui est Alexandre le Grand, qui s’identifie au dieu cornu que nous nommons Moïse. Diogène Laërce cite Moëris (Moïse), d’autres Orphée ou Zoroastre (Osiris) comme les premiers dirigeants à avoir découpé la Terre en segments. Moëris ou Marius est là encore Alexandre, Osiris est son successeur Jules César. Hérodote dit que le roi Sesostris (Osiris pour Montucla) a découpé la Terre en douze heures. Newton dit que Thôt était son ministre : il s’agit du roi David, créateur de la lignée de prêtres d’Eleazar (Osiris) en 1 Chroniques. Flavius Josèphe donne Abraham comme le premier mathématicien, mais Montucla y voit une simple affirmation partisane.

Chaldée

Les Chaldéens (Celtes ou Juifs) sont précurseurs pour l’astronomie.  

Les Chaldéens ont une durée de temps nommée saros. Les anciens Pline et Suidas, et plus tard Edmund Halley donnent au saros babylonien une durée de 223 mois (18 ans et 6 mois), qui détermine un cycle de la hauteur de la lune et permet ainsi de prédire les éclipses de lune. Ce cycle est documenté dans l’Odyssée comme le démontrent Florence et Kenneth Wood. Sans doute l’Iliade documente des mouvements maritimes en Mer noire : les Achéens apparaissent au nord de celle-ci sur des cartes du 18ème siècle. Georges le Syncelle et Alexandre Polyhistor proposent une durée tout à fait différente du saros. Un saros durerait 60 ans, un neros 600 ans et un sassos 3600 ans. Beaucoup aujourd’hui affirment même que le saros dure 3600 ans. Flavius Josèphe parle d’une grande année de 600 ans qui harmoniserait les cycles du soleil et de la lune. On ne sait pas de quels cycles il s’agit, mais Montucla assure que ces cycles ne peuvent être bâtis que sur des valeurs très fausses. D’ailleurs ils sont trop longs, ce qui expliquerait le succès du cycle de Méton de 19 ans. Cela tombe sous le sens mais la grande année égyptienne de 1461 ans n’a fait l’objet d’aucune réserve de la part de Montucla.

Hérodote (480-425 av JC) mentionne que les Chaldéens (Celtes) ont une journée de 12 heures et utilisent le pôle et le gnomon. Hérodote parle d’ailleurs des 12 portes du jour des Chaldéens et non d’heures. Le grec Ora désigne un intervalle de temps quelconque en grec et pas nos heures. Les Juifs ont aussi constamment 12 heures du lever au coucher du soleil, ce qui crée des heures de durée variable. Leurs cadrans solaires proposent des lignes courbes de forme curieuse qui varient selon les mois. Par ailleurs, le calendrier chaldéen est identique au calendrier juif. Diodore dit que les Chaldéens croyaient la Terre en forme de bateau et ne connaissaient pas les éclipses de soleil. On trouve une forme « en poire » de la Terre sur des dessins supposés avoir servi à Christophe Colomb au 15ème siècle. Ptolémée dit que les deux plus anciennes observations astronomiques ont été faites en Chaldée les années 27 et 28 de l’ère de Nabonassar, soit en 720 et 719 avant JC. L’ère de Nabonassar commence possiblement à être utilisée en 1530. L’année 27 correspondrait alors à l’année 1557.

En 1597, le chef de l’Eglise des premiers chrétiens, Jacques, a été assassiné par Hérode Agrippa (Henri IV). Les « Juifs » ou Templiers sont expulsés d’Avignon et de France. En 1598 la première loge maçonne est fondée à Rosslyn en Ecosse, et d’autres Juifs vivent l’exil à Babylone. Fomenko a montré que Babylone est un des noms de Moscou. Les noms de Juda et de Chaldée sont ainsi transférés en Moscovie. Les cartes occidentales créent une confusion délibérée supplémentaire en attribuant le nom de Babylone à la ville de Bagdad en Mésopotamie, du Caire en Egypte nilotique, et de Chaldée à l’Irak.

En 2 Rois, le roi – en réalité le grand-prêtre – Eliakim – a été emmené à Babylone par Nabuchodonosor. Il s’agit de Mikhail et de Boris Godounov (1598-1605). Dans le Livre I des Maccabées il se nomme Alcime, prêtre, et vit non pas à Babylone mais à Jérusalem. Juda Maccabée chasse Alcime une première fois, rebâtit et reconsacre le Temple (1605), car Alcime suit les rites grecs (Osiris). Il est nommé Néhémie dans le Livre II des Maccabées et dans le Livre de Néhémie, qui décrit le retour des Juifs à Jérusalem. Nosovskiy montre que la version slavonique de ce livre décrit Jérusalem comme le Kremlin de Moscou. Ainsi Néhémie aurait bâti sa Jérusalem sur place à Babylone.

Fomenko montre que les Jardins suspendus de Semiramis sont à Moscou. Semiramis serait une déformation de Michel de Russie.  Diodore de Sicile qui écrit au 18ème siècle écrit que la reine Semiramis a bâti le Temple de Jupiter Belus. Belus ou Baal est un des noms d’Osiris, dont Michel est grand-prêtre selon la lignée des Samaritains (1613-1624). Ces éléments sont déjà tardifs : c’est la Celtique qui est la Chaldée antique.

Babylone

A Babylone comme en Egypte on parle de division en 24 heures et non 12. Très peu de choses sont dites sur la science babylonienne. Une grande partie de celle-ci relève des Chaldéens ou Celtes. L’autre se confond avec la science égyptienne. Babylone, outre Moscou, est le nom couramment attribué sur les cartes de la fin du 16ème siècle à la ville du Caire. Ces cartes doivent être du 17ème siècle en réalité. La Babylonie ou Egypte désignerait plutôt au 16ème siècle la région du sud de la Volga et la Moscovie.

Ecoles grecques

La Grèce des mathématiques est dominée successivement par l’école ionienne de Thalès, l’école pythagoricienne italienne, l’école platonicienne d’Athènes et enfin l’école d’Alexandrie. D’un point de vue géographique, l’école ionienne est pleinement grecque, l’école pythagoricienne occidentale, et l’école d’Alexandrie est égyptienne.

Suite à la prise d’Alexandrie par le calife Omar en 641, les musulmans brûlent la bibliothèque d’Alexandrie. La Grèce ne s’en relèvera pas. Le pôle intellectuel se déplace à Constantinople. Héron « le Jeune » et ses machines de guerre pourrait bien être le même que Héron d’Alexandrie. Michael Psellus (1018-1078) est ensuite le seul mathématicien grec notable avant le 13ème siècle. Au 13ème siècle (Gregori) Chioniades (1240-1320) se rend en Perse apprendre l’astronomie et en rapporte les tables et le système persan. George Chrysococca en tire un traité d’astronomie persane et publie des syzigies du soleil et de la lune. Aucun progrès notable après Psellus n’apparaît ensuite en Grèce avant le 14ème siècle. Il semble qu’on avait tout oublié en Grèce des immenses savants qui y avaient vécu dans l’antiquité.

L’école ionienne – Thalès, Anaximandre, Anaximène, Anaxagore – au contraire de l’école pythagoricienne qui lui est contemporaine, n’a laissé aucun ouvrage, et aurait été géocentriste. Ces ouvrages existent peut-être en arabe.

Thalès de Milet (625-545 av JC) 1485-1545 serait venu en Egypte (Russie) sous le roi Amasis (Alexandre) mesurer les pyramides par leur ombre. A l’époque napoléonienne, les obélisques d’Egypte sont également nommés pyramides. Ces obélisques sont précisément des gnomons, dont la mesure de l’ombre permet un calcul de la latitude et de l’heure. Possiblement il n’existait pas de tels gnomons en Grèce, et Thalès s’il voulait les utiliser devait aller en Russie (Egypte).

Selon Pline, Thalès vit peu avant la guerre entre Cyaxare le Mède (César 1547-1572) et Alyatte le Lydien (italien ?), après la quatrième olympiade (585 av JC 1546). Thalès annonce la Terre ronde, l’obliquité de l’écliptique, décrit les phases de la lune, le diamètre du soleil, les causes des éclipses de lune et de soleil, les solstices et procède à un découpage du ciel. Il propose de s’orienter sur la Petite ourse, ce qui selon Aratus est un principe phénicien, les Grecs s’orientant au nord avec la Grande Ourse.  Hérodote dit que Sesostris (César) a découpé la Terre en douze heures, d’autres nomment Orphée ou Zoroastre. Il peut avoir suivi une proposition de Thalès. Les Egyptiens commencent leur journée à midi, contrairement aux Grecs et aux Juifs qui la commencent au coucher du soleil.

Michael Psellus (1018-1078)est l’antique Thalès de Milet, premier mathématicien officiel de la Grèce, dont les connaissances scientifiques sont équivalentes à celles d’Aristote, supposé de deux siècles postérieur. Psellus écrit un ouvrage sur l’astronomie des Chaldéens, une méthode arithmétique des Egyptiens, pourtant déjà très anciens au 11ème siècle (Montucla prétend qu’il veut parler des Arabes), mais il ne s’intéresse pas aux anciens Grecs !

Il propose des travaux sur les cycles de la Lune et du Soleil, et un comput pour la date de Pâques. Il s’agirait de la Pâque juive. Psellus aura peut-être déplacé la fête d’Isis du solstice d’hiver à l’équinoxe de printemps, mais ceci reste spéculatif. Lune et soleil sont des sujets d’astronomie primitive. Ptolémée neuf siècles plus tôt avait été bien plus loin. La notice sur Psellus en 2023 ne fait aucun état de ses compétences de mathématicien, il n’est plus présenté que comme un philosophe. Là où Thalès n’a rien écrit, Psellus est un graphomane, écrivant une quantité considérable d’ouvrages.

Anaximandre a fixé un gnomon à Lacédémone où il mesure l’angle de l’écliptique à 24 degrés. Strabon et Diogène lui attribuent la première carte de Grèce. L’égyptien Sesostris (César) est crédité d’avoir réalisé une carte des pays conquis. Anaximandre et Sesostris/César sont contemporains. Hécatée aurait ensuite réalisé le premier atlas, perdu. Mais les cartes ne réapparaissent que sous Ptolémée plus de 600 ans plus tard. Et ces cartes, bien que très imprécises, ne sont pas publiées avant 1550. Les cartes plus anciennes attribuées à Ptolémée, très imprécises bien que déjà tardives (1525) semblent antidatées d’une cinquantaine d’années. En effet, les cartes de Belleforest de 1575 ne sont pas vraiment meilleures que celles supposées de1535.

L’école pythagoricienne, bien que grecque, se trouve en Sicile italienne, et est donc occidentale. Ammien Marcellin écrit des druides de Celtique qu’ils suivaient la règle monastique de Pythagore. Il est possible que Pythagore soit lui-même un druide celte. Son installation en Sicile (Grande Grèce) et non en Grèce proprement dite serait un élément en ce sens. L’école de Pythagore influence les moines chrétiens. Elle est décrite de manière très similaire aux communautés des premiers chrétiens et partage même avec eux certains symboles comme la vesica piscis. Possiblement elle a un rapport avec le Temple de Jérusalem, et Jésus en fut un prêtre.

Contrairement à l’école ionienne, dont ils sont contemporains, les pythagoriciens laissent de nombreux écrits en grec, l’écriture d’Europe occidentale. Ces écrits sont des vers cryptés laissant entendre une méthode d’interprétation kabbaliste comme les Jésuites après eux. La kabbale des nombres des Pythagoriciens dit que les huit premiers nombres forment le monde et que leur somme de 36 représente le monde (selon Montucla). Cette kabbale serait connue en Chine où elle est attribuée au premier empereur Fo-Hi, ainsi qu’en Egypte. Platon et l’empereur Vou-vang portent ce nombre à 40. Ce transfert de la kabbale en Chine est sans doute du aux Jésuites au 17ème siècle.

Sur les conseils de Thalès, Pythagore s’est rendu en Egypte chez Amasis où il voit les colonnes de Sothis contenant toute leur géométrie, puis en Inde avant de se fixer en Italie dont il est un législateur. Comme on l’a vu, les colonnes de Sothis sont en Syriade (Russie) et pas en Egypte : c’est donc en Russie qu’il se rend. L’Inde serait selon Fomenko la région de Moscou. Jamblique pour sa part dit que Pythagore a vu les monuments d’Hermès. Hermès est le même individu qu’Amasis : Moïse alias Alexandre le Grand.

Les pythagoriciens auraient été héliocentristes avant Aristarque. Montucla croit Pythagore héliocentriste car le feu central dont parlent ses commentateurs ne serait que le soleil, et Aristote lui attribue le mouvement de la Terre. Philolaus, Archilès, Timée – des pythagoriciens – écrivent sur la rotation de la Terre et son mouvement orbital. C’est en lisant Théophraste, un pythagoricien, que Platon se serait converti à l’héliocentrisme sur le tard. Néanmoins, ces hypothèses ne sont pas formulées mathématiquement, contrairement au système de Ptolémée, supposé beaucoup plus tardif, mais géocentriste.

Les pythagoriciens seraient les premiers à s’intéresser à la musique sous un angle mathématique. 4 notes sont attribuées à Mercure, 3 à Orphée ou Mercure (Mercure et Orphée semblent être Mithra et Osiris.) Puis la transmission passe à Tanysis, Linus, Hercule et Amphion, avant que Pythagore ne complète l’octave. La musique grecque se chante à l’unisson sans accepter les contrepoints. Mais c’est aussi le cas de la musique arabe ou de la musique d’église. Il s’agit ici de musique d’église occidentale. La musique « grecque » aurait plusieurs modes, phrygien, lydien et dorien (allemand, italien et français ?), et précède le baroque du 17ème siècle. La gamme grecque passe ensuite à 14 sons.

Néanmoins Montucla dit que ce sont les Egyptiens qui amènent les correspondances – contestées – entre la gamme musicale et le mouvement des planètes, connues comme l’harmonie des sphères. Le si correspond à Saturne, le do à Jupiter (dominus), le ré à Mars (Râ serait plutôt le soleil), le la à la Lune.

Les ouvrages sur la musique des Grecs sont compilés très tardivement en Europe de l’ouest. La même année 1496 Lefevre d’Etaples publie sa compilation sur la musique ET son abrégé sur l’antique Boèce. Alors que le Boèce médiéval (1465-1536) est son contemporain est écrit aussi sur la musique dans l’antiquité. Il n’y a sans doute qu’un seul ouvrage de Lefevre d’Etaples publié.

Ainsi les premiers ouvrages sont ceux de Lefèvre d’Etaples (1496, rééditions 1512 ou 1514, 1552), Hector Boèce (1465-1536), Vincenzo Galilei 1582, Meibomius 1662, Perrault 1680, Wallis 1682. Ce gap de 80 ans après Galilei suggère que les premiers ouvrages mentionnés sont antidatés. Les premiers ouvrages seraient ceux de Boèce (1460-1536 1510-1586) et de Galilei en 1582. Lefèvre d’Etaples (1450-1536 1515-1586) publie en 1496 (1596) et cite Boèce.

D’autres ouvrages réputés aussi anciens que ceux de Lefevre d’Etaples seraient également antidatés. Ainsi en 1492 George Valla publie de nombreuses traductions d’auteurs grecs, dont Timée, Aristarque, Aristote. Luca Paccioli publie en 1494 une Somme arithmétique, rééditée en 1523, avant De Divina proportione de 1509. Les Sphériques de Théodose traduites par Platon de Tivoli sont publiés en 1518. Possiblement Luca Paccioli est publié en 1594, Théodose en 1618. Aristarque étant un auteur tardif aurait été publié par Valla en 1692. Ces ouvrages auront été réédités au 18ème siècle avec une fausse date au 15ème ou au 16ème siècle.

L’occident a alors pour messie Jésus, les Italiens et Grecs d’orient ont alors Divus Julius (Osiris). Sparte punit Timothée pour avoir ajouté quatre cordes, mais aussi pour avoir dévoilé les Mystères d’Eleusis. Or les Mystères d’Eleusis sont connus pour avoir été ouverts à tous, femmes et esclaves compris. Les Spartiates (Sépharades, Espagnols) accusent ici les Italiens et les Grecs d’orient d’avoir fait du culte d’Osiris (renommé Eleusis) un culte ouvert, alors que le Temple de Jésus en occident reste lié à la chevalerie.

Montucla ne trouve pas en Egypte nilotique une science du niveau des accomplissements des auteurs grecs de l’antiquité. La science égyptienne ne prendrait son essor qu’à l’époque de l’école d’Alexandrie, deux-cent ans après Platon. Celle-ci est en réalité contemporaine des autres écoles, mais géographiquement située en Egypte. L’école d’Alexandrie est portée par quatre rois Ptolémée : Sôter, Philadelphe, Evergète et Philopator.

Ptolémée Sôter succède immédiatement à Alexandre en Egypte. Il serait un alter ego de l’empereur Zénon de Byzance du 6ème siècle. Ce dernier réunifie (fonde) les deux empires romains en envoyant deux généraux ostrogoths (ukrainiens) conquérir l’empire d’occident : Odoacre (Jules César) puis Théodoric. Théodoric est l’empereur germanique Frédéric III (1552-1593), surnomméAuguste,et peut-être un alter ego de Constantin.

Ptolémée Philadelphe est Constantin Vassili de Kiev (1557-1584) et le fondateur de la Grande bibliothèque d’Alexandrie.

Ptolémée Evergète est Théodose (1584-1598), ou le roi David/Thôt.

Ptolémée Philopator serait Boris Godounov (1598-1605)/Nabuchodonosor/Adonias.

Beaucoup d’auteurs sont rattachés artificiellement à Alexandrie, et n’y sont sans doute jamais allé. Montucla cite en premier, pour l’école d’Alexandrie, les astronomes Aristille et Timocharis (295-269 av JC) –1543-1569 ?-. Ces auteurs proposent un catalogue de longitudes et latitudes des étoiles, comme en faisaient les anciens Egyptiens autochtones.

  • Geminius/Posidonius

Geminius, dont nous avons déjà parlé, écrirait en 73 av JC selon Denis Pétau en 1627 car Posidonius mort en 63 av JC le cite. Montucla croit Geminius très antérieur cependant car il ne cite pas Hipparque. C’est une des rares fois où on le voit remettre en cause une datation de cette manière, mais il aurait pu le faire dans bien d’autres occasions. Geminius écrit « il y a 120 ans que la fête d’Isis est au solstice d’hiver. » Geminius vit donc avant le christianisme. Le décalage de la fête d’Isis serait la réforme de Sosigène de 1570.

Posidonius, qui cite Géminius, est ami de Cicéron et Pompée. Ces auteurs latins sont supposés tardifs par rapport aux auteurs grecs. Néanmoins sa distance Terre-Lune est moins précise que celles d’Aristarque et Hipparque supposés antérieurs. Cléomède cite Posidonius mais toujours pas Hipparque. Il est édité en latin en 1493 (Valla) et 1547, et en grec en 1605 par Balfour. La date de 1605 est possiblement juste.

  • Ptolémée

Quatre siècles plus tard, Claude Ptolémée (125-140), un alexandrin tardif vivant sous les empereurs Hadrien et Antonin, revient à des hypothèses géocentristes. Il s’agit de l’auteur de la Renaissance Claudio Tolomei (1492-1556). Il est sans doute antidaté d’environ cinquante ans (1542-1606).

Les travaux de l’ancien Ptolémée en optique ne sont notamment pas publiés. Il y aborderait le problème de la réfraction qui fausse la perception des astres. Néanmoins il ne corrige pas les coordonnées des étoiles du fait de la réfraction. Ces travaux en optique influencent ceux d’Al Hazen et Vitellion, auteurs du 13ème siècle, mais qui ne sont publiés ensemble qu’en 1572.

La première édition de la Géographie date de 1475 depuis le grec. La traduction de Jacobus Angelus depuis le grec est dédicacée à l’antipape Alexandre V en 1409, mais publiée seulement en 1482. Nicolas de Doni publie la même Géographie de Ptolémée la même année 1482. Au 12ème siècle Rodolphe de Bruges réalise un planisphère de Ptolémée traduit de l’arabe, qui ne sera publié qu’en 1507.  

La première édition de Géographie daterait de 1575, La traduction d’Angelus serait de 1582 et dédiée à Alessandro Farnese, gouverneur des Pays-Bas espagnols (1578-1592). Les « Pays-Bas espagnols » cachent l’Empire russo-germanique au nord de l’Europe, dont Alessandro Farnese serait le vice-roi pour l’occident, et un opposant direct au pape romain au sud de l’Europe, et ainsi une sorte d’antipape. Alessandro Farnese est aussi le nom de naissance du pape Paul III (1534-1549). Rodolphe de Bruges publie le planisphère de Ptolémée traduit de l’arabe en 1607.

Trois siècles après Hipparque (160-125 av JC), Ptolémée aurait « confirmé » ses travaux sur les étoiles, la lune et le soleil, et ajouté une théorie des planètes. Néanmoins, pour ses hypothèses sur les mouvements des planètes, il utilise les données – moins précises – de Timocharis. Sa dérive des équinoxes (un degré tous les 100 ans) est également bien moins précise que celle de l’ancien Hipparque (1 degré tous les 72 ans). Ptolémée aurait inclus le catalogue d’Hipparque dans l’Almageste, et est censé se référer en permanence aux travaux d’Hipparque, mais qui le dit ? Hipparque est toujours plus précis que Ptolémée. Ptolémée n’est pas un auteur tardif mais précoce. Denys Pétau prétend que Ptolémée fit une chronologie des rois assyriens, mèdes, perses, grecs et romains depuis Nabonassar jusqu’à Antonin, mais cette chronologie est entièrement inventée par Pétau.

Claudio Tolomei prétendait être de la famille des antiques Ptolémées d’Alexandrie, sans doute ses contemporains. Il est de Toscane, pays dont les origines seraient russo-ukrainiennes selon Fomenko. Néanmoins Claudio Tolomei est italien, alors que son ouvrage Almageste a été traduit de l’arabe en latin par Gérard de Crémone. Il est vraisemblable que l’Almageste – dont le nom même est tiré de l’arabe – est un ouvrage arabe, peut-être d’Al Hazen. Claudio Tolomei a peut-être réalisé une traduction en grec devenue référentielle, ce qui expliquerait que son nom soit mentionné. Néanmoins le prénom Claude n’est pas toujours présent. Possiblement l’ouvrage est commandité par Ptolémée Sôter. C’est sans doute Ptolémée Sôter, et non Claude Ptolémée, qui inscrit dans le Temple de Sérapis à Canope, détruit par les Chrétiens ( ?), les valeurs de l’année sidérale, de l’année tropicale, des excentricités de la Lune et du Soleil, la dimension des épicycles des planètes.

L’enchaînement des orbites géocentrées forme le système de l’antique Ptolémée : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, étoiles. Cet enchaînement correspond aux huit ciels dans le culte antique de Mithra, mais aussi dans la Divine Comédie de Dante au 14ème siècle. Les planètes se déplaceraient selon des épicycles autour du mouvement orbital, ce qui expliquerait le mouvement rétrograde qu’elles adoptent en moyenne une fois par an. L’antique Ptolémée a inventé un système de trois règles paralactyques pour mesurer la hauteur de la Lune, encore utilisé au 15ème siècle (16ème siècle) par Purbach, Walther ou Regiomontanus. Pour la mesure de l’heure, il rejette la clepsydre hydraulique de Héron et utilise la position d’une étoile combinée à la latitude du lieu. Cette méthode sera remplacée par le pendule seulement par Galilée (1650).

Au 13ème siècle, Sacrobosco écrit un Traité de la Sphère fort connu, attribue les mathématiques aux arabes, non aux grecs. Ce traité n’est commenté par Clavius vers 1580. Or Ptolémée rend obsolètes les idées de Sacrobosco, qui décrivait des « orbes transparentes », sorte d’ancêtre des épicycles. Il semble que vers 1580 les idées de Ptolémée parues dans l’Almageste ne sont pas encore imposées en occident.

L’Almageste, catalogue de 1022 étoiles, est traduite en arabe en 827 par Thebit ben Corah et au 13ème siècle par Nasreddine, en latin en 1230 sous l’empereur Frédéric II (1194-1250) et « d’après l’arabe » par Gérard de Crémone, avec une traduction du commentaire arabe de Geber. Gérard de Crémone traduit aussi le Traité des crépuscules de l’auteur arabe Al Hazen, et est l’auteur d’une Théorie des planètes, très médiocre selon Regiomontanus (1436-1476). Montucla fait remarquer qu’il y a un autre Gérard de Crémone sous Frédéric Ier. Aujourd’hui le Gérard de Crémone qui traduit l’Almageste est placé sous ce Frédéric Ier. Une autre traduction en latin aurait été faite au 14ème siècle. Deux traductions sont publiées en 1515 en latin, la première d’après l’arabe, l’autre d’après le grec par Georges de Trébizonde, rééditée en 1541, puis 1551 avec les notes de Proclus. Montucla conjecture que la traduction de l’Almageste en latin depuis l’arabe en 1515 est toujours celle de Crémone datée du 12ème siècle, alors qu’il y en a une, contemporaine mais moins bonne, faite par Trébizonde et publiée la même année. Regiomontanus affirme – à raison selon Montucla – que la version de Trébizonde contient trop d’erreurs. En 1538 « l’original grec » est publié avec le commentaire de Théon jusqu’au 11ème livre par Grynaeus à Bâle. En 1588, Porta publie une édition en latin avec le premier livre de Théon et un commentaire de Cabasilla (auteur du 14ème siècle supposé). Des hypothèses des Planètes, autre ouvrage de Ptolémée, est publié en grec et latin seulement en 1620, P. Harmonicum sur la musique en 1624 et seulement en latin. L’antique Porphyre en avait fait un commentaire.

On constate donc un curieux gap avant la publication des derniers ouvrages de Ptolémée. Gérard de Crémone ne vit pas sous Frédéric Ier ou Frédéric II mais sous Frédéric « III » qui est antidaté d’un siècle (1452-1493 1552-1593). La première édition de la traduction de Georges de Trébizonde depuis le grec est de 1581. Les notes de Proclus sont ajoutées dans la réédition de 1651. Celle de Crémone depuis l’arabe avec les notes de Geber est de 1585. En 1588, Porta publie une édition en latin avec le premier livre de Théon et un commentaire de Cabasilla. Il s’agirait de la traduction de Regiomontanus – qui traduit aussi Théon – dont il parle par ailleurs, mais les dates assignées à Regiomontanus ne permettent pas de le dire. La version grecque de Grynaeus avec commentaire de Théon jusqu’au 11ème livre est publiée en 1638.

Les astronomes suivants sont supposés antérieurs de plusieurs siècles à Ptolémée. Selon Diogène Laertes (auteur du 18ème siècle), Eudoxe (408-355 av JC), antérieur même à l’école d’Alexandrie et contemporain de Platon, aurait étudié en Egypte le mouvement des cinq planètes, comme Ptolémée bien après lui. Hipparque au 2ème siècle av JC cite Eudoxe pour son catalogue de constellations « Le Miroir », et les Phénomènes, ouvrage décrivant les levers et couchers des étoiles. L’empereur Seleucos (Alexei ?) avait demandé à Aratus un poème à partir des travaux d’Eudoxe. Aratus a ainsi écrit Phénomènes et Pronostica, qui décrit en vers les levers et couchers des étoiles du catalogue d’Eudoxe. L’ouvrage connaît un grand succès et fut traduit en latin par Grotius en 1600. Or il existait déjà de nombreuses versions latines « très anciennes », notamment une version de Cicéron.

Des ouvrages d’auteurs grecs supposés du 14ème siècle sont publiés à la même époque. Le moine grec Barlaam écrit Logistice : Montucla dit que le calcul de fraction est alors bien laborieux en Grèce. L’ouvrage n’est publié en grec et en latin qu’en 1600. Isaac Argyros rédige un ouvrage sur la célébration de la Pâque qui n’est publié qu’en 1590 en grec et en latin. Ces auteurs peuvent être liés à l’école ionienne. Nicéphore Grégoras écrit un Traité de l’astrolabe qui ne sera pas publié avant 1498 (1698) par George Valla.

Eratosthène (276-194 av JC), bibliothécaire de Ptolémée Evergète (Théodose 1584-1598), construit les grandes armilles à Alexandrie, similaires à la sphère armillaire utilisée vers 1600 par Tycho Brahé. Il est l’auteur d’un poème sur Hermès à contenu astronomique, dont un fragment est reproduit par Scaliger. Son seul ouvrage conservé est intégré à l’Uranologium de Denis Pétau publié en 1630. Il y décrit des constellations, qui seront intégrées à la réédition de l’ouvrage d’Aratus en 1672.  Hipparque commente supposément Eratosthène. Si c’est le cas, il s’agirait cependant d’un auteur contemporain, voire plus jeune. En ce qui concerne Aratus, Hipparque ne commente toutefois que la version originelle, basée sur Eudoxe. Eratosthène trouve une obliquité de 23°51′, moins précise que la valeur donnée par Hipparque et Pythéas. Il en déduit que Syène (Assouan) se trouve sur le tropique du Cancer. Il mesure un degré de circonférence de la Terre à 250 000 stades. Montucla dit qu’on ne sait pas de quel stade il parle. Il ne semble s’agir ni du stade égyptien (50 toises), ni du stade de Xénophon (75 toises) ni du stade olympique. Cette mesure d’un degré de circonférence aurait aussi été réalisée par les arabes au 10ème siècle en Mésopotamie (deux degrés).

  • Hipparque/Tycho Brahé (1546-1601)

Fomenko identifie Hipparque de Nicée (160-125 av JC) à Tycho Brahé (1546-1601). On en trouve de nouvelles preuves chez Montucla.

Les Arabes auraient appelé Hipparque du nom d’Abrachis car leur langue ne rendrait pas le son p. Vraisemblablement c’est le contraire, et c’est la créativité des Grecs pour les translittérations qui s’exprime de Brahé ou Brachis en Hipparque. Au Maroc, l’auteur supposé plus ancien Al Petragius propose des orbites spiralées comme Tycho Brahé. Le seul ouvrage que l’on a conservé d’Hipparque est sa critique du livre d’Aratus. Probablement tous les autres ouvrages sont attribués à Tycho Brahé.

Pythéas et Hipparque donnent la même valeur à l’oblicité de l’écliptique : 23 degrés 49’, meilleure que celle d’Erastosthène. Ils disent tous deux que quatre étoiles encadrent le pôle céleste. Pythéas lie les marées et le mouvement de la lune. Ces deux auteurs sont contemporains.

Hipparque est le premier à utiliser la longitude et la latitude pour les coordonnées terrestres, et propose une sphère terrestre. Hipparque se serait ainsi opposé à la géographie d’Eratosthène et Strabon. Eratosthène utilise les arcs de circonférence, Hipparque parle en degrés.Néanmoins, il peut s’agir de pratiques locales et non d’une antériorité d’Eratosthène. Ce dernier n’est en effet pas publié avant 1630. Ptolémée aurait fabriqué un planisphère à partir de la sphère d’Hipparque. Vraisemblablement, c’est la planisphère – la représentation la plus simple – qui vient en premier. Hipparque aurait fixé la circonférence de la Terre à 275 000 stades (faux).

Hipparque aurait utilisé l’armille d’Eratosthène pour donner la latitude et la longitude des étoiles, tout comme Brahé utilise l’armille à Uranibourg au Danemark au 16ème siècle. Il démontre que le mouvement des étoiles est uniforme, et fabrique aussi une sphère des étoiles.

Hipparque aurait produit le premier catalogue des étoiles. C’est faux puisqu’il cite le catalogue d’Eudoxe dans sa critique d’Aratus. Le propre catalogue d’Hipparque aurait été perdu. 250 ans plus tard, Ptolémée aurait inclus le catalogue d’Hipparque dans l’Almageste, en ajoutant d’autres étoiles, sans qu’on puisse distinguer les unes des autres.  C’est également faux : Hipparque est toujours plus précis que Ptolémée.

Hipparque aurait décrit le premier la précession des équinoxes, qu’il mesure à 2 degrés d’après les données de Timocharis et Aristille, 150 ans plus tôt. Ceci est encore faux, puisque la dérive précessionnelle d’Hipparque est bien meilleure que celle de Ptolémée 250 ans après lui.

Brahé propose une précession d’un degré tous les 70 ans et 7 mois, très proche des 72 ans d’Hipparque. Il y avait eu beaucoup de catalogues d’étoiles après Ptolémée, or Brahé ne se compare qu’à Ptolémée ! Comme Hipparque, on suppose que Brahé n’apprécie pas les travaux d’Eudoxe. Surtout, Brahé ne connaît pas Hipparque. Pline mentionne que l’apparition d’une nouvelle étoile poussa Hipparque à réaliser un catalogue des fixes, et les deux faits concernent également Tycho Brahé. Les observations de Brahé sur les planètes ont disparu comme celles d’Hipparque.

Hipparque affirme que l’année est plus courte que 365,25 jours. Montucla prétend qu’il avait utilisé les mesures d’Aristarque fournies 145 ans plus tôt ( ?). Hipparque affine la durée des mois lunaires, décrit les excentricités de la lune et du soleil, fournit les distances de la lune et du soleil et des tables astronomiques pour ces deux astres.

Tycho Brahé (1546-1601) aurait eu son observatoire sur l’île de Hoène au Danemark, à Uranibourg, sous le patronage de Frédéric de Danemark entre 1576 et 1597. Le roi d’Angleterre Jacques Ier lui aurait rend visite. A la mort de Frédéric en 1597, il part à Hambourg puis Prague et se met sous la protection de l’empereur Rodolphe II. En 1671 Picard se rend sur Hoène et ne trouve pas les ruines d’Uranibourg. Il fait quelques mesures sur place et suggère que Brahé a fait beaucoup d’erreurs. Montucla ne peut y croire. Frédéric de Danemark est possiblement Frédéric le Dane ou Dace, soit Théodoric le Goth, ou encore Frédéric III (1552-1593), qui a été antidaté d’un siècle. Brahé est sans doute danois, mais son observatoire aura été mal situé.

Brahé publie un catalogue de 777 étoiles, complétées par les 223 de Kepler. Ptolémée et Hipparque ( ?) avaient utilisé l’ascension droite de la Lune comme repère. Brahé la remplace par l’ascension droite de Vénus, plus lente et menant à des calculs plus précis. Plus tard Galilée bénéficiera de l’invention du pendule et du télescope.

L’étoile de 1572, apparue dans la constellation de Cassiopée, est mentionnée par de nombreux auteurs, comme Postel, Moestlin et Brahé. Elle brille entre le 7 novembre 1572 à mars 1574, et est au début presque aussi brillante que Vénus. Montucla ne connaît pas les supernovas et ne donne que les explications des auteurs de l’époque. Brahé lui-même aurait écrit qu’un certain Léontius, qui prétend le tirer d’historiens, mentionne une nouvelle étoile, toujours en Cassiopée, en 945 et 1264. Montucla suggère qu’il y a un cycle ! Cassiopée est le trône du Christ dans l’Apocalypse. Ceci peut suggérer que 1572 est l’année de la mort du Christ.

L’auteur arabe Al Hasen est publié en 1572 avec Vitellion par l’éditeur Rigner sur le sujet de l’optique. Al Hasen est l’auteur d’un Traité des crépuscules attribuant la réfraction à l’atmosphère et non au brouillard comme le fait Ptolémée. Brahé propose une table de réfraction améliorée. Montucla assure qu’il attribuait correctement ce phénomène à l’atmosphère, et ne comprend pas pourquoi dans certains ouvrages, il l’attribue à nouveau à tort au brouillard. Possiblement Brahé a d’abord attribué la réfraction au brouillard, avant de lire Al Hasen.

Tycho Brahé découvre l’orbite des comètes en 1577, ce qui l’amène à expliquer ( ?) que les cieux sont vides et non rigides. Moestlin fait la même découverte la même année. L’antique Lucius Sénèque avait cependant fait cette proposition bien avant eux : on suggère donc que Sénèque connaît les travaux de Tycho Brahé ou ceux de Moestlin.

Brahé propose un système hybride où les planètes tournent autour du soleil, mais le soleil autour de la Terre. Ce système est identique au système ancien des Egyptiens, qui est simplement celui de Hipparque. Le poème de Marcellus Capella dit aussi que Vénus et Mercure tournent autour du soleil. Montucla dit que par le calcul le système est exact, mais il défend Copernic pour la simplicité du modèle. Pourtant le système simple et supposé plus ancien de Copernic ne s’impose toujours pas avant un demi-siècle. Simon Shack a réhabilité le système de Brahé récemment en le modifiant un peu.

Guillaume IV de Hesse-Castel (1567-1592) aurait employé comme astronomes successivement Christoph Rothmann (1577-1590) et Just Byrge (1590-1597).  Les observations qu’on attribue à ces deux astronomes concernent curieusement la période 1557-1577 où ils ne sont pas en poste. Ils produisent un catalogue de 400 étoiles « proche de celui de Tycho Brahé » publié en 1618 par Snellius avec les œuvres de Regiomontanus, Walther et Tycho.

En 1596 et 1610, Tycho publie ses lettres échangées avec Guillaume IV et Rothman, où il décrit ses instruments et son observatoire.Rothmann est censé avoir été copernicien avant de se rallier au système de Tycho Brahé. Je propose que Tycho Brahé est antérieur à Copernic : en effet Copernic connaît visiblement le système de Brahé. Comment est-ce possible si Brahé est le premier à le proposer ? A la mort de Guillaume, Byrge va travailler pour l’empereur. Byrge aurait fondé les bases pour les travaux de Neper sur les logarithmes, et connu le pendule avant Galilée et Huysghens.

  • Cadrans solaires

Diodore avait attribué la construction d’un héliotrope à Phérécyde de Syros au 7ème siècle av JC. Thalès avait appris l’utilisation du gnomon en Egypte et Anaximandre avait construit le premier gnomon grec à Lacédémone. C’est Bérose, un babylonien qui est crédité du premier cadran solaire grec, dans son école de l’île de Cos.

Bérose est la figure de l’astronomie babylonienne, mais il est curieusement très tardif pour Babylone. Né en 336 av JC sous Alexandre le Grand, il aurait inventé le gnomon en Mésopotamie, puis le cadran solaire en Grèce. Mais Phérécyde, Thalès et Anaximandre connaissaient déjà le gnomon. Selon Vitruve, Bérose dit aussi que l’astronomie a commencé 480 ans avant lui ( ?) Ne pouvant remettre en cause les dates de l’ère de Nabonassar en Chaldée (qui commence en 747 av JC), Montucla calcule que Bérose a vécu plus tard que les dates alléguées, vers 240 av JC. Mais le gnomon est l’instrument astronomique le plus archaïque, et Bérose ne peut pas l’avoir inventé s’il y a eu des observations avant lui. Montucla donne toutes ces histoires, sans observer qu’elles se contredisent.

Il y a beaucoup de choses à dire de la science des Grecs de l’antiquité, mais on prétend que les scientifiques romains seraient peu nombreux, alors même que les Romains réalisent de nombreux ouvrages d’urbanisme et d’architecture. En 168 av JC, Sulpicius Gallus selon Cicéron prédisait les éclipses.

En l’an 690 de Rome (1590) Scipion Nasica crée une clepsydre pour donner l’heure la nuit ou par mauvais temps. Le grec Ctesibius et le latin Vitruve, décrivent des horloges à eau, sans doute identiques à cette clepsydre. Comme les horloges à poids ne sont pas documentées avant le 14ème siècle, on suppose que toutes les horloges antérieures sont des horloges à eau : au 6ème siècle, les deux horloges commandées par l’empereur Théodoric pour le roi des Bourguignons à Montius Severinus Boetius, celle de Cassiodore, au 8ème siècle celle de Pépin, en 807 celle commandée par Haroun al Rachid pour Charlemagne, au 11ème siècle celle de Gerbert d’Aurillac, celle de Léon le Philosophe pour l’empereur Théophile. Mais ces personnages vivent au 16ème ou au 17ème siècles. Montius Severinus Boetius est Hector Boèce (1515-1586) et Théodoric estl’empereur Frédéric III (1552-1593), antidatés d’un demi-siècle et d’un siècle. Pépin est Philippe le Beau, père de Charles-Quint, antidaté d’un siècle (1578-1606). Au 14ème siècle seulement, Wallingfort et Jean et Jacques Dondis proposent des horloges à poids. Mais Galilée n’utilise pas le pendule en astronomie avant 1650, l’époque réelle de Walligfort et des Dondis.

Montucla cite Sénèque et sa remarque sur l’orbite des comètes, sans relever qu’elle est décrite seulement en 1577 par Tycho Brahé. Julius Sextus Frontinus sous Vespasien aurait un double nommé Jean Frontin, architecte de la Renaissance. Du 5ème au 7ème siècle on ne cite plus de scientifiques à Rome, mais des historiens comme en Grèce. Le poème de Capella dit que Vénus et Mercure tournent autour du soleil, mais ceci reflète là aussi le système de Tycho Brahé.

Auguste aurait placé un obélisque (gnomon) au Champ de Mars auquel Manilius en 265 ajoute un globe, qui permet les mesures plus précises. Gerbert en a parlé en 990. Une première édition de l’œuvre de Manilius est publiée en 1472, puis en 1473 par Regiomontanus, enfin 1579 par Scaliger, 1655 et 1679. Les églises médiévales de Rome présentent pour la plupart un obélisque sur le parvis, surmontées d’un globe. Les historiens supposent qu’on copiait alors les mœurs de l’Antiquité. Le fait est qu’en pratique, ces obélisques servaient toujours de cadrans solaires à la Renaissance. Auguste est un des titres de Constantin (1572-1598). La première édition de Manilius est peut-être de 1572. Gerbert est le pape Sylvestre II d’Otton III, sans doute le pape Sylvestre Ier de Constantin. Les auteurs allemands au 16ème siècle comme Statius, Striborius et Werner ne parlent toujours que de gnomonique en termes d’astronomie.

S’il y peu de cadrans solaires grecs, les antiques latins en documentent un certain nombre. Vers l’an 460 de Rome (300 av JC) Pline dit que Cursor crée un cadran solaire près du Temple de Quirinus. Vers l’an 490 (260 av JC) Pline citant Varron dit que Messala a transporté un cadran de Catane à Rome. Ces dates et leurs auteurs sont fantaisistes : ces cadrans datent environ de 1590.

On continue à parler des cadrans solaires encore très longtemps. Bède le Vénérable au 7ème siècle en donne le mode de construction. Les auteurs arabes du 8ème au 14ème siècle en parlent. En 1080 Hirsaugen ne parle que de … cadrans solaires. Nonius au 16ème siècle évoque un curieux mouvement rétrograde de l’ombre, qui correspond au mouvement du cadran d’Ezechias dans la Bible, selon Montucla. De très nombreux ouvrages publiés jusque dans la seconde moitié du 17ème siècle sont écrits sur les cadrans solaires. Les auteurs antiques nommés sont également des auteurs du 17ème siècle. Le premier cadran solaire des anciens romains est retrouvé à Tusculum en 1741. Il correspond à un cadran décrit par Cicéron.

Montucla dit que le premier dôme est celui de la basilique Sainte-Sophie au 6ème siècle à Constantinople, bâtie par Anthémius de Tralles. En occident, il s’agit de celui de la coupole de Sainte Marie de Fiore, cathédrale de Florence au 15ème siècle, bâti par l’architecte Brunelleschi. Les deux églises datent du 17ème siècle. L’élève de Brunelleschi, Toscanella, réalise un gnomon amélioré avec un trou dans la coupole et un trou dans un bâton destiné à illuminer le sol, marquant ainsi l’équinoxe. Ce gnomon lumineux est plus précis que le gnomon par ombre, mais le gnomon de Toscanella n’est décrit qu’en 1737 par Ximenez. Il est d’ailleurs identique à celui de Saint-Sulpice à Paris, qui date de 1729. Toscanella vit sans doute au début du 18ème siècle.

Ce Toscanella aurait écrit au chanoine Martinez de Lisbonne à l’attention d’Alphonse du Portugal, et lui aurait proposé un voyage et une route pour les Indes. Montucla prétend que Ximenez a mal lu Toscanella qui ne pouvait pas connaître la route des Indes. Le successeur d’Alphonse, Jean II, refusera ensuite la même proposition de Christophe Colomb. Il y a possiblement une rupture dans la dynastie portugaise, et cet Alphonse n’est pas le prédécesseur de Jean II. Ou alors Christophe Colomb a navigué en 1692 ! Montucla nomme le roi astronome du 13ème siècle Alfonse de Tolède. Olivier de Solan le nomme Alfonse du Portugal et wikipedia le nomme Alfonse de Castille, ce qui crée une énorme confusion.

  • Tables alfonsines

En 1252 le roi Alfonse demande à des astronomes juifs et arabes les tables dites « alfonsines ». Elles prévoient à tort un mouvement relatif des étoiles entre elles, dit « mouvement rétrograde des fixes ». Suite à une critique d’un autre astronome arabe nommé Al Boenius, elles sont corrigées en 1256. Aujourd’hui le roi Alfonse des tables alfonsines est supposé être Alfonse de Castille. Olivier de Solan le nomme Alfonse du Portugal. Montucla en 1798 le nomme Alfonse de Tolède et semble confondre les tables de Tolède et les tables alfonsines. L’hypothèse est renforcée par le fait que l’astronome arabe Arsahel du 13ème siècle, qui contribue aux tables de Tolède, fait la même erreur que les tables alfonsines en inventant un mouvement rétrograde des fixes.

Pourtant cette erreur avait été commise par Thébit ben Corah dès le 9ème siècle, et celui-ci avait été corrigé par Al Batenius. Alphonse de Tolède essuie en 1290 aussi des critiques d’Henri Baten de Malines pour ses tables alfonsines. Ce Henri Baten serait-il Albatenius alias Alboenius ? A la fin du 14ème siècle, Paul dell’ abacco – lui aussi – corrige les Tables de Tolède et d’Alfonse.

En 1474, Isabelle la Catholique demande à un certain Alfonse de « Cordoue » de faire des observations, qui conduisent à la publication de tables astronomiques de 1474 à 1503, qui seraient « identiques » aux tables (prédictives) d’Alfonse de « Tolède » du 13ème siècle, mais réduites à cette période. Vraisemblablement les tables alfonsines s’étalent sur la période 1574-1603. (1252+222). L’uniformité du mouvement des étoiles avait même été établie par l’antique Hipparque, c’est-à-dire Tycho Brahé, qui vit à cette époque. Cet Alfonse n’était peut-être pas roi, Arsahel et Thébit ben Corah auraient fait partie de ses astronomes, et les tables de Tolède sont identiques aux tables alfonsines.

La première version des tables peut dater de 1590. En effet, Albatenius (1546-1594) est édité une première fois en 1537 (1587) par Regiomontanus (à une date où Regiomontanus est mort depuis longtemps). Il mesure à 1° en 66 ans la précession des équinoxes, mieux que Ptolémée, mais moins bien que Hipparque et Tycho Brahé. Puis il est à nouveau édité en 1594. C’est à ce moment qu’il corrige Thébit ben Corah sur le supposé mouvement rétrograde des fixes.

Arsahel au 13ème siècle propose néanmoins une mesure de l’angle de l’écliptique de 23°34’, meilleure que les 23°49’ proposés par l’antique Hipparque, mais moins précise que celle calculée sous Al Maimon au 9ème siècle. Vraisemblablement Arsahel et Hipparque sont contemporains. Al Maimon postérieur correspond à Soliman le Magnifique (1620-1666).

  • Europe

George Purbach (1423-1461 1513-1561) aurait été le maître de Regiomontanus. Il utilise un quart de cercle et aurait été le premier en occident à utiliser le sinus, des siècles après les Arabes. Purbach aurait corrigé le catalogue de Ptolémée, et amélioré les équations des planètes.

Regiomontanus (1436-1476 1536-1596) aurait écritsur une comète de 1472. Il s’agit évidemment de l’étoile apparue en 1572. En 1475 Sixte IV l’aurait invité à proposer un calendrier, mais il meurt avant d’avoir mis à bien la tâche. Il s’agit du pape Sixte-Quint et de 1585.  Il commente les traductions de l’Almageste de Gérard de Crémone et de Georges de Trébizonde (que nous plaçons vers 1581 et 1585). Il rejette le mouvement rétrograde des fixes, qui est une polémique de la fin du 16ème siècle. On serait tenté de lui ajouter un siècle et deux décennies de vie (1536-1596). Il traduit l’Almageste avec un commentaire grec de Théon d’Alexandrie, une traduction que Montucla dit meilleure que celles qui ont précédé, sans préciser sa date de publication. Or ailleurs il écrit que le commentaire que fait Théon de l’Almageste est publié en Europe pour la première fois en 1588. Il n’ose pas rapprocher ces deux informations car les dates qu’il a de Regiomontanus ne concordent pas. Son propre catalogue des fixes n’est publié qu’en 1514 (1614 ?). Il aurait tendu vers l’héliocentrisme avant Copernic. Regiomontanus prétendait avoir lu treize livres de Diophante en 1463 (1563). Néanmoins Montucla écrit qu’il faisait beaucoup de traductions, notamment Menelaüs et Archimède, et aurait rédigé des commentaires d’Euclide et Archimède. Or Archimède semble être un auteur du 17ème siècle. Il aurait publié sur les poids et mesures, et les miroirs ardents, qu’on associe aussi à Archimède (mort en 1642).

Bernard Walther (1475-1504 1575-1604) décrit la réfraction comme liée au brouillard, comme Ptolémée plus d’un millénaire avant lui, mais aussi Brahé un siècle après lui. Il aurait été l’élève de Regiomontanus. En 1618, Snellius publie le catalogue de Guillaume IV avec les œuvres de Regiomontanus, Walther et Tycho, auteurs en réalité contemporains.

Théodose de Tripoli est selon Strabon un compatriote d’Hipparque. Il est publié en 1518 (1618) en latin dans une ancienne traduction du 12ème siècle de Platon de Tivoli (Pléthon), grec et latin par Jean Pena en 1557 (1657), Isaac Barron en 1675. Il faudrait lire Strabon dans le texte pour comprendre comment un habitant de Nicée comme Hipparque s’avère un compatriote d’un habitant de Tripoli, qu’il s’agisse de la ville libyenne, de la Tripoli libanaise, voire de la ville anatolienne signalée par Jean Boisseau. Les villes sont apparemment ajoutées tardivement par les historiens pour embrouiller le récit.

Galilée dit de Paolo Sarpi qu’il est « le père et le maître universel, le meilleur mathématicien ». Sarpi est un opposant Vénitien à Paul V (1605-1621) et aurait écrit une « Histoire du concile de Trente ». Mais ni cet ouvrage ni aucun autre de Sarpi n’aurait jamais été publié.

Fernel en 1525 (1625) mesure encore la Terre, avec une bonne précision. Peter Apian en 1530 (1630) utilisé les cercles de carton emboîtés en engrenages pour ne pas avoir à faire de calcul astronomique. Kepler en parle au 17ème siècle ( !) : il juge ces engrenages inutiles mais ils rendent Apian riche grâce au financement de Charles-Quint. Apianus aurait observé de nombreuses comètes en 1531 1532 1533 1538 et 1539 ( ?). Montucla dit la même chose de Léonard de Pise, auteur du début du 15ème siècle, mais publié en 1549 (1649) : il utilise des cercles de carton.

Isidore de Milet et Anthémius de Tralles, ensemble, puis Anthémius seul, ont bâti Sainte-Sophie à Constantinople pour l’empereur Justinien au 6ème siècle. Ils seraient les premiers à réaliser un dôme, bien avant Michel-Ange. Aujourd’hui on élude la question de l’ « antique » Sainte-Sophie et de Michel-Ange, et on considère que le premier dôme est celui de la cathédrale de Florence, supposément au 15ème siècle. Justinien est Soliman le Magnifique, 1620-1666, et la cathédrale de Florence de la même époque.

L’arithmétique et la théorie musicale de Bède le Vénérable correspondent au 17ème siècle. Son calendrier est publié 1537 (1637) et ses œuvres complètes en 1543 (1643). Il utilise un gnomon pour donner l’heure. Alcuin publié avec son maître Bède, et vit à l’époque de Charlemagne (Charles-Quint, Soliman 17ème siècle). Alcuin publie des énigmes mathématiques comme au 17ème siècle. Les Annales astronomiques carolingiennes (1607-1642) confondent une tache solaire avec Mercure, ce qui crée de la confusion chez… Kepler au 17ème siècle.

François Viète (1540-1608) donne 11 décimales à pi (on parle de rapport sans le définir comme pi). Il s’oppose à la quadrature du cercle de Scaliger, et propose une trigonométrie rectiligne et sphérique. En 1579 il publie Canon mathematicus, qui contient une loi de croissance des sinus sous forme de table avec sinus, tangentes et sécantes. L’ouvrage est retiré par l’auteur qui lui trouve trop d’erreurs, et il est à peu près introuvable. Il Ceci ne permet donc pas de s’assurer de sa véritable date de publication. Le seul ouvrage publié de ses œuvres est daté (pour Montucla) de 1646, bien qu’on trouve sur la toile une version de 1630. Adrien Romain (1561-1615) voit son Canon triangularum publié en 1609. Il s’attaque à la prétendue quadrature du cercle de Scaliger et donne 17 décimales à Pi.

Rheticus proposait en 1540 des tables trigonométriques avec sinus, tangentes et maintenant les sécantes, pour toutes les minutes du quart de cercle. Rheticus est le compère de Copernic et doit écrire vers 1640.  Pitiscus – qui a formé le mot de trigonométrie -en 1613 publie un sinus à 16 chiffres pour des valeurs toutes les 10 secondes. A priori, l’auteur est antidaté.

Au 16ème siècle Pelletier prétend que la tangente ne forme pas d’angle avec la courbe, et s’oppose à Borel Clavius et Marentheuil. La polémique existe toujours en 1650 et oppose alors Grégoire et Wallis pour Pelletier contre Léautaud.

  • Platon = Gémisthe Pléthon (1360-1452 1560-1652)

Il y a très peu d’auteurs tardifs écrivant en grec parce que la grande majorité d’entre eux ont été déplacés dans l’antiquité. L’essentiel des oeuvres de Gémisthe Pléthon (1360-1452 1560-1652) est ainsi attribuée en occident à un antique Platon (428-347 av JC). Fomenko a toutefois montré que les Œuvres de Pléthon connues en Russie sont identiques à celles de Platon. Cet ancien Platon aurait fondé l’analyse ancienne, différente de l’analyse algébrique de Descartes (1596-1650). Possiblement ces deux méthodes sont contemporaines. Platon aurait fondé le Lycée à Athènes (Montucla ne parle pas d’académie), l’Académie de Pléthon est à Florence. C’est le platonicien Proclus qui installe une école à Athènes, bien plus tard au 5ème siècle. Platon serait devenu héliocentriste sur le tard à la lecture du pythagoricien Théophraste. Selon Montucla, Pléthon aurait simplement publié une méthode astronomique.

Platon se rend en Egypte où son enseignant se serait nommé Serek Nephi, puis en Italie où il rencontre des pythagoriciens (Philolaus, Timée, Archilès), sans doute une génération après Pythagore. Il se rend enfin à Cyrène rencontrer un savant nommé Théodore. Cyrène est comme Tripoli en Libye. On peut imaginer que Théodore de Cyrène et Théodose de Tripoli, traduit par Platon de Tivoli, sont un seul et même auteur.

  • Aristarque = Nicolas Copernic (1473-1543 1573-1643)

Les anciens auteurs pythagoriciens auraient été héliocentristes, mais il n’y a pas de trace de travaux astronomiques les concernant. Aristarque de Samos en 281 av JC ou la 50ème année de Calippe (dont le cycle calendaire est daté en 331 av JC), cité par Archimède, est le premier véritable astronome à proposer un modèle héliocentrique. Fomenko identifie Aristarque à Nicolas Copernic (1473-1543 1573-1643).

Aristarque fut accusé d’impiété par Cléante, le successeur du stoïcien Zénon. Les Zeno sont une famille vénitienne du 17ème siècle. Aristarque est supposé antérieur à Hipparque, lui-même antérieur à Ptolémée. La logique suggère que le modèle géocentrique de Ptolémée est le premier, le modèle géocentrique corrigé d’Hipparque le second, et le modèle héliocentrique d’Aristarque le dernier à apparaître. Aristarque est cité par Archimède, dont nous situons la mort en 1642.

En 1543 (1643) paraît De revolutionibus celestibus de Copernic et Rheticus. Copernic adopte le système héliocentriste et la révolution de la Terre sur son axe, supposément tirés de Pythagore et décrits par Plutarque. Il aurait appris dans Martianus Capella que Vénus et Mercure tournent autour du soleil. Les planètes extérieures Jupiter et Saturne, augmentant de taille en opposition, supposent des orbites très excentriques qui le mènent aussi à leur attribuer une orbite non géocentrée mais héliocentrée. Copernic aurait complété ce travail par une explication héliocentriste de la précession des équinoxes et de la rétrogradation des planètes. Ces éléments étaient déjà expliqués par l’antique Aristarque.

Les orbites des planètes ont toujours des épicycles. Copernic suppose que l’obliquité et l’excentricité terrestres sont variables. Il penserait que la précession des équinoxes ralentit : Hipparque observait 1° tous les 72 ans, Ptolémée après lui 1° tous les 100 ans. On suppose qu’il savait que Ptolémée vient avant Hipparque, auquel cas il aura dit que la vitesse précessionnelle accélère. Dans le cas contraire, l’Histoire était déjà soumise à des falsifications importantes. On peut supposer aussi qu’il envisageait la possibilité d’une mesure imprécise de Ptolémée, puisque Hipparque se trompait très peu.

On prétend qu’au 16ème siècle, les partisans de Copernic sont rares : Rheticus, Wurstitius, Moestlin, mais la polémique continue encore vers 1650. Ptolémée justifiait le géocentrisme : si la Terre bougeait, le vent serait trop fort. Galilée propose des expériences pour trancher la question. Ainsi vers 1650, Gassendi lâche un oiseau dans un bateau en mouvement pour voir s’il est précipité en arrière lorsqu’il vole !

Rheingold (1511-1553) publie en 1551 (1651) les tables pruténiques basées sur les observations de Copernic, et meilleures que les tables de Ptolémée et Alphonse. En 1551, supposément trois siècles après Alfonse et mille cent ans après Ptolémée, il était temps d’en proposer de nouvelles. Possiblement elles sont identiques aux tables persanes ou ilécaniques, qui semblent publier à peu près à la même époque.

En 1654 seulement Gassendi publie les biographies de Purbach, Regiomontanus, Brahé et Copernic.

En 1572 (1672) Commandin (1509-1575 1609-1675) publie de nombreux ouvrages d’auteurs grecs de l’antiquité, comme Georges Valla en 1492 (1692).

Tito-Livio Burattini (1617-1681) porte la production scientifique de l’historien Tite-Live (DL).

  • Johannès Kepler

Kepler (1571-1630 1621-1680 ?) est souvent présenté comme l’élève immédiat de Tycho Brahé. Montucla dit que c’est Moestlin qui est le maître de Kepler. On prétendait que les observations de Brahé avaient disparu. Mais Kepler les a retrouvées. Il les utilise pour les tables rudolfines, mais celles-ci ne sont publiées qu’en 1666 selon Montucla. Or la version que l’on trouve facilement en ligne est datée de 1627, date certainement falsifiée. Kepler serait également postérieur à Copernic. Il n’est pas inclus dans la biographie de Gassendi de 1654 qui regroupe Purbach, Regiomontanus, Brahé et Copernic, alors que son statut suggère de l’associer.

  • Astronomie arabe

Au 10ème siècle le pape Sylvestre II ou Gerbert d’Aurillac étudie en Espagne et attribue l’arithmétique aux Arabes. Il commente pour sa part Archimède ( ?) et Euclide, fixe l’obliquité à 24 degrés – comme l’antique Anaximandre – et identifie l’étoile polaire au pôle exact. Gerbert est antérieur au calife Al Mansour car l’angle de l’écliptique semble plus précis chez celui-ci. Pape de Constantin, Gerbert écrit vers 1590. A Séville au 13ème siècle, l’auteur arabe Geber aurait développé la trigonométrie, et publié un commentaire de l’Almageste.

Au 13ème siècle également (vers 1590), Arsahel en Espagne contribue à l’élaboration des tables de Tolède. Il croit au mouvement rétrograde des fixes comme Thébit ben Corah au 10ème siècle. Il « corrige » les mouvements de la Lune et du Soleil d’Albatenius par un épicycle suggérant un mouvement rétrograde. Dans les deux cas, il n’y a pas de mouvement rétrograde du soleil et de la lune (cet épisode est sans doute inventé), ni de mouvement rétrograde des étoiles. C’est Albatenius, supposé plus ancien, qui corrige Thébit ben ben Corah, mais aussi sans doute Arsahel.

Albatenius ou Aractensis (880-928) (+666, 1546-1594 ?) est un militaire « sabéen » de Syrie travaille sur les observations de Ptolémée, mais n’a pas celles d’Hipparque, meilleures. Il décrit la précession des équinoxes qu’il mesure à 1° en 66 ans, ce qui est une meilleure valeur que celle de Ptolémée, mais pas aussi précise que celle de Tycho Brahé. Il est édité supposément en 1537 par Regiomontanus (1587) mais réédité en 1646. Il réfute le mouvement rétrograde des fixes proposé par Thébit ben Corah, et qui sera « à nouveau » proposé dans les tables de Tolède et alfonsines au 13ème siècle, et par l’auteur arabe Arsahel.

Les débuts de la science des Arabes sont attribués à trois caliphes nommés Al Mansour, Haroun al Rachid (8ème siècle) et Al Maimon (9ème siècle). Entre le 9ème et le 13ème siècle, on « traduit » à de nombreuses reprises les mêmes auteurs grecs. Ces auteurs sont à dater du 17ème siècle.

Sous Al Mansour, l’astronomie est exprimée sous forme de visions comme dans le culte de Mithra où chez les Jésuites (17ème siècle). On publie des tables des fixes (de Kwarezm, de Damas). Les auteurs importants sont Alferganus et Albumasar. Au 13ème siècle, Jean de Séville traduit les Elemens d’Alferganus, qui ne seront publiés qu’en 1493 (1593) et 1548 (1648). Au 12ème siècle, Almansor (nommé comme le calife du 8ème siècle !) publie également des tables astronomiques. L’angle de l’écliptique est à nouveau de 23°33’ comme sous le « plus ancien » calife Al Maimon. Averroès fait un commentaire de Ptolémée, et confond Mercure avec une tache solaire. Cette confusion se retrouve dans les Annales carolingiennes, et gène beaucoup Kepler… au 17ème siècle.

Haroun al Rachid (8ème siècle) est un contemporain de Charlemagne (Charles-Quint) et donc du 17ème siècle. Il lui aurait offert une horloge mécanique, qui correspond à la science de cette époque. Al Maimon (9ème siècle) est Soliman le Magnifique (1620-1666), sultan au 17ème siècle, qui est également Charlemagne. Ces deux souverains correspondent au roi Hiram de Tyr et au roi Salomon d’Israël dans la Bible. Al Maimon vainc l’empereur de Byzance Michel III et lui aurait volé ses livres scientifiques. Michel III est Selim Ier ou Michel de Russie (1613-1624). Sous Al Maimon on publie des corpus astronomiques. L’angle de l’écliptique est toujours mesuré à 23°33’ et on mesure la Terre en Mésopotamie. Cette mesure au 9ème siècle est identique aux mesures du 13ème siècle d’Alméon (Al Maimon ?) et Préfatius.

Montucla donne un aperçu de la science des Tartares, qui vient supplanter la science des Persans. En 1254, Hulagu Khan pour le roi des Tartares son oncle Octai met Mostasem le roi de Perse en prison. Cet Hulagu-Khan aurait mis fin à la secte des Nazaréens au 13ème siècle en s’emparant de la forteresse d’Alamut. Il s’agit de Mehmet IV vainqueur en 1654 de ces mêmes Nazaréens à Constantinople (ici Jérusalem).

Son astronome Nasreddine al-Tusi crée les tables ilécaniques à l’observatoire de Maragha, supérieures aux tables alfonsines supposées de la même époque. Nasreddine ne voit ses travaux de géométrie publiés qu’en 1594, en arabe ( !) chez les Médicis. On trouve dans les œuvres de Nasreddine son excellent commentaire d’Euclide, un commentaire des Coniques d’Apollonius et un Traité d’algèbre. On suppose que les tables ilécaniques ont été aussi publiées en occident, mais Montucla ne précise pas de date d’édition. Les tables ilécaniques sont réputées meilleures que les tables alfonsines. Néanmoins au concile de Bâle (à partir de 1631) ce sont les tables alfonsines qui sont utilisées. L’occident n’a alors pas connaissance des tables ilécaniques. On préférera retenir l’année 1652, à l’époque de Mehmet IV pour supposer la publication de ces tables. En effet, Shah Colgi fait un commentaire des tables « persanes » au 15ème siècle, mais qui n’est édité en occident qu’en 1652 par John Greaves.

(Gregori) Chioniades (1240-1320) (1540-1620) se serait rendu en Perse apprendre l’astronomie et en rapporte les tables et le système persan. George Chrysococca (14ème siècle aussi) en tire lui aussi un traité d’astronomie persane et publie des syzigies du soleil et de la lune. Vraisemblablement ces tables « persanes » sont identiques aux tables ilécaniques. Les Tartares sont ici identiques aux Perses, dont Montucla dit qu’ils se séparent des Arabes au 11ème siècle sous « Malik Shah ». Genghis-Khan à la fin du 17ème siècle se convertit au christianisme cependant que les Perses restent Musulmans.

En 1430 sont signalées les tables d’Ulug-Beg issues de l’observatoire de Samarcande. Les astronomes sont Salaheddine et Giamschid. Un catalogue des fixes aurait été publié en 1437 basé sur les observations de Samarcande, du niveau de celui de Brahé un siècle et demi plus tard, mais tables et catalogue sont introuvables. Montucla ne remarque pas qu’Ulug-Beg, Salaheddine et Samarcande sont identiques à Hulagu Khan, Nasreddine et Maraga. Les tables de Samarcande sont introuvables parce que ce sont les mêmes que les tables ilécaniques. Ce Giamschid est sans doute le pseudo Jemshid le mède de 340 av J, astronome sous « Alexandre le Grand » (Ulug ?). Un certain Maimon Reschid (Jemshid ?) est également publié en 1590 en occident. Il s’agirait toujours de 1652, 222 années après 1430.

  • Perspective

Vitruve cite Eschyle qui utilise la perspective pour ses décors. Eschyle en aurait parlé à Agatarchus, qui est le premier auteur à produire un ouvrage. Démocrite et Anaxagore écrivent sur le sujet après lui. Anaxagore étant un des premiers mathématiciens grecs, il s’agirait donc d’un domaine ancien. Pourtant des peintres au 15ème siècle (16ème siècle) évoquent la perspective de la même façon qu’Eschyle.

Les premiers ouvrages scientifiques sont ceux de Luca Paccioli dit Luca de Burgo (1447-1517) De divina proportione de 1509 et celui de Albrecht Dürer de 1525, mais ils seraient antidatés d’un siècle. Le véritable premier ouvrage serait celui de Jean Cousin en 1563, en 1583 Vignole, puis Perruzzi, Léon Alberti… Possiblement ils sont des contemporains de Démocrite et Anaxagore. Luca Paccioli De divina proportione est donc publié en 1609, Albrecht Dürer en 1625. En 1600 (1700) Guido Ubaldi propose un ouvrage qui montrerait une science à maturité. On trouve encore de très nombreux auteurs jusqu’en 1759 dans la liste de Montucla de 1798. Des ouvrages sur les miroirs déformants sont publiés à partir de 1631 (Vaulesard).

Géométrie

  • Menelaüs/ Théodose

Menelaüs est un auteur alexandrin relativement tardif, ayant vécu entre 1 et 125. Mais il est cité par Ptolémée. Or Ptolémée, loin d’être un auteur grec tardif, est au contraire un des plus anciens. Aussi Menelaüs est sans doute un des premiers géomètres. Maurolycusde Messine aurait traduit Menelaüs « d’après l’arabe ».

La trigonométrie de Ptolémée et Menelaüs, est complétée par Mohamed ben Musa et Albaténius qui introduit le sinus au 9ème siècle. Au 11ème siècle (1590 ?) Geber écrit un commentaire sur la géométrie de Ptolémée avec la méthode des sinus. Le sinus ne serait utilisé en occident qu’au 15ème (17ème ) avec Purbach.

Les Sphériques du géomètre Théodose de Tripoli sont traduits en latin par Platon de Tivoli au 12ème siècle et publiés en 1518 par Zamberto. Ils sont publiés en 1618, et traduites par Pléthon. En 1558 Maurolycus publie en latin les trois traités sur les Sphériques de Théodose, Menelaüs et le sien propre. Il s’agirait de 1658 comme nous allons le voir d’après sa traduction d’un autre auteur, Apollonius de Perge.

  • Euclide

Euclide vers 300 av JCest le premier auteur antique dont les ouvrages sont publiés in extenso. Ses Elemens, ouvrage de géométrie, auraient deux traductions arabes. L’une du 9ème siècle de Thébith ben Corrah, l’autre de 1250 de Nasreddine. Cette version de Nasreddine est curieusement publiée en arabe en 1594 chez les Médicis. Parmi les traductions européennes, celle de Campanus de Novarra en italien du 13ème siècle – ainsi qu’une traduction anglaise d’Adhélard au 12ème siècle – seraient traduites du texte arabe. La traduction en latin attendra 1482 à Venise est basée sur la version italienne de Novarra.  Montucla se contredit dans la foulée : la première édition latine est celle de Ratdoldt de 1482 à Venise, avec les commentaires de Campanus de Novarra et Léonard de Basle. Ainsi Novarra n’aurait écrit qu’un commentaire et pas traduit Euclide, et ce commentaire italien n’est publié qu’en 1482 avec le texte latin.

En 1505 Zamberto publie Euclide en latin, traduit de l’original grec, avec les commentaires de Théon d’Alexandrie et Novarra. Toutefois l’édition Zamberto de Vienne de 1505 est introuvable, au contraire de ses rééditions de 1537 et 1565.  En 1509 Luca Paccioli publie coup sur coup une nouvelle traduction d’Euclide avec ses notes, et De divina proportione. En 1516 Lefevre d’Etaples publie lui aussi les Elemens d’Euclide, avec le commentaire de Théon d’Alexandrie, les notes de Novarra et Zamberto. En 1518 Zamberto publie les Sphèriques du géomètre Théodose, dans une version proche de l’ancienne traduction de 1120 de Platon de Tivoli, publiée la même année. Probablement il s’agit du même ouvrage, et Platon de Tivoli est un auteur de cette époque. En 1533 Grynaeus publie à Bâle la version grecque originale d’Euclide « d’après Théon » et quatre livres de commentaires de Proclus. Ceci montre qu’avant 1533 il n’existe pas de texte grec des ouvrages d’Euclide, supposés transmis depuis des siècles par les arabes en occident. Les traductions en latin sont faites depuis l’arabe.

De nombreuses traductions des Elemens d’Euclide sont encore proposées au 16ème et au 17ème siècles. Curieusement tous les livres ne sont pas traduits en même temps. De combien de livres d’Euclide disposait-on entre 1482 et 1533 ? En 1536 Oronce Finée propose 6 livres seulement.  En 1543 et 1557, Tartalea publie 15 livres des Elemens d’Euclide, et en 1543 les œuvres d’Archimède. Il est tout à fait improbable que Tartalea ait publié Archimède, qui lui est très supérieur en mécanique, ce qui aurait dû le faire progresser.

Mais en 1564, Forcandel ne publie que 6 des livres d’Euclide, 9 en 1566, et le 10ème en 1551 ( ?) . En 1566, Faix Candalle publie Euclide avec un 16ème livre. En 1578, on publie un 17ème et un 18ème livre. En 1610 Pelletier publie sa traduction en français. La suite d’Elemens, nommée Data est publiée seulement en grec en 1625. En 1659 Elemens et Data sont publiés ensemble en latin. En 1703 Gregori publie une intégrale d’Euclide en grec.

L’impression donnée est que les ouvrages d’Euclide ne sont traduits qu’à mesure qu’ils sont écrits. Euclide est donc un auteur à peine antérieur à ses premières traductions. Des notions géométriques non présentes chez Euclide ne commencent à apparaître qu’au 16ème siècle. L’existence de traductions des Elemens antérieures à 1536 est très improbable. Voici une proposition de reconstruction.

Gerbert d’Aurillac (1590 ?) commente Euclide et Archimède. C’est douteux pour Archimède. La version compilée de Nasreddine Al Tusi en arabe est publiée en 1594 à Florence. La traduction de Paccioli est de 1609 et non 1509, celle de Lefevre d’Etaples de 1616 et non 1516, avec peut-être le commentaire de Théon.Pelletier publie Elemens en 1610 en français.

La suite Data est publiée – en grec – en 1625. La version grecque d’Elemens de Grynaeus avec quatre livres de Proclus est de 1633 et non de 1533. Oronce Finé publie les 6 premiers livres d’Elemens en latin en 1636. La version latine de Zamberto avec les commentaires de Campanus de Novarra et Théon d’Alexandrie est de 1637. En 1643, Tartalea publie 15 livres. Faix Candalle (le même individu que Forcandel ?) en publie 16 en 1666, et 18 sont disponibles en 1678. En 1659 Elemens et Data sont publiés ensemble en latin.  Pierre de la Ramée (1515-1572 1616-1672) s’oppose à la philosophie d’Aristote. Il propose une géométrie présentée différemment d’Euclide à des fins pédagogiques.

L’édition définitive des Elemens est celle de Ratdoldt de 1682 à Venise avec commentaires de Campanus de Novarra en italien et de Léonard de Bâle.  En 1703 Gregori publie une intégrale d’Euclide en grec.

  • Apollonius

Apollonius de Perge, géomètre alexandrin sous Ptolémée Philopator (Salomon ?), est auteur de 8 livres de Coniques, traduits supposément en arabe en 830, 994 et au 13ème siècle. Un abrégé d’Apollonius par Abdolmelek est ramené par Ravius en occident et traduit en latin en 1669.

Mais en 1537 seulement 4 livres des Coniques d’Apollonius sont publiés en latin à Venise par Memmius. En 1566 Commandin publie les mêmes 4 livres avec commentaire d’Eutocius, les lemmes de Pappus et les propres notes de Commandin. Ces quatre livres sont peu novateurs et Descartes (1596-1650) se dit déçu. Il est tout à fait improbable que Descartes découvre au 17ème siècle l’apport d’un livre publié au siècle précédent. La traduction des quatre premiers livres date sans doute de 1637.

Montucla écrit que Jean Werner (1468-1528) a publié Apollonius avec les Data d’Euclide. Mais ce n’est pas cohérent avec l’idée que Memmius a publié la première édition latine en 1537, et l’autre information selon laquelle la première édition des Data date de 1625. Werner aurait pour dates 1568-1628 et resterait malgré cela un des premiers éditeurs d’Apollonius. Werner connaît la précession et la fixe à un degré tous les 86 ans, et l’angle de l’écliptique à 23°28’. Cette valeur de la précession est plus précise que celle de Ptolémée, mais inférieure à celle donnée par Tycho Brahé. Il doit s’agir d’un travail de jeunesse, Brahé ayant largement amélioré la précision entre temps. Werner et un certain Ricci rejettent le mouvement rétrograde des étoiles fixes, qui avait déjà été rejeté au 13ème siècle lors de la publication des tables alfonsines. Là aussi, cette polémique prend place peu avant l’an 1600. Werner aurait résolu un problème d’Archimède déjà résolu dans l’antiquité par Dioclès et Dionysidore. Ces auteurs grecs sont probablement des contemporains. Archimède étant mort selon nous en 1642, il doit s’agir ici d’un travail tardif de Werner. Werner utilise encore l’analyse ancienne : l’algèbre n’est pas encore popularisé.

Les auteurs du 17ème écrivent sur les mêmes sujets mathématiques que ces auteurs antiques. François Viète reçoit même le nom d’Apollonius Gallus. Entre 1537 et 1658, date où on les « retrouve » chez les Médicis, les occidentaux étaient en attente de la publication des quatre ouvrages manquants de l’antique Apollonius. Ce problème touchait également le monde arabe. Sous Al Maimon (9ème siècle 1620-1656), on trouve des traductions d’Euclide, de Théodose, d’Hypsicle et Menelaüs, mais seulement 4 livres d’Apollonius.

Maurolycus de Messine (1494-1575) voit sa traduction des quatre livres des Coniques d’Apollonius additionnés d’un 5ème livre de sa plume reconstitué d’après les notes de Pappus, qui n’est publié qu’en 1654. S’il est publié en 1654, Maurolycus est sans doute antidaté d’un siècle (1594 à 1675). Ailleurs, Montucla parle d’un 6ème livre également de la main de Maurolycus et de 1614 (1674 ?). Maurolycus rassemble également en un seul volume les traductions des Sphériques de Théodose depuis le grec, des Sphériques de Menelaüs depuis l’arabe, et ses propres Sphériques en 1558. Ses autres ouvrages étant publiés bien plus tard, il doit s’agir de 1658. En 1681 enfin est « retrouvé » son ouvrage sur Archimède.

Viviani publie les 4 livres d’Apollonius avec un 5ème livre de son cru en 1659, peu avant la publication de l’original d’Apollonius. Montucla pense que les travaux de Maurolycus sont inférieurs à ceux d’Apollonius et de Viviani.

Entre temps Golius avait ramené de chez les Arabes 7 des 8 livres originaux, qui sont mentionnés en 1644 par Marsenne. Retrouvés en 1658 chez les Médicis, ils font l’objet d’une édition latine en 1661.

Chose curieuse, l’ancien auteur du 13ème siècle Nasreddine Al Tusi est l’auteur d’un Traité d’algèbre, traduit et commente Euclide et Apollonius en arabe. Mais lui aussi écrit un 5ème un 6ème et même un 7ème livre pour remplacer les livres perdus d’Apollonius. Nasreddine aurait été publié avant Viviani, et même Maurolycus, puisqu’il est édité en 1594 par les Médicis en arabe. D’une part, Nasreddine aurait été publié plus tardivement, vers 1652 en Toscane. D’autre part, c’est précisément chez les Médicis qu’on retrouve sept livres « originaux » d’Apollonius en langue arabe en 1658. Vraisemblablement les livres 5 à 7 ne sont pas d’Apollonius, mais de Nasreddine.

Autre auteur arabe, Thébit ben Corah au 9ème siècle aurait traduit sept des huit livres d’Apollonius, et Archimède. Thébit semble avoir vécu au moment de la polémique sur le mouvement rétrograde des fixes, vers 1590, et ne peut pas avoir connu Archimède. Il serait le seul à avoir eu connaissance de sept livres d’Apollonius. Peut-être cette affirmation permet-elle de donner de la crédibilité à l’information de 1644 de Marsenne, selon laquelle Golius avait retrouvé sept des livres d’Apollonius en arabe.

C’est en 1666 (et non 1566) que Commandin réédite les quatre premiers livres avec commentaires d’Eutocius, Pappus et Commandin. L’abrégé d’Apollonius par Abdolmelek est ramené par Ravius en occident et traduit en latin en 1669.

Au 18ème siècle Halley publie les 7 livres et un 8ème livre reconstitué selon les indications de Pappus. En 1708 le même Halley aurait publié un livre d’Apollonius en analyse géométrique, traduit en latin depuis l’arabe. Il ne nous est pas dit qu’Apollonius avait écrit un 9ème livre, aussi doit s’agir du 8ème livre reconstitué d’après Pappus, ou bien de la version originale traduite de l’arabe.

Mécanique

La balistique au 16ème siècle est dans un état très primitif. Les travaux d’Aristote, notamment en mathématique, sont en régression par rapport aux travaux de l’école ionienne ou des pythagoriciens qui le précèdent de deux à trois siècles. Pourtant au 16ème siècle, on discute en occident de l’ouvrage Questions mécaniques d’Aristote, qui est à peu près entièrement faux.

  • Aristote

Fomenko identifie Aristote à Gennadius Scholarius (1400-1473 1600-1673). Aristote aurait été un élève de Platon, bien que leurs philosophies soient antagonistes. Scholarios est un disciple de l’alter ego de Platon, Gémisthe Pléthon. Comme Aristote, Scholarius est d’abord un partisan de Platon avant de se ranger aux idées d’Aristote. Scholarios aurait été nommé patriarche de Constantinople par le sultan Mehmet II – Alexandre -, conquérant de Constantinople en 1453. Les cartes montrent que la conquête de Constantinople par les Turcs est celle de Mehmet IV et date de 1653.

Influencé par Aristote, Tartalea vers 1540 (1640) pensait que la trajectoire du boulet est rectiligne au départ, puis tombe perpendiculairement. Cardan vers 1550 (1650) propose une solution mécanique pour soulever une charge d’un plan incliné, mais néglige d’y appliquer le sinus, qu’il semble ne pas connaître. En 1577 (1677) la statique d’Ubaldi est équivalente à celle de l’ancien Pappus : toute la mécanique est réduite au levier. Ubaldi fait la même erreur que Pappus et Cardan sur le plan incliné. Il faut attendre 1585 (1685) pour que Benedetti, un auteur brillant dont Montucla déplore qu’il soit inconnu, réfute la mécanique d’Aristote, supposément avant les travaux de Galilée et Stévin. Benedetti serait « favorable à Copernic » et utilise l’analyse géométrique antique sans connaître l’algèbre.

  • Archimède

Polibe, Tite-Live et Plutarque disent qu’Archimède sauva Syracuse des navires romains de Marcellus. Dion Cassius, Diodore, Héron, Pappus et Anthémius disent qu’il incendia les vaisseaux romains avec les miroirs ardents, mais Montucla trouve la méthode incroyable. Il note que Galien n’évoque qu’un outil incendiaire « pyria ». Zonaras et Malalas attribuent à Proclus, qui vit pourtant à Athènes, d’avoir employé la même méthode lors du siège de Constantinople au 6ème siècle, en mettant le feu à la flotte romaine de Vitalien. Zonaras parle de miroir ardent, Malalas de soufre.

Syracuse est toutefois prise par surprise et Archimède est tué en 212 av JC ou 542ème année de Rome. Ses œuvres complètes sont publiées en 1543 par Vesatorius, et à nouveau en 1570 par Maurolycus. Cette édition de 1570 s’est perdue, mais a été « rééditée » en 1681(?). Son traité du miroir ardent est traduit de l’arabe ( !) en latin par Louvain en 1548, et à nouveau en 1659 par Leammata, toujours traduit de l’arabe.

Ce décalage de plus d’un siècle entre deux éditions d’un même ouvrage suggère une antidatation. Possiblement Archimède est mort en 1642, et ses œuvres sont publiées en 1643 la première fois, et son traité du miroir ardent en 1648. La Sicile aurait été sous domination « ottomane » au 17ème siècle, et reprise par les armées européennes. Il s’agit de la continuité du siège de Tunis (Carthage) de 1635 par Charles-Quint.

Héron d’Alexandrie, dans la continuité d’Archimède, aurait inventé le levier, texte rapporté en 1650 (!) par Golius. Il est le créateur de la machine à vapeur ( ?) qui sera ensuite étudiée par Denis Papin. Polibe, Tite-Live et Plutarque, Dion Cassius, Diodore, Héron, Pappus, Anthémius, Galien écrivent donc après 1640.

Montucla mentionne que Cochled aurait publié sur la vis d’Archimède en 1615, et une traduction en français de Rivault de 1625. Nous n’avons pas trouvé cette traduction, mais une édition en grec de David de Flurance Rivault de 1615. Il s’agirait d’une première édition du vivant d’Archimède, et pas des oeuvres complètes.

Au 10ème siècle le pape Sylvestre II ou Gerbert d’Aurillac citerait Archimède et Euclide. Mais Sylvestre vit trop tôt pour réellement connaître Archimède. Campanus de Novarra (1220-1296), chapelain d’Urbain IV traduit Euclide de l’arabe et publie des commentaires d’Euclide et Archimède, ainsi que des ouvrages personnels dont une Théorie des planètes. Le commentaire de Novarra semble bien attesté. Le pape devait être Urbain VIII (1623-1643). A cette époque le roi de France « Charles V » aurait fait traduire de nombreux ouvrages. Comme on n’en trouve aucune trace, on suppose qu’il s’agit de Charles Quint au 17ème siècle.

  • Commentaires

Théon est l’auteur de deux ouvrages publiés. En 1533 sont publiées les Scholies en grec, commentaire d’Euclide. La même année Commandin publie en latin les Elemens d’Euclide assortis des Scholies de Théon. En 1588 le commentaire de Théon en grec des 11 premiers livres de l’Almageste est publié par Porta. Vraisemblablement le commentaire de l’Almageste est bien de 1588. Il s’agirait de la traduction de Regiomontanus. Sa fille Hypathie est présentée comme l’auteur du troisième livre de commentaires sur l’Almageste. Il s’agirait d’un travail de jeunesse, qui d’ailleurs sort sous le nom de Théon. Elle fut contemporaine du gouverneur Oreste et du patriarche Cyrille. Il n’y aurait qu’une seule publication des Scholies, jointes aux Elemens d’Euclide, de 1633.

Parmi les auteurs de commentaires, Proclus au 5ème siècle est le fondateur de l’école platonicienne d’Athènes. Il est publié autour de 1630 et doit être un contemporain du vrai Platon, qui lui a son Académie à Florence.

Dioclès, géomètre, est cité par le commentateur Eudocius, mais pas par Pappus, qui doit être postérieur.

Pappus commente Apollonius, Archimède, Euclide, Théodose, fait le précis de nombreux auteurs moins connus. Son commentaire de l’Almageste ne nous est parvenu qu’à l’état de fragments. Il est le découvreur du centre de gravité et précise la méthode analytique non algébrique de Platon. Ses Collections mathématiques sont publiées en 1588 par Commandin et rééditées en 1660. Commandin aussi prétend être le découvreur du centre de gravité pour les solides simples comme nous l’apprend Montucla. La véritable date est sans doute 1660.

Les traductions de George Valla d’Aristote, Timée et Aristarque de 1492 seraient de 1692. Ces ouvrages auront été réédités au 18ème siècle avec une fausse date au 15ème ou au 16ème siècle.

  • Optique

Les platoniciens faisaient des observations justes, mais en donnaient de mauvaises raisons. Euclide améliore beaucoup la compréhension du sujet. Ptolémée ajoute la réfraction des objets célestes à l’horizon, améliorée ensuite par Alhazen.

La création des lunettes est attribuée à Salvino dell’ Armati de Florence dans l’ouvrage de 1739 de Maria Mani Inventions de Florence. Il y est fait référence dans une lettre de 1299. Néanmoins le dictionnaire della crusca dit qu’il y a à peine 20 ans qu’elles ont été inventées. Or l’Académie della crusca est supposée avoir été fondée en 1583 et son premier dictionnaire est publié en 1612. Aussi les lunettes ne sont pas inventées avant 1592.

Au 13ème siècle, Roger Bacon reprend les travaux d’Al Hazen sur la lentille, en se trompant. Il évoque la possibilité du télescope mais en décrit mal les effets, ce qui prouve qu’il n’en disposait pas. Ses travaux sur le calendrier critiquent Denys le Petit (Pétau), qui publie en 1627. Roger Bacon affronte les partisans d’Aristote. Certains éléments suggèrent qu’il aurait été alchimiste, et on le crédite comme inventeur de la poudre à canon, même si un grec nommé Marc, supposé antérieur, a le meilleur mélange de poudre.

Giambatista della Porta (1538-1615) en 1593 décrit le dispositif de la chambre obscure, mais échoue à comprendre le rôle de la rétine. Maurolycus (1494-1575 1594-1675) en 1575 (1675) bien qu’il comprenne la différence entre la lentille et l’écran, ne donne toujours aucun rôle à la rétine. Il attribue la correction de l’image aux verres convexes ou concaves. Il donne une fausse explication de la réfraction. Kepler (1571-1630 1621-1680 ?) aurait établi le rôle de la rétine en 1604 (1674). Maurolycus développe la notion de quantité d’illumination d’Aristote et de leur forme. Kepler résoud la question d’une autre façon.

Maurolycus et Fleischer avaient compris qu’il y a une combinaison de réfraction et de réflexion dans la composition de l’arc-en-ciel, mais n’en donnent pas l’ordre. Kepler en 1606 (1676) montre qu’il s’agit de réfraction réflexion réfraction. En 1611 (1711 ?) l’ouvrage de Marc-Antoine de Dominis résoud (par hasard car Montucla le trouve besogneux) l’explication de l’arc en ciel intérieur. Descartes (mort en 1650 !) résoud l’arc-en-ciel extérieur.

  • Algèbre

L’algèbre est connu tardivement chez les anciens Grecs avec Diophante en 365 sous l’empereur Julien (un alter ego de Jules César, mort en 1572). Il utilise quelques symboles similaires aux nôtres, mais ne fait pas usage des lettres pour les inconnues. L’algèbre est « redécouvert » par les Arabes, avec des notations différentes. On parle d’algèbre ou almucabala (cabale ?). Ben Musa et Thébit ben Corah sont les premiers auteurs au 9ème siècle à proposer des équations au second degré.

Le grec Maxime Planude – supposément au 14ème siècle – traduit et commente 6 livres de Diophante, mais il est publié en latin seulement en 1575 par Xylander. Les notations de Diophante ne sont adoptées qu’ensuite en Europe. Regiomontanus prétendait avoir lu non pas six mais treize livres de Diophante en 1463 après la chute de Byzance (1563). Or l’ancienne Hypathie d’Alexandrie aurait justement traduit 13 des livres de Diophante. Montucla ne dit pas dans quelle langue elle traduit, car Diophante comme Hypathie sont grecs. Ces livres complémentaires n’auraient été redécouverts qu’au 20ème siècle.

François Viète (1540-1608) est le premier à utiliser des lettres pour les inconnues et à transformer les équations. Il suit la méthode de Diophante, et construit géométriquement. Ses solutions sont positives. Montucla prétend qu’il résolvait des équations de quatrième degré. Ma documentation se limite à des équations de second degré. Simon Stevin traduit 4 livres en français en 1585 et Albert Girard un 5ème et un 6ème livres en 1625 et 1634. En 1621 Claude-Gaspard Bachet donne une édition de Diophante en grec et la traduction en regard en latin commentée. Descartes en parle dans un ouvrage de 1628. Le fils de Fermat aurait republié la Bachet annotée par son père en 1670. Aujourd’hui on parle de la traduction de Rafaele Bombelli de 1572 (1672 ?) en italien que Montucla ne cite pas.

On prétend que la méthode des Arabes était connue en Europe avant celle de Diophante. Léonard de Pise (1170-1250) aurait amené l’algèbre des Arabes en Europe, mais n’est publié qu’en 1549 (1649). Le premier ouvrage d’algèbre imprimé en Europe, qui suit la méthode des Arabes, serait celui de Luca Paccioli, Somme arithmétique, publié en 1494 et réédité en 1523, qui l’appelle Arte maggiore (Ars magna pour Cardan). Paccioli résoud ainsi des équations du second degré, sans admettre les racines négatives. Mais il est antidaté et publié seulement en 1593.

Omar ben Ibrahim , un « ancien » auteur arabe propose des solutions au troisième degré. En Europe, Tartalea propose des solutions au 3ème degré vers 1545 (1645) mais c’est Cardan qui publie. Il admet les solutions négatives mais les croit inutiles.

Ferrari (1522-1565 1622-1665) résoud des équations au 4ème degré. Bombelli en 1589 (1689) utilise la méthode de Ferrari pour le 4ème degré, différente de celle de Descartes (1596-1650). Il admet des solutions imaginaires, et démontre les solutions par la géométrie.

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