La Donation de Constantin selon Guyénot

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Voici un article de Laurent Guyénot attaquant la Donation de Constantin et le Livre des Conciles d’Isidore comme des falsifications papistes. Nous en faisons un rapide commentaire.

Constantin ou Dioclétien viendraient de Moésie. Mais qui situe la Moésie (pays de Moïse) dans les Balkans ? La Syrie désigne la Russie. La fameuse Bible d’Ostrog de 1580 est dédiée au prince de Kiev Constantin Vassili et s’oppose à la fausse foi d’Arius. C’est son baptême dans l’arianisme qui devient de ce fait douteux. Que l’arianisme n’ait laissé aucun vestige est normal : il s’agit d’une religion fictive. Arius est une autre graphie pour désigner le culte d’Osiris, qui lui se voit très bien.

Il est douteux qu’il ait existé un Maxence, un Maximin Daia, un Maximien Galère et un Maximien. C’est l’Histoire ecclésiastique – ici accusée d’être un faux – qui leur donne une existence distincte quand ce ne sont pas les exégètes qui y lisent ce qu’ils veulent y voir. La titulature de Galère montre qu’il est empereur germanique et sarmatique. Sa Rome – et aussi Byzance – est probablement Moscou. Pour autant, l’Italie et la Grèce appartiennent alors déjà aux Russes (Etrusques). C’est la raison pour laquelle on trouve des représentations de Constantin à Rome et à Constantinople.

Le panégyrique de Constantin mentionne la vision qu’il reçoit de Sol invictus. Apollon est en général assimilé à Mithra, qui est lui aussi nommé Sol invictus. Or le pape est le titre du grand-prêtre du culte de Mithra des légions romaines. En cela la Donation de Constantin n’est pas absurde : Constantin a désigné le général des armées Sylvestre comme gouverneur d’occident. La Donation mentionne Dieu (Zeus), mais mentionne-t-elle Jésus ? Le fait même de trouver de nombreux sanctuaires de Mithra à Rome plus que dans aucune autre ville suggère que Rome est bien un centre religieux. L’Eglise de Rome ne pouvait pas s’imposer en occident sans une contrainte militaire sérieuse, celle d’une armée impériale. La question du magistère de Rome sur les quatre patriarcats orientaux est différente : est-elle explicite dans le texte de la Donation ou s’agit-il d’un ajout postérieur ?

La transformation de Mithra en Jésus-Christ se fait ensuite facilement : seul le nom de la divinité change. La liste des grands-prêtres samaritains se partage entre prêtres d’Eleazar (Osiris) et Ithamar (Mithra). Schelemiah (Michel) est le seul grand-prêtre issu de la lignée d’Eleazar et son sacerdoce s’étale de 1613 à 1624. Mais dans le Coran, traduit en latin en 1636, l’auteur parle de fusionner les cultes d’Osiris et Issa. Nous avons démontré qu’en France avant la réforme « grégorienne » de 1582, Noël était fêté le 15 décembre. C’est en 1582 que dix jours sont soustraits au calendrier et que Noël est déplacé au 25 décembre. Or si Théodose substitue à la naissance de Sol invictus le 25 décembre celle de Jésus, le remplacement de Mithra par Jésus survient après 1582. Possiblement l’empereur de Byzance Théodose Ier est en réalité Théodose II. La vie de Michel Romanov est proche de celle de Théodose II : une femme et une fille nommées toutes les deux Eudoxie, une sœur puissante nommée Pulchérie. Le remplacement de Mithra par Jésus ne peut se faire qu’après 1613. Eusèbe Pamphilj, auteur de Vie de Constantin et de Histoire ecclésiastique serait Jean-Baptiste Pamphilj, cardinal de l’ordre de Saint-Eusèbe, soit le pape Innocent X (1644-1655).

Guyénot s’attaque au Livre des Conciles d’Isidore. Souci :  tout le monde proclame que ce livre est un faux même l’Eglise. Or le Livre des Conciles est en accord avec ce qu’écrivent Augustin, Jérôme, Bède ou même Roger Bacon sur ce qui s’est passé lors des conciles, mais pas avec ce qu’en écrivent les historiens modernes. Mon idée est plutôt qu’il s’agit d’un document authentique, mais qu’on cherche à l’invalider pour empêcher toute analyse critique de la source. Ce qui conduit paradoxalement à renforcer les historiens, qui restent seuls à fournir un récit. Ce Livre des Conciles daterait de 1630 environ. L’idée que Poggio Bracciolini (1380-1459 1580-1659) ait été un faussaire n’est basé que sur sa biographie rédigée au 19ème siècle. Nicolas de Cues découvre de même de mystérieux anciens documents dans des monastères allemands et byzantins avant de participer aux conciles de Bâle et de Florence. Ces récits ne servent qu’à valider la grande ancienneté de ces documents, en réalité assez récents.

La commune de Rome de 1144 est de 1644, L’ouvrage d’Antonio Pucci à son sujet de 1362) de 1662. Les arcs de Titus, Trajan et Septime Sévère avec le SPQR datent tous du 17ème siècle. La première année du règne de Titus est celle de l’éruption du Vésuve (79) que nous avons datée de 1631, ce qui date le règne Titus de 1631-1633, et la chute de Jérusalem de 70 est le sac de Rome (Moscou ?) de 1625. Titus et Vespasien (Vespasiano Gonzaga), nobles italo-espagnols ont des possessions en Italie mais sont alors dirigés par Charles-Quint. Les écrits de Josèphe et des écrivains latins de la papauté effacent l’empereur pour lui substituer des chefs italiens.

Il y a un souci de méthode à se servir de la chronologie pour attaquer la chronologie. On lit qu’en 1001 Otton III se plaignait que la Donation de Constantin était un mensonge, qu’au 13ème siècle Frédéric II cherche à la faire déclarer invalide, mais qu’on commence à reconnaître son caractère frauduleux au 15ème siècle. Un coup d’œil aux cartes montre que les Etats de l’Eglise n’apparaissent pas avant 1550, et au regard du déplacement systématique déjà établi : 1650. Les cartes du comté venaissin attribuent Avignon à Innocent X (1644-1655). Il est Innocent IV qui décrète Rome l’église dominant le monde contre l’avis de « Frédéric II ». Il s’agirait de Frédéric-Guillaume (1640-1688), le Grand électeur de Brandebourg, pays où la religion est le judaïsme (jésuite). Pétrarque (1304-1374) qui défend une papauté romaine contre celle d’Avignon aurait pour dates 1604-1674. Son Cicéron est plus ancien d’un siècle. Le droit canonique ne remplace pas le droit féodal : le droit féodal est une création de l’Eglise romaine au 17ème siècle, et également identique à l’antique droit romain. C’est de lui que naissent les notions de citoyen et d’esclave, ainsi que les paroisses pour s’occuper de l’Etat civil. L’être humain n’a pas de statut légal avant cela.

Alexandre II (1061-1073) accorde l’Angleterre à Guillaume de Normandie contre les Saxons rebelles à Rome : il s’agit d’Alexandre VIII (1689-1691), de Guillaume d’Orange Nassau et des Stuart. La prise de Constantinople de 1204 date de 1696 et concerne la guerre russo-ottomane de Pierre le Grand. Pierre Ier est alors le chef de l’Eglise russe et le pape ne fait que lui venir en aide. Il est faux d’affirmer que les patriarches orientaux ne s’intéressent pas au pouvoir temporel. L’existence d’un patriarche ou d’un métropolite de Moscou aux côtés d’Ivan le Terrible ou Alexis est une falsification d’historiens. Ces titres distincts n’apparaissent que lorsque Pierre renonce à son titre de chef de l’Eglise.

4 Commentaires

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4 réponses à “La Donation de Constantin selon Guyénot

  1. anostalgie

    Le problème du récentisme n’est certes pas simple. La rareté et la fiabilité douteuse des documents, à mon avis, rend illusoire une compréhension réelle des faits.

    Je recommande le livre récent de Laurent Guyenot : « Anno Domini » (Ed. Amazon, 2024), qui offre une trés bonne synthèse, très accessible, et où il se démarque de Fomenko qui a sans doute été trop loin dans son révisionnisme.

    Si on me permet une modeste contribution, je vous soumet une étude intéressante étude d’Alexandre Bruel, archiviste aux Archives nationales, datant de 1880 et intitulée « Chronologie des rois de France et de Bourgogne » (Hachette Livre, reprint 2022, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9020c).

    Cette étude se base essentiellement sur les « diplômes » et les « chartes » de l’abbaye de Cluny, et datées du IXème et Xème siècle.

    L’auteur ne remet pas du tout en cause la chronologie officielle, mais ses conclusions à mon avis confirment dans l’ensemble parfaitement l’approche récentiste :

    • dans ces documents, la chronologie se base sur la durée de règne du souverain du moment, ce qui amène beaucoup de confusions;
    • la datation officielle (Anno Domini) n’est presque pas utilisée :
      « (…) l’année de l’incarnation [est] encore fort peu employée au IX° et X° siècles. En effet, nous n’en avons trouvé que 40 exemples dans plus de dix-sept cents chartes qui composent les tomes I et II des chartes de Cluny » (p.82)
    • On trouve également, ce qui assez effarant, l’utilisation des olympiades pour dater les documents ! L’auteur fait cette remarque : « On trouve dans les chartes de Cluny deux exemples de cette ère empruntée à l’histoire grecque, et qui a été ressuscitée au milieu de la barbarie du X° siècle. » (p. 83) Affirmation sans aucune preuve évidemment, mais qui montre bien l’attitude des chercheurs. A l’époque les jeux olympiques ont été supprimés depuis prés de 5 siècles, car considérés comme d’une culture païenne. A priori les auteurs n’ont aucune raison de continuer à les utiliser pour la datation.

    L’impression est celle d’un monde qui est encore trés proche de la période romaine, à laquelle il emprunte toutes ses références culturelles, à commencer par l’usage du latin, sur lequel on ne s’est pas assez interrogé.
    L’empire romain disparaît officiellement à la fin de Vème siècle. A l’époque (officielle) où sont écrits ces documents, il s’est passé prés d’un demi-millénaire, excusez du peu.
    Or les vainqueurs germaniques, pendant toute cette période, n’auraient pas cherché à imposer leur langue et auraient repris le latin, langue d’un empire disparu, latin qui n’aurait pas évolué d’un pouce au cours de toute cette période ? Ce latin n’aurait même pas fait le moindre emprunt à la langue des tribus germaniques qui continuaient à régner en Europe de l’ouest et en France, des siècles après la chute de Rome ? Cela paraît pour le moins surprenant.

    Laurent Guyenot estime qu’en réalité la période de l’antiquité tardive et celle du haut moyen-âge sont en fait les mêmes, à quelques décénnies prés, ce qui me paraît dans l’ensemble plausible.

    • Bonjour,
      il y a autant de récentistes que d’auteurs. Je suis moins radical qu’un David Ewing ou un Igor Davydenko, mais je le suis plus que Fomenko qui veut sauver son Jésus du 12ème siècle comme historique, alors qu’il s’agit d’une simple tradition, éclipsée quand Denis Pétau (1627) a aligné la mort – puis la naissance du Christ – sur le point zéro de l’index des années. Ses parallélismes dynastiques sont basés sur l’Histoire russe de Karamzine qu’il présente lui-même comme falsifiée. Ceci le conduit à traiter des sujets de façon thématique mais sans unité d’ensemble. Pour moi on n’a rien qui précède 1560. Notre datation pose relativement peu de problèmes, elle comble le 17ème siècle qui est un siècle historiquement relativement vide : pas de sources pour la Guerre de Trente ans, dans lequel on place l’Empire romain et l’Ancien Testament sans trop de difficultés. La difficulté géographique est autrement plus importante puisqu’il faut décider pour un doublon (Selim Ier et Michel Romanov par exemple) s’il a régné à Istanbul ou à Moscou sur la base de noms qui ont disparu des cartes (Shilo, Babylone, Jérusalem…).

      Laurent a pris fait et cause pour les thèses allemandes d’Heribert Illig et Gunnar Heinsohn avec lesquelles j’ai peu en commun. A partir du moment où on voit apparaître une Bible d’Ostrog datée (au plus tôt) de 1580, qu’elle est dédicacée à Constantin prince de Kiev et grand-prince d’Ostrog, et s’oppose à la « fausse foi d’Arius » – ce dont Fomenko non plus ne tire aucune conclusion – il devient compliqué de ne pas redater le concile de Nicée dans ces environs. L’Eglise elle-même prétend douter de la Donation de Constantin et du Livre des Conciles, ce qui suggère d’examiner leur possible authenticité. Le fait est qu’Isidore ne contredit pas les autres auteurs de l’Eglise, il ne pose des problèmes qu’aux historiens, qui en évacuant ce document très ennuyeux s’autorisent à inventer ce qu’ils veulent.

      Laurent me rappelle des faits documentaires très utiles : par exemple que le Constantin « chrétien » est basé sur le seul témoignage d’Eusèbe. Cela s’articule avec le fait que c’est d’abord Mithra qu’on trouve à Rome. Que les Pères de l’Eglise mentionnent Dieu ou encore le Seigneur, voire le Christ, mais qu’il est rare qu’ils mentionnent Jésus. Mais il mélange ça avec des thèses universitaires classiques qui raisonnent sur des fictions. Fomenko a trouvé quatre fois la même chronique mise bout à bout pour Byzance. Mais Istanbul n’est Byzance que sur des cartes du 18ème. Il y a en revanche des parallèles faciles avec le 17ème allemand et russe que Fomenko n’a pas vus.

      « Laurent Guyenot estime qu’en réalité la période de l’antiquité tardive et celle du haut moyen-âge sont en fait les mêmes, à quelques décénnies prés ». Ca c’est assez typique d’une volonté de rester académique. Il n’y a pas plus d’Antiquité tardive que de Haut Moyen-Age, de Néolithique, d’Age de Bronze ou de Magdalénien. Tout ceci est une farce d’historiens et d’archéologues dépassés. A chaque fois on trouve (en dix secondes) d’énormes failles de raisonnement. La période des poteries « périgourdines », « aurignaciennes », « magdaléniennes » a été modifiée à chaque fois qu’on a découvert une nouvelle grotte et un nouveau style. Aucune possibilité de faire une poterie différente de celle trouvée dans une autre grotte à 500 kms. C’est comme si on parlait de période du camembert qui aurait précédé l’ère du Saint-Nectaire.
      Et les chartes, c’est 100 pour cent de faux. Garantis.

  2. Luis de la Higuera

    Bonjour. Je me permets une petite contribution à ces recherches.

    1. Je ne connais aucun manuscrit dans lequel figure le nom de Jesus (ou Iesus) pour désigner le crucifié. Il est toujours désigné par une abréviation, IC en grec et IS en latin, mais aussi IHC et IhS (la lettre centrale n’étant pas un H, mais le symbole de Saturne, le père de Iovis).
    2. Chaque fois que l’abréviation IS est rencontrée dans un manuscrit ou une inscription épigraphique, il est automatiquement traduit par IESUS, même si cette divinité est appelée explicitement le « souverain de l’olympe » ou « le dieu tonnant », ou si sa lumière se reflète dans la vierge qui est représentée comme la déesse Lune, ou s’il est représenté avec 3 têtes. Selon les cas, IS est évidemment en réalité l’abréviation de IoviS, de dominus nostrum Invicti Solis (Soli Deo), ou de IanuS.
    3. Toutes les représentations de la crucifixion (où d’une quelconque scène soi-disant tirée des Evangiles) faites par tous les artistes du monde entre le 15ème et le 18ème siècle montrent un individu crucifié au 15ème siècle.
    4. Pour dire les chose plus simplement, si l’église vénère un individu appelé Jésus qui aurait été crucifié il y a deux mille ans en Palestine, je ne connais aucun manuscrit qui parle de lui que et aucune représentation de lui non plus.
    • Merci de ce commentaire très précieux. Je ne lis pas le latin, et avais laissé de côté ces IC et IS des épigraphes.
      Ca change sacrément la donne. Je tente une mise à jour rapide.
      – La mention de IS sur les épigraphes suggère que le dieu des cathédrales est Sol invictus, ce jusque très tard. Dans la première moitié du 17ème siècle, on trouve en général la mention du « Seigneur » pour désigner supposément Jésus, mais le nom de Jésus n’est pour ainsi dire jamais mentionné (ce qui va dans votre sens).
      – Les symboles trouvés dans les églises n’ont pas de rapport avec la Bible. Beaucoup ont observé la symbolique alchimique. Mais on trouve aussi des « œil qui voit tout » dans des triangles nimbés de rayons solaires, des oiseaux qui tombent. Possiblement il s’agit de symboles de Sol invictus. Pour moi le culte hébraïque (et non juif) originel est celui du Mithra lunaire. Sol invictus est une version solaire et impériale de Mithra. On retrouve cette symbolique dans le culte maçonnique, dont certaines obédiences reprennent un rituel d’initiation du culte de Mithra. La loge reprend les éléments du chœur des églises (stalles, piliers, damier au sol).
      – Je n’ai pas connaissance d’un Sol invictus crucifié. Pour moi la peinture du 15ème au 17ème siècle est antidatée. La plupart des tableaux sont réalisés au 18ème, et concerneraient bien Jésus
      – Le christianisme (catharisme) au 17ème siècle est une hérésie née chez les Juifs (français entre autres).
      – Les Rose-Croix (Erasme) compilent le Nouveau Testament (1616). Les Evangiles en grec mentionnent-ils IS ou Iesous ?
      – La conversion de Genghis-Khan et la victoire des chrétiens en Allemagne obligent l’Eglise romaine à une tentative écuménique : le concile de Trente (1659-1663). Les symboles de Sol invictus sont désormais associés à Jésus. Les textes bibliques déjà existant sont reçus.

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