Chronology 8

Le volume 8 de la série Chronology en anglais a été mis à disposition sur amazon en septembre 2023. Il propose un résumé général de la reconstruction proposée et un certain nombre de chapitres complémentaires.

J’ai déjà présenté le résumé général. Une première civilisation basée en Egypte, avec pour capitale Alexandrie, aurait existé au 11ème siècle. Elle aurait introduit les premiers hiéroglyphes, mais les pyramides sont plus tardives et s’étalent entre le 13ème et le 18ème siècle. (DL : le premier croquis de la Grande pyramide date de 1640 par John Greaves, une lithographie supposée de 1608 exposée au British Museum la montre en construction). Aux 11ème et 12ème siècles, un autre centre de civilisation aurait été Constantinople. Après la mort du Christ Andronicus (1152-1185) crucifié sur les rives du Bosphore, les Croisades (= Guerre de Troie) sont organisées pour venger sa mort. Plusieurs empires auraient essayé de reprendre le flambeau, dont l’Empire de Nicée, mais surtout un Empire russe nommé Israël centré en Moyenne Volga (Novgorod). Après la victoire des Croisés, les Troyens fuient à Rostov, puis Novgorod. A la fin du 13ème siècle, le prince troyen Enée aurait pris le pouvoir en Russie. Notons qu’il y a déjà un gap d’un siècle, alors que chez Homère Enée a participé à la Guerre de Troie.

Vers 1330, les tsars Georgy Danilovitch et Ivan Kalita, identiques aux khans de la Horde d’or Genghis-Khan et Batu Khan, se lancent à la conquête du monde. Batu aurait fondé la Rome italienne et le « Vatican » (Batu Khan). Au 15ème siècle, les vice-rois désignés dans les différents pays occidentaux auraient eu des velléités d’indépendance, et une peste se serait déclarée dans ces territoires. Fomenko suggère que les occidentaux sont licencieux et qu’il devait s’agir de la syphilis. Une seconde conquête aurait été entreprise pour exterminer les populations occidentales contaminées. Ce génocide et le souci permanent de l’hygiène se retrouvent dans les livres de l’Exode et de Josué, , où les populations de Canaan subissent un génocide commandé par Yahvé. Ces conquêtes auraient été l’occasion du « partage des terres de Novgorod » mentionné au temps d’Ivan III. Après la prise d’Istanbul en 1453, ‘Empire se serait scindé en deux : à Novgorod auraient régné les rois d’Israël. Le territoire dans le sud, nommé Juda, aurait été centré sur sa capitale Istanbul ou Jérusalem. Fomenko dit ailleurs que Israël désigne les militaires et Juda les prêtres, aussi on suppose – même s’il ne le dit pas – que Novgorod est la capitale civile et Istanbul alias « Jérusalem » la capitale religieuse. La conquête de la Terre promise serait la conquête de l’Amérique subséquente. Les Evangiles auraient été écrits au 13ème siècle et édités jusqu’au 15ème siècle. L’Ancien Testament aurait été écrit à partir du 16ème siècle et édité au 17ème.

Si les méthodes employées sont puissantes et les parallélismes proposés flagrants, je ne suis pas d’accord avec la reconstruction globale. Les cartes des 16ème siècle voire 17ème siècle mentionnent clairement que la grande ville sur le Nil est Le Caire et est alors nommée Babylone, et pas Alexandrie. Fomenko a présenté lui-même la grande bibliothèque d’Alexandrie comme la bibliothèque d’Ivan le Terrible à Alexandria Sloboda. Il s’agirait de la ville moderne d’Alexandrov. Je suggère qu’Alexandrie désigne la ville de Moscou pour les auteurs écrivant en grec, qui devaient la connaître sous un nom ou un autre. Il n’y a pas de raison d’affirmer que les hiéroglyphes sont anciens. Les chinois et les japonais utilisent encore aujourd’hui des hiéroglyphes. Il serait également étonnant que Constantinople ait été deux fois le centre de la civilisation mondiale. Fomenko fait cette proposition parce qu’il est convaincu que son Christ Andronicus est le Christ originel. Mais Germanicus ou Jules César font également d’excellents modèles de Jésus-Christ. Plus que le personnage d’Andronicus, les dates alléguées de la naissance et de la mort du Christ forcent toute la démonstration. Fomenko a retrouvé ces dates -1152 et 1185 – dans les zodiaques égyptiens du Temple de Denderah, en se basant sur des horoscopes secondaires dessinés aux dates d’équinoxes. Il s’agit d’un calendrier julien, donc postérieur à 1630. Je ne suis pas certain qu’il s’agisse des équinoxes. Il peut s’agir des débuts de l’année aux 1er mars et 1er septembre. Néanmoins les dates semblent correctes. Mais Fomenko prétend lui-même que ces dates appartiennent à une ancienne tradition russe. On aura simplement représenté les dates supposées de la naissance du Christ à cette époque, avec les capacités astronomiques du 17ème siècle, qui sont celles d’un Kepler. On ne sait pas vraiment d’où viennent ces zodiaques. Les zodiaques originaux auraient été emmenés à Paris par l’armée de Napoléon, et des copies placées dans le Temple. Or les photographies du lieu suggèrent qu’il n’y avait pas de Temple à Denderah avant 1920.

Fomenko utilise cet argument pour prétendre que c’est Kepler qui a fourni l’essentiel des données de l’Almageste de Ptolémée, précises à la minute, alors que Ptolémée n’aurait disposé que d’un cadran solaire, d’une clepsydre et un sablier, et que les montres avec grande aiguille n’apparaissent qu’en 1550. Les calculs d’éclipse de Ptolémée auraient été également impossibles sans le zéro. Il en est de même des calculs d’Archimède. Les premières cartes de Ptolémée seraient publiées vers 1605 (1505). Nous sommes d’accord pour dater les travaux d’Archimède entre 1620 et 1640. Justinien utilisait le pourcentage au 6ème siècle pour le calcul des intérêts, notion qui nécessite le système décimal, et réapparaît au 15ème siècle (17ème).

Sur le fait que les Russes étaient présents en Egypte, il a montré ailleurs que les Hyksos étaient les Cosaques. Il montre ici que l’outil brise-glace nommé peshenka en Russie est nommé pesh-en-kef en Egypte, et est utilisé dans les cérémonies mortuaires pour ouvrir la bouche des morts. On en a retrouvé un dans un conduit scellé de la Grande pyramide ce qui exclurait une introduction extérieure. Il est en fer, ce qui trouble toujours autant les archéologues et leur légende des outils en cuivre. Il y a pourtant des scènes de coupe de bois en Egypte où les haches sont nécessairement en fer. La légende égyptienne dit également que « les os de Seth sont en fer », ce qui désignerait les armures des conquérants Hyksos.

La Russie partage avec l’Egypte le principe des sarcophages à forme humaine, et fait même des sarcophages en or. Fomenko en mentionne trois : ceux de Saint Théodore (1598), Sainte Anastasia (1604) et celui du tsar Dimitri (1605-1610 pour Fomenko). DL : Théodore est très certainement le tsar Fyodor qui meurt en 1598.

Le sarcophage de Nectanebo II était autrefois attribué à Alexandre le Grand. Mais l’Alexandria Serbia dit qu’Alexandre est le fils de Nektonab et Olympia la femme de Philippe. DL : dans le récit de Judée que fait Flavius Josèphe sur l’époque du Christ, un autre « roi Philippe » s’était vu voler sa femme : il s’agit du tétrarque de Transjordanie Philippe que sa femme Hérodiade avait quitté pour Hérode Antipas, ethnarque de Judée. Hérodiade avait une fille – supposée celle de Philippe – nommée Salomé et non un fils nommé Alexandre. Néanmoins Alexandre le Grand a de nombreux points communs avec le sultan Soliman.

Son Genghis-Khan est trop précoce. Genghis Khan est le tsar Ivan le Terrible. Fomenko observe justement que Ivan III au 15ème siècle et Ivan IV au 16ème siècle ont tous les deux été appelés Ivan le Terrible. Il existe un autre reflet : Ivan V (officiellement1682-1698) ou encore le souverain « hasmonéen » Jean Hyrcan. Nous proposons aussi l’ottoman Mehmet IV (1648-1687).

Fomenko montre que la Horde d’or mongole, les Ottomans, l’Empire russe, l’Empire romain « antique » ne font qu’un. La Horde d’or comme les Ottomans à la même époque avaient pour coutume de prendre le tribut du sang, en enrôlant des jeunes gens des villages contrôlés dans l’armée régulière. La médaille d’Orlov, général sous Catherine II, le présente comme un général de l’Empire romain. On ajoutera que certains pays musulmans identifient Rome à la Russie ou la Grèce. Il y a à notre avis une distinction à faire entre les Seldjoukides (Séleucides, grecs) et les Ottomans (Hasmonéens, Juifs) qui se partagent le pouvoir dans l’Empire.

Fomenko pense que leur religion était le christianisme orthodoxe dit alors « catholique » et que toutes les autres religions en dérivent, et ont été fondées pour un mobile politique : asseoir un pouvoir local contre celui de la Horde. Les symboles de la croix, du croissant et de l’étoile de David étaient tous alors des symboles chrétiens. Il affirme à raison que les Juifs sont les employés du Trésor impérial et étaient aussi les prêtres. Il suggère qu’ils avaient une religion « à part ». Il nie en revanche que les militaires aient pu avoir leur propre religion. C’est faux : les légions romaines avaient la religion de Mithra qui leur était propre. Formellement l’armée et l’église marchaient ensemble. Il le dit lui-même en présentant les enfants d’Israël avec Moïse : une armée, mais aussi une nation de prêtres.

La langue de l’Empire était le slavon d’Eglise en cyrillique, devenu plus tard le russe. Le petit peuple parlait alors une langue turco-tatare, qui n’est pas alors l’arabe du Coran. Bien qu’il se protège des critiques en affirmant que le christianisme orthodoxe était très proche de l’islam à l’époque, Fomenko ne choisit pas ses mots au hasard et cherche clairement à faire apparaître l’orthodoxie comme originelle. Il faudrait pour démontrer cela faire un travail de théologie approfondie qu’il ne commence jamais. Sous Ivan le Terrible (1547-1584), le clan biélorusse des Romanov aurait été complice des Réformateurs luthériens, qui cherchaient à s’affranchir de la Horde orthodoxe. Ils auraient définitivement pris le pouvoir sous Michel Romanov (1613-1645), et la Moscovie devint alors une alliée des occidentaux contre les Ottomans, toujours sous contrôle de la Horde dans le sud de l’Europe, l’Asie et l’Amérique qui leur restaient alors loyales, de même que quelques pays occidentaux comme l’Espagne et l’Angleterre.

Néanmoins, dans le même volume Fomenko montre que les épées, armures et chapeaux royaux des tsars de Russie étaient décorés d’inscriptions en arabe et notamment de versets du Coran. Or ces épées et chapeaux appartiennent aux tsars du 17ème siècle Mikhail et Alexei dits « Romanov ». Ceci est curieux pour des luthériens qui auraient cherché à effacer la véritable Histoire de la Horde d’or. Ivan « V » est le véritable fondateur du christianisme en Russie. Il est le Prêtre Jean, grand roi chrétien du bout du monde connu à Rome pour avoir envoyé deux émissaires. Flavius Josèphe dépeint le roi hasmonéen (ottoman) Jean Hyrcan comme ayant trahi les Pharisiens pour les Sadducéens (chrétiens), et un immense conquérant. Il envoie également deux ambassadeurs à Rome. Il s’agit du conquérant mongol Genghis-Khan. Jean Hyrcan punit sévèrement les Samaritains et combat les Pharisiens, ce qui explique la peur qu’il suscitait en Pologne et en Allemagne, qui étaient sans doute musulmanes en ce temps. David Ewing montre que la grande majorité des Corans anciens a été trouvé en Europe et notamment en Allemagne. La fiction en France catholique au début du 18ème siècle (!) est en revanche très favorable à Genghis-Khan. Ainsi Zingis : Histoire tartare d’Anne de la Roche-Guilhen, publié en 1740. Ce Genghis-Khan est également le véritable Ivan le Terrible. Les récits autour d’Ivan le Terrible à la fin du 16ème siècle sont certainement à resituer un siècle plus tard.

Mourad Adhzyev montre que la musique, la danse et les instruments tatars sont exactement les mêmes que ceux des russes. Fomenko lui fournit sa conclusion. Ceci explique que les anciens cimetières russes sont toujours appelés les cimetières tatars. Adhzyev dit qu’il existe trois classes chez les Tatars, et que la classe intermédiaire des gens du commun sont appelés… les Cosaques !

Fomenko dit que l’hérésie des « judaïsants » au 15ème siècle sous Ivan III dit également « le Terrible » ressurgit curieusement au 16ème siècle sous Ivan IV le Terrible.  Une guerre civile a également lieu à cette époque opposant la Zemschina de Novgorod à l’Oprichnina de Moscou. Fomenko affirme – certainement à raison – que cette guerre civile a un motif religieux et reproduit le clivage entre orthodoxes et judaïsants. La Zemschina serait orthodoxe, l’Oprichnina judaïsante serait inspiré des Réformateurs « luthériens ». Cette opposition a lieu en réalité au 17ème siècle. L’Oprichnina judaïsante (occidentale) est catholique romaine, et fait suite à la conversion d’Ivan le Terrible. La Zemschina est musulmane. De même Jean Hyrcan chez Flavius Josèphe a abandonné les Pharisiens pour le culte Sadducéen.

Le principe des parallélismes dynastiques est un des fondements des travaux de Fomenko.  Les empereurs germaniques Habsbourg entre le 14ème et le 16ème siècle reflètent les tsars russes de la même période et ceux-ci sont identiques aux Khans Mongols entre le 13ème et le 15ème siècle. D’autres reflets sont placés dans le passé comme les empereurs Hohenstauffen entre le 10ème et le 14ème siècle, les Carolingiens entre le 8ème et le 10ème siècle, trois séquences répétées de l’antique Empire romain, quatre séquences répétées de Byzance, les rois d’Israël, les rois de Juda, les rois saxons d’Angleterre. Certains parallèles entre individus sont flagrants : entre Charlemagne et Charles-Quint par exemple. Le parallélisme de dynasties entières s’appuie sur l’augmentation ou la diminution des durées de règne d’un souverain à l’autre.

Ces parallélismes sont statistiques et selon Fomenko inattaquables. Si on admet – en théorie – que la séquence des tsars de Russie proposée par Karamzine est chronologiquement correcte, on notera que les auteurs russes partent du principe que les originaux sont les tsars russes entre le 14ème et le 16ème siècle, qu’ils appellent les Khans de Novgorod, Novgorod étant pour eux l’anneau d’or de la Volga et notamment les villes de Iaroslavl et Suzdal. Mais il manque à ces souverains une solide incarnation. Un « Vassili » est simplement un roi (basileus). Les portraits des tsars de cette époque, comme celle des sultans ottomans sont des dessins grossiers qui se ressemblent tous. Il en est de même pour les empereurs de Byzance avant eux. Ils ne sont pas même connus des archives occidentales. Ce n’est pas le cas des statues grecques ou romaines : Aristote, Jules César, Trajan, Dioclétien ont des traits très identifiables. Dioclysian est cité comme un roi de Syrie (Russie) dans les annales bretonnes, et le monde entier cite Aristote à la Renaissance. Les originaux sont peut-être russes, mais ils ne portent pas les noms tirés de l’Histoire russe. Ce n’est pas Vassili III qui est le reflet de Maximilien Ier, mais le contraire. Maximilien se retrouve dans l’Histoire romaine sous le nom de l’empereur Maximien. L’édit de Maximien Galère donne la titulature de Maximien : d’abord empereur germanique, puis sarmatique. Il règne donc en Allemagne et en Russie, mais son identité russe ne domine pas. De plus, il n’est pas possible de prendre la séquence 13ème– 16ème siècle pour la séquence définitive. On a montré que Charles-Quint vit au 17ème et non au 16ème siècle. Fomenko signale ce shift centenaire possible, mais n’en tire pas les conséquences. Il fait aussi remarquer qu’un « Maximilien Ier de Bavière” est un alter ego 17ème siècle de l’empereur Maximilien Ier, sans déplacer toutefois l’original. Fomenko ne dit rien dans ce volume des règnes de Michel Romanov, Alexis, Ivan V (1613-1682), à part le fait qu’ils avaient des épées, des armures et des chapeaux avec des inscriptions en arabe et même tirées du Coran. Cela fait beaucoup pour des tsars complices de l’occident qui auraient cherché à effacer les traces de la Horde tartare. Il ne reprend le récit qu’avec Pierre le Grand (1682-1725) qui effectivement impose les coutumes occidentales et fait la guerre à la Turquie.

Ainsi le fait de trouver des dynasties parallèles ne met pas un point final au travail. Mais le problème principal est que Fomenko bâtit ses parallèles sur une Histoire russe elle-même falsifiée. Il prétend que les falsifications ont commencé dès l’époque des tsars du 17ème siècle Michel, Alexis, Fyodor et Ivan V. Or ces derniers parlent essentiellement arabe, ne sont pas chrétiens et ne sont pas des Romanov. Fomenko est donc lui-même victime de la falsification : il reconnaît la dimension tartare de la Russie, mais il l’identifie complètement à sa dimension slave moderne, et est convaincu qu’elle est chrétienne et parle russe. Ses preuves formelles ne commencent pas avant l’époque de Pierre le Grand (1682-1725). Il montre que les membres de l’Académie des Sciences de Russie sont alors tous étrangers à une exception près, y compris les historiens. Le premier historien russe – Lomonosov – est élu après onze historiens allemands, et Fomenko démontre que l’Histoire russe est entièrement écrite après sa mort par un historien allemand. Après eux, l’historien Karamzin écrit l’Histoire de Russie à la demande de Nicolas Ier, après la défaite finale de la Grande Tartarie en 1812. Or c’est justement sur le récit de Karamzin que Fomenko établit ses parallèles dynastiques ! Fomenko précise même que Tatischev avant Karamzine n’avait pas mentionné l’oprichnina. L’existence de parallèles dans la succession des empereurs du Saint-Empire, de l’antique Empire romain suggère que ces dynasties sont également inventées dans le courant du 19ème siècle, sans doute après Karamzine. Pour l’Empire romain on pourra créditer Theodore Mommsen (1817-1903). Son alter ego français Fustel de Coulanges (1830-1889), auteur de la Cité antique (1864) fait une description sociologique de l’Empire romain mais fournit peu ou pas de données sur les empereurs romains.

Fomenko prétend que l’Empire de la Horde dans l’ouest a éclaté dès 1600 à la prise de pouvoir des Romanov, et pas au 15ème siècle. Dans le sud de l’Europe – l’antique empire romain des cartes – :  la prise de Constantinople en 1625 amène la construction d’une nouvelle Rome en Italie. La basilique Saint-Pierre est consacrée en 1626. Il s’agit de l’église représentée sous le nom de basilique de Constantin, construite au 4ème siècle et détruite en 1606. Ceci amène plus une réforme religieuse et la création d’un Commonwealth chrétien qu’un réel éclatement de l’Empire. Fomenko prétend qu’à la disparition de l’Empire, les élites impériales dans l’ouest n’ont pas su conserver le pouvoir. Il semble au contraire que les Francs étaient alors les classes dirigeantes de tous les pays d’Europe, bien qu’ils aient coopté une noblesse locale. Fomenko cite à cet effet les révolutions américaine de 1776 et française de 1789. Fomenko écrit même que les Khans de Crimée revendiquaient encore l’Empire au 18ème siècle. Et pour cause : il s’agit toujours de la Horde d’or, dont on a créé un doublon au 14ème siècle. Mais c’est deux siècles plus tard que l’éclatement de son « Empire de la Horde ». Le Saint-Empire germanique ne disparaît pas avant 1806, et la défaite tartare à Moscou est datée de 1812.

Les cartes d’époque ne mentionnent aucune des conquêtes supposées de Napoléon en Europe centrale. Son Empire ne s’agrandit que de quelques territoires en Belgique, Rhénanie et au nord de l’Italie. Napoléon aurait mis fin au « Saint-Empire » en 1806 avec l’abdication de François II Habsbourg. François II venait de devenir en 1804 également l’empereur du nouvel Empire d’Autriche ! On ne trouve sur les cartes ni le Saint-Empire ni cet Empire d’Autriche. L’original est l’Empire d’Autriche-Hongrie fondé en 1867. Fomenko croit que le premier véritable empereur Habsbourg est Rodolphe II en 1612. Le Saint-Empire se séparerait de la Horde lorsque Michel de Russie devient tsar en 1613. Mais les Habsbourg prennent le pouvoir en Autriche en cette année 1867.

La chute du Saint-Empire en 1806 est un reflet de la chute de l’Empire tartare en 1812. Fomenko pointe le fait que Napoléon s’était rendu à Moscou alors que la cour était à Petersbourg. Sergey Ignatenko a montré que la Grande Tartarie est encore au pouvoir à Moscou avant 1812 et la prise de Moscou par Napoléon. Les troupes européennes sont venues soutenir le tsar Alexandre Ier dans sa guerre contre les Tartares. Les uniformes des soldats français et russes sont identiques, avec notamment le haut chapeau en fourrure, qui sera plus tard utilisé par la garde royale britannique. Il y a même une médaille russe de l’année 1930 qui commémore l’alliance d’Alexandre et Napoléon.

A partir de l’année 1820, beaucoup de chercheurs – mais pas Fomenko – ont documenté un grand terrassement en Allemagne, en Russie et en Amérique du Nord. Les photos montrent des villes intégralement rasées, dont surnagent un ou deux bâtiments totalement intacts. Ils affirment qu’on faisait alors disparaître les reliques de la civilisation tartare. Cela semble exact. Mais les structures restées debout ne sont pas des vestiges tartares réutilisés. Il s’agit au contraire du style architectural européen qu’on commençait à construire à la place.

Fomenko prétend que l’anno domini apparaît vers 1450 dans la manière de donner les dates. Mais l’anno domini est une invention de Denys le Petit. D’une part, Fomenko l’a lui-même identifié au jésuite Denys Pétau qui publie sa chronologie en 1627. D’autre part, il est dit que Denys le Petit a conservé l’index utilisé jusqu’ici mais fixé le point zéro de l’index à la mort, puis à la naissance du Christ. Les dates étaient donc déjà formulées de la même façon mais n’avaient pas alors cette signification « après Jésus Christ ». Fomenko est convaincu que le i ou le j des dates qui est utilisé pour le premier chiffre 1 dans les dates signifierait « incarnatio » ou « Jésus ». De même le X dans XIIème siècle désignerait le Christ par une croix et le 2ème siècle. Je ne le crois pas.

Poursuivant son idée, il suggère que le 53 – la durée de règne de Ivan III et de ses alter – se retrouve dans le 753 av JC de la fondation de Rome, les 1053 et 1152 où il place la naissance des alter ego du Christ (le pape Hildebrandt, l’empereur Andronicus III) et la prise de Constantinople (1453). En passant de 1153 à 1 pour la naissance du Christ certaines dates avaient été déplacées de 1153 ans, pour former le récit du Nouveau Testament notamment. D’autres dates auraient été déplacées de seulement 53 ou 153 ans. Ainsi l’année 1500 aurait pu signifier en réalité l’année 1653. Je ne le crois pas pour une raison simple : l’index n’avait pas changé. Fomenko affirme qu’il y a une tradition russe dans laquelle le Christ est né en 1152 et meurt en 1185, bien qu’il ne montre pas ses sources. Ceci lui permet d’authentifier son Andronicus (1152-1185) comme le véritable Christ.  Mais il ne s’agit que d’une tradition, qui précède simplement l’adoption de la tradition longue de Denis en Russie et en Grèce vers 1630.

Parmi les Miscellanées, Fomenko dit que l’explorateur Thor Heyerdahl en 2001 a effectué des fouilles à Azov. Les sagas islandaises disent bien que les Vikings ont fondé un état au Tanaïs (la rivière Don) du temps du roi Odin et se faisaient appeler les Aesir. Heyerdahl suppose qu’ils venaient de Suède et ont fait ensuite le chemin dans l’autre sens. Fomenko fait valoir que les sagas islandaises ne parlent jamais de ce voyage, mais dit au contraire qu’ils venaient du sud et se sont ensuite répandus en Europe. DL : Il y a la même légende au sujet des Francs, représentés sur la carte de Boisseau de 1641 comme venant des environs de la mer d’Azov (c’est même légendé en français : « des environs de ce lac » (le Palus meotis) et ayant fondé les diverses dynasties d’Europe. Boisseau nomme Sunion et Marcomir (Mahomet ?) comme les premiers chefs des Francs et non Odin. Mais sur les cartes fin 17ème siècle voire plus tard, on trouve la mention d’Achéens au nord de la mer Noire. Il est surprenant de retrouver là ce très ancien peuple mentionné par Homère dès 800 av JC. Ce nom d’Achéens est certainement celui des Vikings qui ont perdu le digamma de l’ancien grec.

Il semble difficile de remonter au-delà de la fondation de l’Empire avant la fin du 16ème siècle. Les empereurs germaniques, tsars de Russie ou rois de France sont des doublons de souverains plus tardifs. Ils peuvent parfois se voir attribuer l’essentiel des faits connus et authentiques, mais sont alors antidatés d’un, deux ou trois siècles. La Horde mongole, l’Empire russe, le Saint-Empire germanique, l’Empire romain antique sont bien le même empire. Il n’est pas simplement russo-tartare, mais aussi allemand, et sa lingua franca est l’arabe dit araméen. Par souci de clarté, dans la mesure du possible, nous ne reprenons pas ici la séquence 1272-1613 de l’Histoire russe montrée par Fomenko avec ses parallèles dans le Saint-Empire, mais notre proposition, en illustrant seulement avec celle de Fomenko.

1 – L’Empire du Coran

Fomenko montre un sabre, une armure et le « chapeau de Monomakh » en fourrure dont le musée dit qu’il a appartenu au tsar Mikhail (1613-1645). Ces objets portent des inscriptions en arabe tirées de sourates du Coran. L’auteur du Coran propose la religion parfaite qui ferait la synthèse des cultes des juifs (Osiris) et des nazaréens (Issa). Il y a notamment la mention d’un homme vert, présenté comme plus sage que Musa auquel il fait la leçon. Osiris est constamment représenté en vert. Néanmoins, ce culte d’Osiris, bien que toujours présent dans le Coran, n’appartient plus à l’islam moderne. Ce dernier est basé la croyance au retour d’Issa à la fin des temps pour combattre les armées de l’antéchrist et instaurer le Royaume de Dieu sur Terre. Cette croyance est désormais assortie de la geste de Mahomet. Il s’agit de la croyance des Nazaréens.

La lignée des grands-prêtres samaritains commence par Schelemiah (1613-1624). Les grands-prêtres samaritains se partagent entre la lignée d’Eleazar et la lignée d’Ithamar. Il s’agit des cultes de Mithra/Jésus et Osiris. Schelemiah est le seul grand-prêtre samaritain à être issu de la lignée d’Eleazar, aussi le culte d’Osiris disparaît après lui. Il apparaît donc que Mikhail de Russie (Schelemiah) est lui-même auteur ou commanditaire du Coran, et peut-être considéré comme le véritable Mahomet. Le Coran comme la Genèse montre qu’Isaac accompagne Abraham. La Sunna introduit Ismaël (Mikhail) à sa place. La Genèse chrétienne est cependant réécrite pour introduire Ismaël comme le fils de l’esclave égyptienne Hagar, mais la lignée légitime reste celle de Sara et Isaac. Isaac est Jacques de Molay. En 2 Rois la liste des rois de Juda donne Amon (Moïse), Josias (Jésus, Josué), Joakim (Jacques), Eliakim (Michel). Possiblement le terme « musulman » et les noms de famille associés (Mitchell, etc.) sont associés au tsar Michel.

La vision nazaréenne de Jésus propre à l’islam se retrouve dans l’Apocalypse de Jean. Les visions de l’Apocalypse sont inspirées des visions dans le culte de Mithra (Ithamar). La locution « Abomination de la Désolation » désigne l’introduction d’Osiris – l’Antéchrist – dans le culte, et la prostituée de Babylone est Isis. Joseph Farrell affirme qu’au « Moyen-Age » une forte proportion de la population de Rome venait de Babylone. Sur les cartes du 17ème siècle c’est la ville du Caire qui est nommée Babylone, et le lieu où on s’attend à trouver Osiris. Fomenko identifie Babylone à la ville de Moscou. Je suggère que la ville de Rome a été prise par les armées de Mahomet. Une série de cartes attribuée à Jodocus Hondius du début du 17ème siècle illustre les conquêtes de Mehmet III (1595-1603), qui réalise les mêmes conquêtes que l’ancien Mahomet. Possiblement ces Babyloniens sont les « Etrusques » fondateurs de la Rome italienne. Fomenko montre que ces Etrusques parlent russe. Peu avant 1600, Giordano Bruno qui n’a pour seul texte sacré que l’Apocalypse de Jean dénonce les « folies » des Egyptiens.  Le pape Clément VIII (1592-1605 Michel ?) va brûler Giordano Bruno pour hérésie en 1600. Ce Clément serait de religion égyptienne. L’Apocalypse présente les prêtres d’Osiris comme « ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas ». L’auteur du Coran qualifie en effet les prêtres d’Osiris de Juifs, donnant le titre de Nazaréens aux prêtres d’Issa. Les auteurs de l’Apocalypse de Jean se qualifient eux-mêmes de Juifs. En effet, Hermann Zoest écrit en 1435 (1635) que les Juifs reconnaissent que Jésus est le messie mais n’admettent pas la Résurrection.

2 Rois présente Eliakim comme le roi de Juda (des Juifs) qui a été déporté à Babylone. La religion d’Osiris qui était celle des Juifs de Babylone est donc perçue comme hérétique par les Juifs d’occident. C’est ce que dit Jérémie lorsqu’il dit aux Juifs « réfugiés en Egypte » que tous leurs malheurs viennent de leur adoration de la Reine du Ciel (Isis, Cassiopée). Dans l’Apocalypse de Jean la constellation de Cassiopée est décrite comme le Trône du Christ, et pas celui de la Reine du Ciel. L’aspect perçu comme obscène de la religion grecque est étranger à l’islam moderne. Les Egyptiens sont représentés presque nus, et la relation d’Isis et Osiris est incestueuse car ils sont frère et sœur. Ceci explique que l’Apocalypse, ainsi que deux des Livres des Maccabées se retrouvent dans le Canon catholique, et que la description des martyrs des Maccabées corresponde à celle des martyrs chrétiens.

Les Livres des Maccabées présentent le point de vue des Hasmonéens (Ottomans). Ils utilisent également la locution « Abomination de la Désolation » qui est celle des Nazaréens (Musulmans). Le roi grec de Syrie (Russie) Antiochos avait été responsable d’une profanation du Temple de Jérusalem qui est « l’Abomination de la Désolation » introduite dans le Temple. Antiochos est l’empereur romain Dioclétien qui partage le pouvoir avec Maximien Galère. Dyoclisian dans les annales de Bretagne est roi de Syrie. Dioclétien comme Antiochos est crédité d’avoir lancé une persécution de façon inattendue, ici contre les Chrétiens.

1 Maccabées prétend que Dieu a alors été remplacé par Jupiter (Yahvé). Flavius Josèphe prétend à l’inverse que Yahvé a été remplacé par Zeus (Dieu) et que l’abomination de la désolation est le sacrifice de porcs dans le Temple. Josèphe veut donner l’impression d’un remplacement du judaïsme du Temple par le christianisme romain, même si la chronologie amène les historiens à parler de « paganisme ». Il est vrai que Mikhail nomme Dieu Allah et jamais Yahvé. Mais ceci n’est plus vraiment une pierre d’achoppement, toutes les religions s’accordant désormais sur Dieu dans les langues qui le nomment ainsi. Inversement la Bible chrétienne mélange une version yahviste et une version élohiste où Dieu est nommé El assorti d’une épithète, exactement comme dans l’islam. L’Abomination de la Désolation est bien l’introduction sous « Auguste » du culte de Jules César par le Sénat de Rome, qui serait désormais honoré au Temple de Jupiter (Yahvé) et Mithra. Possiblement Dioclétien est le roi David, qui introduit également la lignée d’Eleazar aux côtés de la lignée d’Ithamar dans le Temple. Le prêtre de David se nomme Abiathar et non Michel.

1 Maccabées présente Alcime comme un prêtre juif de lignée légitime (le Eliakim roi de Juda de 2 Rois), mais Mattathias et Juda Maccabée accusent Alcime de s’être soumis à Antiochos et converti à la religion des Grecs (Romains), et notamment d’avoir installé un gymnase où les hommes se promènent nus. Il ne s’agit pas du culte de Jupiter ou de Zeus mais de celui d’Osiris.

Michel est l’héritier de Jules César (Eleazar, Gaius César) et connu comme l’empereur perse sassanide Kai Khosro II (l’empereur achéménide Cyrus), présenté à tort comme « zoroastrien ». Le prophète Mahomet (610-632) est supposé avoir combattu aux côtés de Kai Khosro II, mais son nom n’est jamais mentionné dans les sources arabes. L’empereur de Byzance Heraclius est vainqueur de Kai Khosro II. Les apocalypses arabes accusent les Juifs (occidentaux) d’avoir trahi Khosro pour Heraclius. En 1526 (1625), Charles-Quint est responsable du sac de Rome. En 1624, Schelemiah transmet le sacerdoce samaritain à Tsedaka (1624-1650). A première vue, Charles-Quint pourrait avoir introduit la forme moderne de l’islam, débarrassée du culte d’Osiris. Michel et Charles-Quint sont les souverains « ottomans » Selim Ier et Soliman le Magnifique (Charlemagne), qui vivent au 17ème siècle (et non au 16ème siècle).

Dans le récit du Saint-Empire, Mahomet est l’empereur Maximilien Ier (1593-1619), avancé d’un siècle. Maximilien est présenté comme féru de théologie et écrivain (du Coran ?). Dans le récit de l’ancienne Rome, il est l’empereur Maximien et ses alter ego Maximien Galère, Maximin Daia et Maxence. L’édit de Maximien Galère donne sa titulature : il est empereur germanique, sarmatique (russe), carpique et adiabénique, et non pas souverain d’un « empire romain d’orient » au sud du Danube. Certains musulmans orientaux identifient clairement Rome à la Russie. L’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée (Innocent X 1644-1655) prétend que Maximien et ses alter persécutaient les Chrétiens, mais Constantin (Charles-Quint) vainc Maxence à Rome et fait du christianisme la religion d’Etat. D’autres historiens disent cependant qu’il ne devint chrétien que sur le tard, et était avant cela un disciple de Mithra. Mais pas d’Osiris. Ces multiples références à Rome montrent bien que la religion du Coran est une religion romaine. En effet, la religion de Jules César/Eleazar a été décidée par le Sénat romain. Ce Sénat est introduit par Maximilien en 1593 sous le nom de Reichstag. Il accompagnait désormais les cultes de Jupiter et Mithra. Les Juifs ou Templiers sont les prêtres de Jupiter et Mithra (Yahvé et Moïse). L’Apocalypse s’insurge contre le fait qu’on qualifie de Juifs des prêtres de Jules César.

Héraclius (Charles-Quint) est alors plus proche de l’islam et Mikhail du Coran. Mais la conversion de Charles au christianisme en fin de vie aura mené à la réhabilitation de Mikhail comme prophète de l’islam. La sunna lui donne pour épouse une riche veuve nommée Khadidja. Il s’agit de l’impératrice Catherine Ière de Russie (1725-1727) qui était la veuve de Pierre le Grand. Celle-ci n’a jamais connu Michel, mais se serait convertie à l’ « orthodoxie ». Son alter ego la reine hasmonéenne Salomé Alexandra, dirigeante d’un royaume « aussi grand que celui de Salomon » s’était elle convertie à la religion des Pharisiens, c’est-à-dire l’islam.

Fomenko cite un autre tsar Michel, dit Michel le Saint 1304-1319 prince de Tver et Vladimir. Michel de Tver est le fondateur de Yaroslavl (Jérusalem). Fomenko fait beaucoup de réinterprétations des armoiries d’Ivan le Terrible et d’autres tsars. Perm devient pour lui l’Allemagne, Vyatka l’Italie. Mais Iaroslavl reste pour lui la ville qui se trouve aujourd’hui sur la Volga. Possiblement Iaroslavl (Jérusalem) et Tver (Troie) désignent Constantinople. Constantinople est nommée Miklagard par les Varègues, ce qui signifie la ville de Michel.  Le sultan ottoman Selim est également à Constantinople. Vladimir désignerait la Russie dans son ensemble. Mikhail est bien entendu l’archange Michaël. Saint-Michel est très populaire dans le nord de la France et en Angleterre, et donne son nom à un certain nombre de saints locaux : Maclou, Malo, Mihiel MacLeod…

Fomenko identifie l’ancien Vladimir II Monomakh (1113-1125, 5 siècles de décalage), baptisé Vassili, comme le tsar Vassili III (1505-1533), toujours antérieur à Michel. Le Chronographe luthérien dit qu’en 1495 (1595) la chambre de César– un trône protégé par une chambre cubique – est installée à la Sper. Il s’agirait pour Fomenko de la cathédrale (sobor) de l’Assomption à Moscou où est installé le trône clos de Monomakh. Les historiens attribuent le trône de Monomakh, malgré son nom, à Ivan le Terrible (1551). Fomenko l’attribue à Vassili III. Mais le chapeau de Monomakh est bien attribué à Michel de Russie. Fomenko s’appuie pour Vassili III sur une lettre de François Ier à Charles-Quint mentionnant les instructions de Monomakhy. Effectivement ceci pointe le 16ème siècle, mais Charles-Quint est un souverain du 17ème siècle.

Michel est également Vassili Ier 1389-1425 (1589-1625), soit le premier roi. Fomenko l’identifie au grand-duc Vytautas de Lithuanie. Sous Vassili Ier, le schisme de 1415 entraîne la présence de deux métropolites à Moscou : Photius (DL : Vytautas ?) puis Grigori. En 1414 au concile de Constance en occident on cherchait à réunifier l’Eglise, alors divisée entre trois papes : Jean 23, Benoît 13, et Grégoire 12. Officiellement en occident le schisme dure depuis 1378. L’histoire considère que Grégoire 12, en tant que pape à Rome, était alors le pape légitime par rapport aux papes de « Pise » (Jean 23) et Avignon (Benoît 13). L’occident oppose ainsi sa propre religion à l’islam grec. Photius est donc un pape concurrent. Le concile de Constance a eu lieu en réalité en 1614. En 1615, c’est Michel de Russie qui est le grand-prêtre en Russie contre Grégoire XII le pape de Rome. Vassili Ier est donc Michel.

Fomenko a prouvé le parallélisme des vies de Vassili III (1505-1533 1605-1633)et Maximilien Ier. Sigismond Herberstein dit que Vassili III inventa la chasse à cour, dont il finit par mourir. Vassili est également passionné de théologie, fait traduire les livres grecs (un recueil de psaumes) en slavon grâce à son secrétaire Maxime le Grec, qui écrit sur l’hérésie luthérienne. (Maxime l’Hellène = Maximilien ?). Le Chronographe luthérien de 1682 présente Maximilien Ier comme un grand chasseur, un passionné de théologie et de sciences, dont le secrétaire personnel est un écrivain, et dont les propres œuvres en latin ont été publiées (DL : en allemand !). Vladimir Monomakh fut baptisé au 12ème siècle sous le nom de Vassili et était chasseur. Il est également le seul tsar russe à laisser un écrit. Le Chronographe luthérien dit que Maximilien nomma un conseil de sept électeurs pour épauler le jeune dauphin Charles-Quint. Vassili III présenta le petit Ivan IV aux sept boyards de la Rada. Néanmoins ce parallélisme doit être fabriqué tardivement. Fomenko identifie Vassili III l’empereur romain Antonin. Maximilien Ier 1593-1619 est peut-être Antonin, mais surtout l’empereur romain Maximien. On dit de Vassili III et Maximilien Ier que leur règne fut paisible. Mais l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée (Innocent X 1644-1655) montre que sous Maximien eut lieu une grande persécution des Chrétiens.

La biographie de Michel de Russie contient de très fortes similitudes avec l’empereur de Byzance du 5ème siècle Théodose II. Michel a épousé une femme du nom d’Eudoxie, eut une fille nommée Eudoxie. Sa sœur était une femme puissante du nom de Pulchérie. Théodose II a épousé une femme du nom d’Eudoxie, eut une fille nommée Eudoxie. Sa sœur était une femme puissante du nom de Pulchérie. L’obélisque de Théodose Ier à Istanbul mentionne Théodose sur son socle, mais Touthmosis (III) en hiéroglyphes sur l’obélisque lui-même. On peut y voir Thôt, donc Newton disait qu’il était le ministre d’Osiris. Ou le roi David, qui introduit la lignée d’Eleazar.

2 – La réaction nazaréenne

La dédicace de la Bible d’Ostrog (1581) mentionne Constantin Vassili grand-prince d’Ostrog et prince de Kiev. Il s’oppose à l’hérésie d’Arius. Ceci identifie Constantin Vassili à l’ancien Constantin, qui s’opposait également à Arius. Cet Arius serait un prêtre d’Alexandrie. Vraisemblablement il s’agit d’Osiris. La Bible d’Ostrog a certainement été rééditée pour en faire une Bible chrétienne. L’ancien Constantin le Grand ne devient césar puis auguste qu’après la démission de Dioclétien. L’Histoire ecclésiastique le présente comme favorable aux Chrétiens. Mais les historiens pensent qu’il ne s’est converti que très tard, et qu’il était avant tout un fidèle du culte de Mithra. Le premier des Hasmonéens – dans le livre I des Maccabées – Mattathias est sans doute Matthias Corvin de Hongrie, antidaté de deux siècles. Juda Maccabée est possiblement l’empereur Constantin. La filiation de Mattathias et Juda Maccabée est dans le Livre I mais ignorée dans le Livre II.

Juda Maccabée s’empare de Jérusalem (1605), rebâtit et reconsacre le Temple. Alcime s’enfuit auprès d’Antiochos dans le Livre I, ou de son successeur Demetrios dans le Livre II. Les Livres des Maccabées présentent la mort d’Antiochos comme la suite d’une horrible maladie l’ayant poussé à abjurer ses fautes contre le Temple. En 1 Maccabées, le général Bacchidès reprend aussitôt Jérusalem, et Juda Maccabée meurt sur le champ de bataille (1605). Bacchidès devient gouverneur de Juda pour le roi de Syrie Demetrios. Au bout de douze ans environ, Bacchidès décide de quitter la Judée, désignant Alcime comme gouverneur de Judée. Alcime connaît donc une éclipse avant de revenir sur le devant de la scène.

Dans l’Histoire ecclésiastique, Dioclétien, renonce à l’empire pour une raison inconnue, poussant le second auguste, Maximien, à démissionner également. Ce dernier revient dans le récit sous les noms de Maxence, Maximin Daia et Maximien Galère, comme s’il s’agissait de personnages différents. Constantin s’empare de Rome, ayant vaincu Maxence. Il bâtit Constantinople et une nouvelle basilique. Il est dit que la basilique Saint-Pierre est entièrement détruite en 1606, et sera reconsacrée seulement en 1626.

1598-1605 Boris Godounov = Bacchidès, Alexandre Balas

Boris est présenté comme le frère de la tsarine Irina Godounova, l’épouse de Fyodor Ivanovitch, et aurait plus ou moins usurpé le trône à un âge déjà avancé. Un autre usurpateur se présente en la personne de Dimitri, qui avait apparemment le soutien du roi de Pologne et de nombreux boyards. Fomenko suggère que deux formes de légitimité s’affrontent. Les sources présentent en réalité Boris comme un homme jeune, et Fomenko y voit le fils légitime de Fyodor. Nous suggérons plutôt une rupture chronologique : Boris Godounov est un des premiers tsars à peu près correctement datés. A l’époque de Boris vit le sultan ottoman Mehmet III (1595-1603) ou Michel. Les livres des Maccabées, bien que passablement édités, pourraient nous aider à y voir plus clair. Bacchidès n’est que gouverneur de Juda (la Moscovie ?) et n’a pas d’ascendance royale, alors que Demetrios est roi de Syrie (Russie kiévienne). Bacchidès reste gouverneur pendant un certain temps (1598-1612) puis décide de quitter la Judée en nommant Alcime gouverneur de Juda. Soudain apparaît un prétendant au trône de Syrie du nom d’Alexandre Balas, qui prétend être le fils d’Antiochos, et s’oppose à Demetrios Sôter. Dans l’Histoire des Maccabées, Demetrios disparaît le premier. Mais un Demetrios Nicator, prétendant être le fils du premier, apparaît. Il y a également trois usurpateurs nommés Dimitri dans l’Histoire russe à cette époque. D’autres sources de l’antiquité semblent ne mentionner qu’un seul Demetrios. Le roi Ptolémée d’Egypte (ici l’Asie centrale), autrefois allié avec Alexandre Balas, change d’alliance et s’allie avec Nicator. Alexandre Balas est tué et on apporte sa tête à Ptolémée. Dans l’Histoire russe, Boris gagna militairement mais aurait été empoisonné, ce qui aurait permis à Dimitri d’atteindre le trône.

Dimitri a sa cour à Tushino non loin de Moscou, et son nouvel adversaire Vassili Shuysky (1606-1610) a sa cour à Moscou même. Un autre Vassily Shuysky (1538-1547) est mentionné comme le premier des sept boyards ayant dirigé la Russie avant la majorité d’Ivan le Terrible. Le nom a dû être placé ici pour cacher un autre. Possiblement le règne de Boris a été coupé en deux : ceux de Boris Godounov (1598-1605) et Vassili Shuysky (1606-1610). Dimitri a également été éclaté en plusieurs « usurpateurs » nommés Dimitri.

1605-1610 Dimitri

Dimitri est considéré comme un usurpateur dans l’histoire russe, comme l’avait été Dimitri de Suzdal (1359-1364). L’historien Tatischev nomme ce dernier Dimitri Constantinovitch de Vladimir, et qu’il détenait son titre de son grand-père et non de son père. Les Livres des Maccabées disent de Demetrios Sôter qu’il était fils d’Antiochos, mais les historiens disent qu’il était son frère. Hérodote parle d’un usurpateur du trône de Cambyse (Khan Boris ?) nommé Smerdis.

Fomenko pense que ce Dimitri est le fils d’Ivan le Terrible, ou le fils du tsarévitch Ivan Ivanovitch, donc l’oncle ou le cousin de Boris. Dans l’ancienne loi russe c’est le frère du roi et non son fils qui serait premier dans l’ordre de succession. On ajoute : il s’agit de la règle celte de la tanistry qui précède la loi salique. Cette dernière est supposée introduite à la fin du 5ème siècle par les Francs. Mais le jésuite Guillaume Postel écrit un ouvrage favorable à la loi salique au 16ème siècle (17ème siècle). Cette loi salique est introduite pour Charles-Quint. Charles-Quint n’est pas le fils de l’empereur Maximilien Ier, mais son petit-fils.

1610-1613 Ladislas de Pologne

Fomenko ne présente la période 1610-1613 que comme un interrègne, où les conflits nébuleux sont impossibles à débrouiller. En Europe on considère queLadislas dauphin de Pologne et fils du roi de Pologne et grand-duc de Lithuanie Sigismond est alors le tsar de Russie, qui n’est alors qu’une dépendance de la Pologne. Sigismond convoitait cependant la Russie pour lui-même. On dit que ce Sigismond était également gêné par l’immense popularité du grand-duc Maximilien d’Autriche.

Vers 1410, Jean XXIII un des trois papes se disputant le pouvoir, lui étant le pape de « Pise », s’allie avec un « Ladislas de Durazo » qui combat Sigismond de Habsbourg dans le Saint-Empire.

Au 14ème siècle, un Jean XXII pape d’Avignon (1316-1334) aurait demandé à Louis II de Bavière de renoncer à ses titres jusqu’à ce que lui-même les confirme. Louis II se serait déclaré empereur de son propre chef, et aurait ceint un diadème d’or. Il est représenté avec une tiare sur la tête, comme un pape. Il serait mort après avoir été attaqué par un ours. Un roi nommé Budy du 10ème siècle (Batu ?) a également été attaqué par un ours, et cet ours se retrouve sur les armoiries de Iaroslavl. Louis demanda un concile écuménique mais le pape envoya Ladislas de Pologne contre la marche de Brandebourg et les armées de Bavière ( ?). Louis II fut vainqueur, nomma un antipape qui se retira à son départ. Le pape demanda une nouvelle élection. Charles de Moravie fut élu mais Aix la Chapelle ne lui ouvrit pas ses portes et il ne fut pas couronné. Dans le wiki français aucun duc nommé Louis II de Bavière ne vit au 14ème siècle, mais il y en a un au 13ème siècle. Louis II de Bavière est présenté par Fomenko comme un alter ego de « Ivan Kalita » et de Batu-Khan, mais il s’agit certainement de Michel.  L’ours qui aurait tué Louis II serait Charles-Quint.

1613-1624 Michel de Russie

Dans les Livres des Maccabées, des années après son exil auprès du roi de Syrie (Russie), Alcime revient à Jérusalem comme gouverneur (1613). Le règne de Michel se termine en 1645, mais le grand-prêtre samaritain Schelemiah a un sacerdoce plus court : 1613-1624.

Constantinople reste musulmane jusqu’au « sac de Rome » par Charles-Quint en 1624. Les apocalypses arabes du 7ème siècle disent que les Juifs (Européens) ont alors trahi Khosro pour Héraclius. Les Samaritains contemporains disent qu’ils se sont séparés des Juifs quand Eli a quitté Garizim (Jérusalem) pour Shilo. Eli serait un des noms donnés à Michel. Dans la Bible, le prophète Elie comme Mahomet monte au ciel. Shilo serait la ville égyptienne d’Héliopolis (Le Caire). Ainsi le culte d’Osiris a été éliminé à Constantinople, mais trouve un refuge en Egypte nilotique. La pyramide de Mykerinos est possiblement celle de Mikhail.

Michel et Alexis portent le chapeau de fourrure et pas de couronne. Fomenko signale que des couronnes en or sont portées au moins jusqu’en 1556 – date du tableau – chez Ivan IV. Jésus ou Salomon en portent également. Ensuite les couronnes d’or disparaissent au profit des chapeaux de fourrure. Fomenko y voit la fin de la magnificence de la Horde, revenue à une certaine médiocrité. C’est un contresens. Les chapeaux sont ceux des souverains musulman comme Michel ou Alexis. Les couronnes sont portées par les souverains chrétiens, principalement occidentaux.

1619-1670 Charles-Quint

Les monnaies de Charles-Quint montrent qu’il règne au 17ème siècle, de 1619 à 1670.  Charles-Quint (1519-1559)a conquis Rome (Constantinople) en 1526 (1625). Il est Soliman le Magnifique (1520-1566, Charlemagne) qui succède à Selim (Michel). Plutarque se serait fondé sur Michel et Charles-Quint pour créer ses personnages de Jules César et Brutus, et même Auguste, autre fils adoptif et titre de Charles-Quint. Dans la Bible (2 Rois), il correspond à Nabuchodonosor qui chasse Eliakim du trône de Juda et le remplace par Sedecias, identité que Fomenko avait trouvée. En 1 Rois, Zadok était déjà prêtre sous David. Lorsque Salomon devient roi d’Israël il oint ce dernier.

Charles-Quint, créateur du christianisme impérial, est présenté sous le nom de Constantin dans l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée (Innocent X 1644-1655). Constantin a vaincu Maxence à Rome, et aurait installé ses quartiers – anciennement à Trèves – à Constantinople, avant de faire du christianisme romain la religion impériale.

En 1526 l’armée de Charles-Quint profane Saint-Pierre et réalise le sac de Rome l’année suivante, reflétés par la destruction du Temple en 70 et celle de Jérusalem en 72. Après 20 années de travaux, la basilique Saint-Pierre est à nouveau consacrée en… 1626. On dit que l’architecte avait choisi une architecture en croix latine. Ceci correspond aux représentations de… l’ancienne basilique de Constantin (330-1606). La basilique actuelle doit dater de la fin du 18ème siècle. Les fresques ne sont évidemment pas de Michel-Ange. Fomenko démontre que la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul est le Temple de Salomon. Toutes les mosquées de style identique datent du 17ème siècle, et non du 6ème siècle comme Sainte-Sophie. Vraisemblablement les deux bâtiments – Saint-Pierre et Sainte-Sophie – sont bâtis à la même époque. « Constantin » n’a pas déménagé sa capitale de Rome à Constantinople. Charles-Quint installe la religion romaine dans deux nouveaux empires : les empires romains d’occident et d’orient.

Charles IV du Saint-Empire aurait créé la ligue hanséatique, une confédération de cités, qui rappelle la confédération athénienne, et aurait créé le kuren des électeurs de l’Empire. Cette création avait déjà été faite du temps de Maximilien, qui avait fondé le Reichstag ou Sénat de Rome en 1593. Charles-Quint ayant vaincu militairement Maximilien devait prétendre tout créer de novo. Selon le Chronographe luthérien, la bulle dorée de 1356 (1656) marquée du sceau de Charles IV contenait les rites d’élection du César.  Possiblement la règle de succession de Maximilien était la tanistry celte. Charles-Quint introduit la loi salique.

En 1525 (1626), la charte de Charles-Quint s’adresse à Vassili III en le désignant comme « notre frère aîné et meilleur ami ». Dans la seconde édition de 1541 (1641), la mention de Vassili III a disparu. Fomenko dit qu’il s’agit d’une tentative de falsification, mais Vassili/Maximilien est simplement mort. Il n’y a pas d’autre élément pour prétendre que les deux souverains aient été apparentés. Charles-Quint est supposé être l’aîné de sa sœur Marguerite. Tatischev écrit que Dimitri Constantinovitch de Vladimir détenait son titre de son grand-père et non de son père. Charles-Quint est le petit-fils de Maximilien.

Le sac de Rome de 1625 correspond à la bataille de Kulikovo de 1380 qui voit la victoire de Dimitri Donskoi de Kostroma (1363-1389) contre les armées d’Ivan Veliaminov alias le Khan Mamai. Dimitri est représenté avec le symbole de la fleur de lys et de la croix en Y. Fomenko propose des éléments pour démontrer que la bataille a eu lieu à Moscou. Fomenko a bien identifié Dimitri Donskoï à Constantin, mais l’a relié à Charles IV, qui n’est qu’un doublon de Charles-Quint. Dimitri Donskoï comme Constantin ont assis respectivement la chrétienté en Russie et dans l’Empire romain. Ceci explique la fin du sacerdoce samaritain de Schelemiah en 1624.

Fomenko a identifié Dimitri Donskoï à Tokhtamysh Khan de la Horde d’or, qui vit à la même époque, car ils figurent au recto et au verso de la même pièce de monnaie. Dimitri est également présenté comme le sultan Amurat chef des princes de Sarat, adversaire de Mamai, khan de la Horde Nogai. Sarat est supposé être un nom de la ville d’Astrakhan. J’ajoute que ce nom d’Amurat se transpose en celui du sultan « ottoman » Mourad II. Fomenko ne le mentionne pas, mais Tokhtamysh s’était rebellé contre Tamerlan, qui est également le dirigeant de la Horde Nogai. Fomenko conserve cette date au 15ème siècle car il refuse de toucher aux dates de la Horde d’or. Néanmoins les Khans de la Horde d’or ont des doublons parmi les Khans de Crimée (à cette époque le nord de la mer Noire) au début du 17ème siècle. Tokhtamysh Khan a ainsi un alter ego du nom de Tokhtamysh Girey.

Georgy Danilovitch (1319-1325), unificateur de la Russie, est le fondateur de Nizhny Novgorod. Fomenko l’identifie à Georgy Vsevolodovitch fondateur de Vladimir au 13ème siècle, et à Saint-Georges le Victorieux. Il l’identifie également au mongol Genghis-Khan, unificateur des Hordes un siècle plus tôt, ce qui n’est pas notre proposition. La Chronique Radziwill de Königsberg fait de Rurik le varègue l’unificateur de la Russie au 9ème siècle, devenu roi à la demande des habitants de Novgorod. Rurik contiendrait des éléments de Enée et de Georgy Danilovitch. Georgy Danilovitch est le neveu de Michel de Tver et le poignarde pour arriver au pouvoir. Fomenko propose de rapprocher Michel de Tver de Jules César et Georgy de Brutus dans le récit de Plutarque.

Iouri Dmitrievitch (1425-1434) est le frère de Vassili Ier, et s’opposait au fils de celui-ci Vassili II l’Aveugle (1434-1462). Vassili II l’Aveugle correspond au roi de Juda Sedecias en 2 Rois. Sedecias est le successeur du roi Eliakim, d’abord soutenu par Nabuchodonosor, puis démis de son titre et aveuglé par Nabuchodonosor. Zadok était le grand-prêtre de Salomon, mais deviendra par la suite un rival, qu’il fera mourir. Dans la liste des grands prêtres samaritains, Schelemiah (1613-1624) est remplacé par Tsedaka (1624-1650).

La figure de Vassili III (1505-1533) mélange les caractères de Maximilien Ier et Charles-Quint. En effet Vassili III a pour prénom de naissance Gabriel et non Michel. Les aventures matrimoniales de Vassili III ont des similitudes que Fomenko entrevoit bien avec celles de son prédécesseur Ivan III et de son successeur Ivan IV. Mais Fomenko identifie à raison une partie importante de la biographie d’Ivan IV le Terrible à celle de Charles-Quint.  Les bannières des illustrations autour de Vassili III montrent Josué arrêtant le soleil. C’est aussi le cas avec les représentations des armées de Dimitri Donskoï. Le Chronographe luthérien dit qu’en 1528 (1628), François Ier (Adonias ?) envoie un message à Charles-Quint (Salomon) de la part de Monomakhy (Vassili III donc, qui règne à cette date). Un duel (sous quelle forme ?) est envisagé entre François et Charles, mais le Chronographe ne dit pas s’il eut vraiment lieu et quelle fut son issue. DL : François meurt en 1547, année de début de règne d’Ivan le Terrible, alter ego putatif de Charles-Quint.

Fomenko identifie Vassili III au roi Achab (Gabriel) d’Israël. Les parallélismes sont nombreux et l’identité des personnages certaine. Nous ne reproduisons pas ici toute la démonstration.  Achab meurt à la chasse en compagnie du roi d’Aram (de Rome ?). Le récit est reformaté pour faire croire à une bataille, mais seul Achab est blessé, et la bataille prend immédiatement fin à ce moment. Vassili III meurt d’une blessure à la cuisse. Les mots « evo stegno” (sa cuisse) deviennent le nom du guerrier qui a blessé Achab : Evostog dans la Bible d’Ostrog. Ce nom a disparu dans la version synodale. En 1526 Vassili III répudie son épouse Solomonia (nom fictif tiré de Salomon) car elle est stérile et épouse en secondes noces Elena Glinskaya ( ?). Fomenko montre bien les forts parallélismes entre le récit de la vie de Vassili III et Elena Glinskaya et celle d’Achab et Jezabel. Mais on constate des inversions assez systématiques pour ne pas envisager un obscurcissement délibéré. Maximilien a bien eu deux épouses : Marie de Bourgogne 1477-1482 (ou 1494 selon le Chronographe luthérien) et Bianca Maria Sforza en 1494. Mais le parallélisme s’arrête là.

Achab a épousé Jezabel. Or la même année 1526, Charles-Quint épouse Isabelle du Portugal à Ispal (DL : Séville), Isabelle mourra en 1539 et Elena en 1538. Notre idée est que Gabriel est bien le prénom de naissance de Charles-Quint, second empereur devenu archange après Michel. La cour aurait été à Moscou, selon les parallélismes identifiés avec Vassili III. Mais le nom de l’épouse aurait été Isabel. Dans l’Histoire russe, Vassili III meurt en 1533 et Elena Glinskaya dirige la Russie en tant que régente du jeune tsar Ivan IV (1533-1538 1633 1638).

Dans les Livres des Rois, Achab n’est pas encore mort à ce stade mais c’est Jezabel qui est le personnage principal. Achab demanda à Naboth de lui donner son vignoble pour construire des jardins, en échange d’autres terres ou de l’argent. Naboth refusa prétextant un héritage familial. Jezabel écrit alors à Naboth en se servant du nom d’Achab, mais le fait saisir par deux « fils de Bélial » (les versions françaises disent Baal), prétextant qu’il a blasphémé contre Dieu et le roi, leur ordonnant de l’affamer et de le lapider. Jezabel massacra aussi les prophètes du Seigneur, montrant le fond religieux de l’affaire. Fomenko montre qu’APRES la mort de Vassili III, Andrei Staritsky avait demandé des villes à Elena, qui avait refusé. Vignoble se disant vinograd en russe aurait remplacé par erreur grad (ville). Andrei, vexé, se retira de la cour, et revint chez lui à Staritsa. Elena écrivit alors plusieurs fois à Andrei au nom du jeune Ivan IV dont elle était tutrice. Après deux refus de se rendre à la cour, celui-ci se déplaça à Moscou avec sa famille. Elena le fit aussitôt emprisonner. Fomenko écrit que Andrei s’était enfui, et avait souhaité se rendre à Novgorod où il avait des soutiens, et que c’est sur la route de Staritsa à Novgorod qu’il avait été arrêté. Ceci crée en quelque sorte deux versions de cette arrestation. L’autre oncle de Ivan, Iouri était également en prison. Karamzin écrit que les oncles d’Ivan ont été affamés. Elena fit pendre trente des soutiens d’Andrei à distance les uns des autres le long de la route de Novgorod. DL : ceci n’est pas sans rappeler la révolte des esclaves dans l’empire romain, dirigés par le gladiateur Spartacus (Staritsky ?). Les cadavres des esclaves avaient été exposés le long de la Via Appia à Rome. Herberstein mentionne qu’Elena fut empoisonnée. Jezabel fut piétinée par des chevaux et dévorée par des chiens, comme avait prophétisé Elie. Elie serait Michel de Russie. Les livres des Rois et des Chroniques défendent le point de vue musulman. Les Fils de Belial désignent le signe du Bélier, l’Agneau de Dieu qui est Jésus dans la religion chrétienne. Achab (Charles-Quint) et Isabelle sont catholiques romains.

Un présage avait annoncé la mort de Vassili III sous la forme d’une éclipse solaire. Vassili aurait appelé le moine Missail Suskin à son chevet. La mort du roi Achab d’Israel avait été annoncée par le prophète Micaiah. Micaiah avait été frappé sur la joue par Zedekiah le fils de Chenaanah (Khan). Ces personnages semblent être identiques aux rois de Juda Eliakim et Sedecias en 2 Rois, Achab étant remplacé par Nabuchodonosor. Tsedaka remplace Michel comme grand-prêtre met brutalement un terme au culte d’Osiris, ce qui explique leurs rapports violents.

Il existe un Livre du prophète Micah. Il n’est pas clair que Micah et Micaiah soient un seul et même prophète. Micah est un adversaire des Russes puisqu’il parle de « détruire l’Assyrie par l’épée et la Terre de Nimrod devant elle ». Fomenko propose un autre parallèle. Henri II l’époux de Catherine de Médicis était mort lors d’une joute en 1559, à la fin de 65 années de guerres italiennes. Michel de Nostredame (1503-1566) avait prévu la mort d’Henri II.

Nous sommes sceptiques au sujet des prophéties. Dans la Bible comme chez Nostradamus, les prophéties alléguées servent à donner une aura de légitimité aux devins. Nostradamus a nommé une partie de ses ouvrages Chronologie. Il était un ami personnel de Jules César Scaliger, et est un précurseur des travaux de Joseph Juste Scaliger. Il s’agit d’un des premiers falsificateurs de l’Histoire, et aurait très bien pu modifier sa propre histoire. Tsedaka/Zadok qui remplace Michel comme grand-prêtre met brutalement un terme au culte d’Osiris, ce qui explique qu’un Zedekiah frappe Micaiah.

1624-1630 Osman = Simon Maccabée = Sedecias = Zadok = Vassili II l’Aveugle (1434-1462)

Dans la liste des grands prêtres samaritains, Schelemiah (1613-1624) est remplacé par Tsedaka (1624-1650). Dans le récit des Maccabées, Alcime mort, Demetrios « Nicator » (Donskoï) offre à la Judée son indépendance et Simon devient roi et grand-prêtre de la dynastie des Hasmonéens. Plus tard le roi de Syrie Antiochos VII (Charles-Quint) exerce des pressions et lui retire le trône de Judée. Osman est le fondateur en 1232 de la lignée des Ottomans. Le tsar de Russie Ivan IV a fait de Simeon Bekbulatovitch un tsar en 1572 mais lui reprend le trône un an plus tard. Fomenko voit en Simeon Bekbulatovitch (1572-1584) un tsar de plein exercice, qui se serait converti sous le nom d’Ivan. Mais en tant que chef de la Zemschina, il prétend lui-même qu’il défendait l’ancienne foi orthodoxe contre la réforme protestante. Pourquoi aurait-il eu besoin de se convertir à l’orthodoxie ? A la fin du 16ème siècle, Simeon Bekboulatovitch a été aveuglé par « Boris Godounov » et est exilé à Tver. Cet épisode de l’aveuglement n’apparaît pas dans 1 Maccabées : Simon Maccabée est trahi et assassiné par le roi d’Egypte Ptolémée, non par Antiochos VII. Il est dit que Simeon Bekbulatovitch s’est converti à la foi chrétienne sous le nom d’Ivan. Chez Flavius Josèphe, c’est Jean Hyrcan le fils de Simon qui se convertit à la foi sadducéenne. Simon/Osman est bien un musulman.

Mais en 2 Rois, Sedecias qui avait été désigné roi de Juda par Nabuchodonosor après Eliakim (Mikhail) est démis au bout de 12 ans et aveuglé par le même Nabuchodonosor. Le prêtre Zadok couronne la roi Salomon, mais la position de Salomon va se renverser et il souhaitera la mort de Zadok. Jan Ziska, chef hussite/cathare qui était déjà borgne, est aveuglé par Sigismond de Habsbourg, qui se bat pour la foi romaine. Vassili II fut deux fois captif comme le roi Wenceslaus de Bohême, dont on prétend qu’il fut un « Hussite caché ». Vassili II était tsar depuis 1434 sous la régence de sa mère, mais n’est tsar de plein exercice que de 1450 à 1462, soit douze ans. Vassili II est borgne, aveugle un de ses ennemis, puis est rendu aveugle à son tour. Ce récit est tout particulièrement trafiqué. Fomenko identifie à tort Vassili II à Sigismond de Habsbourg (1410-1438). Sigismond de Habsbourg se bat contre les Hussites comme Charles-Quint affronte les Protestants d’Allemagne.

Les « manuscrits de la mer Morte » trouvés à Qumran sont nazaréens : on y trouve l’Ancien Testament à l’exception du Livre d’Esther, le Livre de l’Apocalypse et des textes communautaires qui mentionnent leur fidélité au maître de Justice, autrement dit Zadok. Ils désignent les Kittim comme leurs ennemis. Ce nom de Kittim a été traduit en Macédoniens, Romains, mais on pourrait lire Egyptiens. C’est en effet Ptolémée le roi d’Egypte qui a trahi Simon Maccabée, qui semble être un alter ego de Zadok.

La prise de Constantinople a lieu en 1453 aussi Fomenko est tenté d’identifier Vassili II l’Aveugle (1450-1462) à Mehmet II. Les années de règne de Vassili II l’aveugle, décalées de 190 ans, seraient 1624-1652, peu ou prou les années de Tsedaka comme grand-prêtre samaritain. En tant que roi Simon a perdu son trône plus tôt. Charles-Quint est sacré empereur du Saint-Empire en 1630. Ceci laisse la période 1624-1630 où il laisse à Simon le trône de Juda. 1 Maccabées fait même mourir ensuite Simon assez vite, un peu trop vite.

Le concile de Bâle en 1638 (1438) excommunie les Hussites. Les Hussites attaquent alors l’Autriche, la Hongrie, la Saxonie. Au 17ème siècle leurs alter ego Ottomans prennent pied en Europe. Dans la Bible, Fomenko propose un bon parallèle : Israël s’attaque aux Philistins (catholiques) et aux Moabites. Vassili II – supposé orthodoxe – rejette les tentatives œcuméniques du concile de Florence de 1638-1641 (1438-1441). Une Grande Peste est mentionnée sous Vassili II au 15ème siècle (17ème siècle). Elle est sans doute identique à la Grande peste du 14ème siècle, la seule à être réellement entrée dans l’Histoire.

Karamzin écrit que sous Siméon le Fier (1340-1353), le roi Magnus de Suède aurait voulu convertir les Russes à la foi latine. Il voulait un débat théologique, et en cas de refus de conversion, était prêt à la guerre avec son armée de soldats allemands. Siméon fut d’abord vainqueur, mais une nouvelle guerre éclata en 1351. La Suède empêcha son roi d’y participer mais le roi de Pologne persécuta la foi orthodoxe. Fomenko identifie ce Siméon à Alexandre Nevsky un siècle plus tôt et à Chanibek Khan de la Horde d’or, mais ces parallèles concernent Ivan le Terrible. Magnus est bien entendu Charlemagne/Charles-Quint.

Cartes

Fomenko suggère que les données de l’Almageste de Ptolémée, données à la précision de la minute, ont été affinées par Kepler, donc au 17ème siècle. C’est la seule version de l’Almageste aujourd’hui disponible. Néanmoins le zodiaque de l’Almageste contient encore onze signes. Celui de Dürer en contient douze, ce qui suggère 1 – que Dürer vit du temps de Kepler, voire après lui 2 – que le signe de la Balance apparaît au 17ème siècle.

Fomenko propose que les constellations – notamment le zodiaque – servent à illustrer des épisodes bibliques. C’est exact. Bill Darlison avait découvert un zodiaque complet dans l’Evangile de Marc. Néanmoins c’est le zodiaque qui précède l’Evangile. David Mathisen a été bien plus loin en montrant que nombre d’épisodes de la Bible étaient des mythes inspirés par les constellations. Il montre d’ailleurs que le même set de constellations est utilisé dans la composition des mythes du monde entier, dont les mythes grecs, et que la Bible n’est qu’un cas parmi d’autres. Beaucoup d’entre eux sont d’origine jésuite, qui parcourent le monde en créant des cultures locales artificielles. Ceci a son importance dans la mesure où Fomenko propose principalement des parallèles historiques médiévaux avec les mêmes épisodes bibliques. Possiblement la Bible est le premier recueil de mythes tirés des constellations, et permet des parallèles historiques qui deviennent invisibles avec les mythes grecs ou hindous.

Cinq signes du zodiaque – de janvier à juin – décrivent des épisodes des Evangiles. Le Verseau est Jean-Baptiste. Le zodiaque égyptien présente des têtes coupées à côté du Verseau pour renforcer le lien avec Jean-Baptiste. La tête coupée – Baphomet – est également un élément du culte Templier. Les Poissons représentent le Christ (Ichtys est un acronyme signifiant Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur). Le Bélier – représenté blessé à la poitrine est le Christ crucifié de l’Evangile. Fomenko montre que seules les cornes du Taureau sont apparentes. Taurus a pour lui été confondu avec le mot grec Stavros, et les cornes représentent la croix. Il est cependant très clair que les cornes correspondent au croissant de lune, symbole de l’église en ce temps-là. Fomenko a même tendance à considérer le croissant comme une déformation de la croix, au point qu’il voit souvent une croix là où il n’y a qu’un croissant : des bijoux de l’Oural, le symbole impérial de l’aigle à deux têtes notamment. Les anciennes tombes « gauloises » (du 17ème siècle) présentent souvent deux poissons et un croissant à la place de la croix. Les Gémeaux – plus guerriers que bambins sur les cartes d’époque – représentent la dualité de l’homme et de Dieu en Jésus-Christ. Souvent à la Renaissance il y a deux crucifiés sur les représentations. Dans la légende des Dioscures, Pollux est fils de Zeus, Castor fils du roi de Sparte, et seul Pollux est immortel. Néanmoins il partage par son choix son immortalité avec son frère. Les Gémeaux représentent l’âme immortelle et le corps mortel. Ils se retrouvent dans le mythe de l’incarnation des Docètes, où Jésus n’est pas réellement crucifié mais un simulacre prend sa place. On le retrouve également dans l’islam. Il y a donc une dimension judéo-chrétienne ou nazaréenne dans ces représentations : mythe des Dioscures, croissant, tête coupée. Et le Christ n’est l’Agneau de Dieu que dans l’Evangile de Jean.

Fomenko montre que l’Almageste de 1551 (1651) fait figurer Orion avec un encensoir, comme dans les représentations d’Aaron. Les descriptions de Nombres et Lévitique présentent Aaron avec un encensoir en or. Les constellations d’Orion, l’Eridan et le monstre Cetus seraient Aaron, le Jourdain, traversé avant l’arrivée en Terre promise ou Israël, et la ville de Jéricho. Fomenko suggère que l’Eridan est le fleuve Danube, et la prise de Jéricho celle de Constantinople en 1453. Le livre étant daté de 1551 (1651) ceci semble un poil trop tôt pour la chute de Constantinople de 1453 (1653). Les mêmes constellations sont déjà sur la carte de Peter Appian de 1540 (1640). Sur celle de Schiller ‘Coelum stellatum christianum » de 1627 Saint-Aaron remplace une autre constellation, le Phénix.

Les récits d’Osiris découpé en quatorze morceaux signalent son identité lunaire, mais ce dernier est également représenté par la constellation d’Orion dans le zodiaque rond de Denderah. Les « fils » d’Aaron dans le livre des Nombres, nommés Ithamar et Eleazar (Mithra et Osiris) sont donc des doublons de Moïse et Aaron. Aaron est théoriquement le grand-prêtre, mais c’est Moïse qui officie au Tabernacle. Dans le Livre des Nombres, Ithamar est également chargé des offices, tandis qu’Eleazar – bien que grand-prêtre – tient le rôle politique. Moïse domine sur Aaron, mais inversement Eleazar a le rôle le plus important. Ceci suggère que le Livre des Nombres est écrit par une faction « osirienne », favorable à Michel et au Coran, comme les livres des Chroniques qui mentionnent la lignée d’Eleazar. Aaron (Osiris) est représenté dans le ciel. Possiblement Moïse est la constellation Ophiuchus qui tient un Serpent dans ses mains comme Moïse a le Serpent de Bronze dans le livre de l’Exode. Bien qu’il soit considéré comme la « 13ème » constellation du zodiaque, Ophiuchus n’en fait pourtant pas réellement partie. Les constellations de Claude Ptolémée auraient donc une origine « osirienne ». Inversement les Livres de l’Exode et de Josué, qui exaltent Moïse et diminuent Aaron, seraient des réécritures nazaréennes.

Cassiopée est représentée les bras étendus avec du sang sortant du bras droit, et une croix en T derrière elle, c’est-à-dire crucifiée. Fomenko montre que dans certains cas une femme est représentée sur la croix avec les seins apparents. J’ajoute que Jeanne d’Arc est crucifiée dans certains récits. Il faut préciser que dans l’Apocalypse la constellation de Cassiopée est décrite comme le trône du Christ. La même Apocalypse dénonce la prostituée de Babylone, cependant que Jérémie dénonce le culte de la Reine du Ciel – Isis ou Cassiopée – des Juifs d’Egypte. Cassiopée faisait partie des constellations de Ptolémée. Ptolémée et ceux qui l’ont précédé étaient donc des Egyptiens. Le peintre du 16ème siècle Hiéronymus Bosch a représenté le Christ comme une femme, mais Fomenko précise que la première mention du peintre date de 1771. Il semble qu’en 1771 les Pays-Bas sont toujours influencés par les traditions égyptiennes. La carte de Kiprianov de 1707 mentionne « Kithei gardien de l’ours ». Kithai désigne la Scythie – DL : plus précisément la région de l’Ob central -. Dans la version 1727 de cette même carte Kithei devient Cépheus le roi d’Ethiopie, époux de Cassiopée.

Sur la carte de Schiller de 1627, la constellation Argo Navis – attribuée aujourd’hui au récit des Argonautes – est dessinée comme l’arche de Noé. Rappelons que chez les Russes Josué -et non Noé – est appelé Jésus Navin, qui a pu devenir « Jason » dans une autre histoire. La carte de Blaeu de 1600 mentionne non seulement Argos, mais aussi Navis Iasonis et Arca Noë : il est clair que la constellation est un support tant pour le récit des Argonautes que pour celui de l’arche de Noé. Une carte de 1680 appelle la Colombe Columba Noe et met en regard les constellations Indus, Apus indica et Toucan Pica Indica. Ceci renforce l’identification de Noë avec Christophe Colomb qui se rendait aux Indes. En 1681 Lubienicki représente les deux oiseaux du récit de Noé : Corvus et Columba en regard de la constellation Crux hispanica. En 1790 James Barlow représente Columba Noachi, Apus indica et Indus.

L’Apocalypse – pour la faction nazaréenne – se retrouve sur la carte de Lubeniecki de 1681. L’Hydre est la Bête écarlate, le Cratère la coupe d’abomination sur son dos, la Vierge la prostituée de Babylone.

Le Sagittaire – ainsi que le Centaure – avec le Scorpion représenteraient Saint-Georges et le Dragon ou Adam et le Serpent. La Vierge est la princesse à sauver ou Eve. Le Bouvier ou Arcturus chez Kiprianov 1707 en caftan et chapeau de fourrure représenterait Batu Khan (Bootes en anglais). Mathisen avait illustré le mythe d’Adam, Eve et le Serpent avec le Bouvier, la Vierge et l’Hydre. Ajoutons que le mythe de Persée – bien que similaire – a ses propres constellations (Persée, Andromède).

Il y a des constellations qu’il est difficile de rattacher à la Bible. Fomenko relie toujours tout à « la Horde ». Sirius de Canis Major est pour lui le Grand Khan russe. La Grande Ourse et le Dragon sont la Russie et la Turquie, l’ours étant un symbole de Iarolavl et le Dragon de Kazan.  La Licorne (Monoceros) est identifiée aux howitzers, canons de siège entre 1453 et 1850 (1653 à 1850). On l’affuble d’un corps de cheval ou de bœuf – qui tractent le canon sur les chemins pour le premier et les champs pour le second, ou un corps de bronze (Russie). Sa corne est noire (Pline) ou étincelle (Solin). Le même Solin en fait le plus cruel des animaux, le Livre de Job une bête indomptable, la tradition chinoise, arabe ou européenne la dit terrible et invincible. Les Russes disent qu’elle vit 532 ans. Cette durée est le cycle calendaire de Denis Pétau, et implémenté dans le calendrier julien. Ce calendrier apparaît au plus tôt en 1627 en Russie. La version synodale de la Bible en slavon utilise « sa corne est sur toi » pour désigner une attaque. Le Rhinocéros serait le symbole de « Czar-Grad » et de la corne d’or d’Istanbul.

Cartes terrestres

L’absence de cartes byzantines suggère à Fomenko que les cartes ont été détruites. Mais Byzance désigne la Russie, dont les cartes ont certainement été détruites mais ne ressemblent pas à ce qu’attend Fomenko. Cosmas Indicopleustès – un des rares auteurs à représenter une Terre plate – auteur du 6ème siècle, n’est introduit qu’en 1706 en latin par Montfaucon. On suppose qu’une version slavonne a été trouvée à Iarolasvl en 1496 (1596 ?).

Pour Fomenko, les royaumes de Castille et Portugal, mentionné dans l’Histoire européenne de la conquête des Amériques, camouflent les pays réellement concernés. Cela semble exact, mais ils ne désignent apparemment pas la Russie et la Turquie comme il le croit, mais Israël (Allemagne et Russie) au nord de l’Europe, et Juda (notre Empire romain) au sud. Les drapeaux catalans (cathares), aragonais avec les bandes verticales jaunes et rouges sont pour lui des drapeaux de la Horde russe. Mais ce drapeau ne se retrouve pas ailleurs qu’en Catalogne (Castille) espagnole et française et en Aragon, et les cartes mentionnent très tôt des noms portugais et espagnols en Amérique du sud. Un portulan de 1519 (1619) mentionne Atilhas de Castela sur l’Amérique du sud. Attila le Scythe pour Fomenko. Ou Attila l’allemand.

Fomenko montre que dans l’ancienne traduction russe des Antiquités des Juifs de 1900, Flavius Josèphe dit que les Romains ont trouvé de l’autre côté de l’Océan un nouveau monde. Dans la traduction la plus récente, ils ont découvert l’île de Bretagne ! A noter que la traduction de 1900 a été faite depuis l’allemand. Or Josèphe écrit qu’il a écrit un original dans sa propre langue, mais qu’il en a fait une version en grec afin d’être lu par eux. En étant maximaliste, on suggérerait que la version russe de 1900 est la version de Josèphe !

Fomenko étudie l’histoire du célèbre cartographe Gerhardt Mercator (1512-1594), que les Russes prénomment Grigori. Les Russes le présentent comme théologien et le plus grand mathématicien de son temps. Cette valence de mathématicien est inconnue en occident. Montucla ne le cite jamais dans son Histoire des Mathématiques, seconde édition de 1798.

Les cartes de Gerhardt Mercator sont complétées par celles de son fils Rumold, mort en 1599. Il aurait été proche de Jodocus Hondius (1563-1612) avec lequel il est souvent représenté. Des 868 exemplaires de l’Atlas des Mercator, 1 seul a survécu. Ceux de sa Terre sainte de 1537 ont tous disparu. De son Orbis imago de 1538 seule une copie a survécu. Ses globes du ciel ont disparu (comme ceux des antiques Thalès et Ptolémée). Sa tombe est à Duisbourg, et il aurait été conseiller de Charles-Quint. En 1604 Jodocus Hondius achète l’atlas et la géographie de Ptolémée. En 1605 il publie la Géographie de Ptolémée avec les cartes de Mercator. Plus tard Hondius republie l’atlas avec 106 cartes de Mercator et 37 de lui-même (celles de l’Espagne, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique). En 1637 l’atlas a connu quarante éditions. En 1638 Henrik Hondius et Jan Jansoon publient l’Atlas novus sous les noms de Mercator et Jodocus Hondius. En 1646 Jansoon publie un Nouvel Atlas sous son nom propre. Fomenko suggère que toutes les cartes de Mercator et son atlas ont été remplacées, par Jodocus Hondius et ses successeurs. Il en va de même pour le théâtre du monde d’Abraham Ortelius (1527-1598).

Les cartes authentiques de Mercator ont peut-être été détruites, mais les données suggèrent simplement qu’il est antidaté. Voici une histoire probable de la cartographie.  Cosmas Indicopleustès est publié en slavon à Iarolasvl en 1496 (1596). Je remarque qu’en Europe les cartes attribuées à Ptolémée sont datées au plus tôt de 1505 (1605). Il est visible que ni le nom de Jodocus Hondius ni celui de Gerhardt Mercator n’y figurent. L’Atlas minor de Mercator « agrandi » par Jodocus Hondius se trouve en version originale latine datée de 1621, publiée par Jan Jansoon. Il n’y a pas trace de « quarante éditions » de Hondius : dès 1621, et non en 1638 c’est Jansoon qui publie. Le Globe de Mercator de 1541 dédicacé à Charles-Quint a été conservé. Mais Charles-Quint a des monnaies du 17ème siècle (1619-1670), ce qui suggère une antidatation d’un siècle (1641 pour le globe de Mercator).

Couverture de l’Atlas minor de Gérard Mercator et Jodocus Hondio, édité par Joannes Jansoon 1621. Notez le style archaïque de la date J6ZI

Le Globe de Martin Behaim (1492, Nuremberg) est couvert de dates de la même écriture, dont  1492. La plus récente est 1506anno domini et mentionne Martin Behaim comme un navigateur, non comme le cartographe. L’anno domini étant une invention de Denis Pétau, le globe est postérieur à 1627. Astrakhan y est nommée Sara. En Inde, Indonésie et Afrique il est mentionné « ces terres appartiennent au Prêtre Jean » au présent. Le prêtre Jean est pour nous Ivan le Terrible (redaté 1652-1682). On trouve gros nogart et klein nogart sur la Grande et la Petite Tartarie. Ceci suggère que Nogaï est un nom de la Tartarie. En effet on trouve ce nom de Horde Nogaï parfois sur la Petite Tartarie, parfois vers l’Ouzbékistan sur les cartes. Le roi de Tartarie est appelé Magog (certainement l’ennemi direct de ce Jean). Les Cosaques sont nommés Cosars. Il y a un autel d’Alexandre sur la Baltique.

En 1707 Kiprianov et Bruce avaient publié à la demande de Pierre le Grand une image du globe terrestre en deux hémisphères, mais en langue russe. L’année était en anno domini. La Tartarie et l’Amérique du nord étaient vides, du fait de l’impossibilité de pénétrer les territoires tartares. Czar-Grad était le nom d’Istanbul. La Carte générale de l’Empire russe en latin d’Ivan Kirillov de 1734 ne mentionne pas la Tartarie moscovite pourtant présente sur l’Encyclopedia britannica de 1771, et serait une falsification.

Albrecht Dürer (1471-1528)

Dürer est le peintre de l’empereur Maximilien Ier, ce qui le décale d’office d’un siècle (1571-1628). Il existe un Maximilien Ier duc de Bavière (1597-1651), collectionneur des œuvres de Dürer, dont les œuvres – notamment le masque funéraire de Dürer – brûle entièrement en 1729. La collection de l’empereur Maximilien Ier elle reste intacte. La demande pour les œuvres de Dürer aurait considérablement augmenté après 1600 et aurait suscité une industrie du faux. En 1500 (1600), Dürer réalise son autoportrait. On prétend qu’il s’était représenté « en Christ » ce qui ne veut rien dire : soit c’est le Christ, soit c’est Dürer. En 1637 Georg Vischer peint le Christ et la Femme adultère, où le Christ…a le visage de Dürer. Ayant constaté que chez Dürer même le chiffre 6 est représenté par la lettre 5, Fomenko n’applique pas cette découverte dans ce volume 8, où l’arc de Maximilien – sculpture sur bois – est clairement daté de 1515 (1616). Fomenko fait remarquer l’existence de nombreux arc de triomphe en Turquie. Les peintres Hans Hoffman et Hoefnagel (1542-1600 1642-1700) peignaient la faune dans un style très proche de Dürer. Certaines des œuvres qui leur sont attribuées sont signées du monogramme de Dürer et non du leur, ce qui signifie qu’on les accuse d’avoir été des faussaires. Fomenko suggère encore sans preuve que les véritables œuvres de Dürer ont été brûlées. Les sculptures de Dürer – fin du 16ème et début du 17ème siècle donc – proposent des croix en forme de T, comme les croix égyptiennes. Il en est de même dans la peinture du 16ème siècle (DL : fin du 18ème siècle. Bosch n’est pas mentionné avant 1771 dans les catalogues). Les croix en forme de gamma sont présentes sur les anciennes tombes russes que Fomenko date du 16ème siècle (17ème siècle) et certaines croix allemandes.

L’aigle à deux têtes – avec parfois des langues de serpents – est présent en Europe, en Egypte, au Moyen-orient et attribué à diverses civilisations dont les Hittites au 6ème s av JC, les Sassanides au 6ème siècle, aux 12ème et 13ème siècle chez les Hohenstauffen, sur les monnaies d’Al Kamil (1200-1217), chez les Arabes au 15ème siècle. En 1630 sur une publication attribuée à Matthieu Paris (DL : il vit au 14ème siècle !) l’aigle à deux têtes apparaît sur les blasons de Frédéric Ier Barberousse et Conrad III. Fomenko mentionne un tableau de 1631 reflétant le siège de Magdebourg où la bannière de la Ligue représente la Mère de Dieu. Mais en 1635 une carte de Cologne montre un aigle à une seule tête. A partir de là, on verra cet aigle à une tête dirigée vers l’ouest ou des blasons où l’aigle a visiblement deux têtes mais la moitié droite a été repeinte, masquant la moitié de l’aigle. On conclurait en disant que la césure paraît se situer en 1630 à l’occasion de ce siège de Magdebourg, qui aurait séparé l’Allemagne de la Russie. C’est le début du règne de Charles-Quint comme empereur.

Les deux lions sont également présents chez les Hittites, à Mycènes, mais également en Angleterre et en Flandres à la Renaissance et après. Sur un tableau Arthur est représenté avec les deux lions et un romain nommé Lucius avec l’aigle à deux têtes. On peut suggérer que ces symboles désignent respectivement Juda et Israël. Arthur aurait libéré l’Europe de l’emprise de la Russie. C’est ce qui apparaît également dans le récit d’Alexandre et celui de Moïse.

Trèves plus ancienne que Rome est fondée par les Assyriens en 2050 avant JC. Six empereurs romains au moins y auraient vécu, dont Constance Chlore et Constantin. A l’abbaye Saint-Matthias, on trouve les reliques de l’apôtre Matthieu ( ?), une tunique en soie ayant appartenu au Christ, un morceau de bois de la vraie croix. En 1094 les reliques de Matthieu auraient été avec celles de Marc à Venise avant d’arriver à Trèves en 1127. La statue est de 1486 et la chasse de 1786. A Aix la Chapelle se trouverait la Tunique de la Vierge.  Trèves, comme Tver ou Troie désigne Constantinople, qui a été fondée par les Russes au 17ème siècle. Les reliques de Matthieu ne sont sans doute pas arrivées à Trêves avant le 18ème siècle.

Parallélismes bibliques

Jeanne d’Arc (1412-1431) fait l’objet de multiples chroniques au 15ème siècle. Chastellain en 1505 (1605) écrit que Jeanne fut brûlée et ressuscitée, ou qu’une autre femme fut brûlée à sa place, qu’il y a différentes opinions à cet égard. Il s’agit clairement des différentes opinions vis-à-vis du Christ : les musulmans pensent qu’il ne mourut pas en croix, mais qu’un simulacre fut crucifié à sa place. Fomenko a montré ailleurs une représentation où Jeanne d’Arc est non pas brûlée mais crucifiée, des crucifix où une femme est crucifiée, ainsi qu’une femme crucifiée dans la peinture de Bosch, mentionnée après 1771. Jeanne d’Arc est possiblement une version de la « Reine du Ciel » Cassiopée que les Babyloniens sont accusés de vénérer. Il y a apparemment deux versions concurrentes du Sauveur : une autour d’une femme, la seconde autour d’un homme.

Le récit de la libération d’Orléans en 1429, le couronnement de Charles VII à Reims en 1430 serait une copie du sac de Rome de 1625 et du sacre de Charles-Quint en 1630. C’est suite à la prise de pouvoir de Charles-Quint que se crée l’Inquisition et que des bûchers sont élevés pour les Musulmans. Il est possible que ce récit soit une adaptation profane et christianisée du culte oriental de la Reine du Ciel.

Fomenko met en parallèle les récits autour de Jeanne d’Arc et l’histoire de Deborah dans le Livre des Juges. Dans sa pièce Henri VI, Shakespeare (1564-1616 1664-1716 ?) appelle l’épée de Jeanne l’épée de Deborah, avec des fleurs-de-lys de chaque côté. Dans Juges, Jabin le roi de Canaan/des Assyriens impose vingt ans d’oppression aux Israélites, avant que Deborah qui était juge en Israël se lève contre lui. Jabin peut être Jean ou Genghis-Khan (1652-1682), tsar chrétien, qui persécutait les Polonais et Allemands, de religion musulmane. Dans une version, les voix que Jeanne entend sont celles de Saint-Michel et Sainte-Catherine. Or Michel de Russie (1613-1645) et Catherine Ière de Russie (1712-1727) ont fondé et adopté l’islam, et correspondent respectivement à Mahomet et Khadidja (Katia).

David Mathisen a donné l’interprétation astronomique de l’histoire de Samson : Samson est la constellation Hercule la plupart du temps, et la mâchoire d’âne avec laquelle il tue ses ennemis est la Grande ourse. Hercule comme Samson sont connus pour avoir étranglé un lion de leurs mains. Fomenko montre un tableau où Dürer a représenté Hercule et le monstre Cacus. Il y a un lion dans un coin du tableau. Hercule porte un démon femelle sur son dos qui tient une mâchoire d’âne. Il n’y a curieusement pas de mâchoire d’âne dans le récit d’Hercule. Mais il est logique de retrouver les éléments de l’histoire de Samson sur un tableau consacré à Hercule.

Samson, juge en Israël pendant 20 ans, était un prêtre nazaréen, ennemi des Philistins (catholiques). Il réalisait beaucoup d’actions dont le sens était mystérieux mais la Bible assure qu’elles avaient un sens caché : il était ainsi un kabbaliste à la manière des sabbatéens de Pologne. Sa première femme et le père de celle-ci furent brûlés vifs : c’est une coutume chrétienne et philistine mais pas musulmane ou israélite. Capturé, il est emmené au Temple de Dagon. Dagon est une sorte de triton au corps d’homme et à la queue de poisson, qui peut suggérer le Christ. Poussé à divertir les personnes présentes, Samson détruit les piliers du Temple qui s’écroule, causant des milliers de morts.

Fomenko trouve un possible parallèle historique dans le récit de Karamzine autour d’Ivan le Terrible (1547-1584). Le nom de Samson serait apparenté à la Zemschina « orthodoxe (en réalité nazaréenne ou musulmane). Le chef des boyards Ivan Fedorov Chelyadnin, le métropolite Philippe Kolychov et le tsar de la zemschina Simeon Bekboulatovicth sont tous liés à la ville de Tver (Istanbul). Les boyards sont nommés equerries. Ceci pointe vers les « chevaliers équites » opposés au Sénat de Rome – l’oprichina catholique –  dans l’antiquité.

En 1568, les boyards rebelles sont capturés. Ivan le Terrible exige que Fedorov porte des vêtements royaux et s’assoie sur le trône, porte la couronne et l’orbe. Il s’agenouille devant lui avant de le poignarder. Fomenko relie Fedorov et Kolychov à Samson, mais ceci reproduit la manière dont a été traité le Christ dans les Evangiles, moqué en lui donnant une fausse couronne d’épine et un manteau royal avant d’être exécuté. Cette coutume est connue dans le cadre des fêtes romaines nommées Saturnalia, mais également la Fête des Fous chrétienne médiévale. On la mentionne également chez les Perses (Russes).

Comme Samson brise ses chaînes, les chaînes du métropolite Philippe Kolychov tombent d’elles-mêmes. Ivan fait entrer un ours dans sa cellule, qui ne s’en prend pas à lui. Comme Samson, un moine comme Kolychov ne se coupait pas les cheveux. DL : Les moines « orthodoxes » ont conservé cette tradition au moins jusqu’à Rasputine au 20ème siècle. Le Temple de la Zemschina près de Tver est détruit délibérément, avec une explosion aux barils de poudre : il peut s’agir de la destruction du Parthénon en 1687. Les Ottomans assiégés y auraient stocké la poudre, qui avait été atteinte par les mortiers vénitiens.

Fomenko suggère que le maréchal Gilles de Rais (1404-1440), responsable de la sécurité de Jeanne d’Arc, correspond à Samson et serait un reflet du métropolite Philip Kolychov. La mort de Gilles de Rais suit de moins de dix ans celle de Jeanne d’Arc, comme l’histoire de Samson suit celle de Deborah dans le Livre des Juges. Comme Samson, Gilles pratiquait la magie. Son contemporain Monstrelet écrit qu’il tuait des enfants et des femmes enceintes et écrivait des sorts avec leur sang. L’Inquisition accusa Gilles de pratiques alchimiques : il suivait donc la foi égyptienne. Ses serviteurs accueillirent la mort avec joie et furent brûlés : vraisemblablement ils étaient des Cathares. Il n’est pas connu que les Cathares aient été alchimistes. Mais le culte égyptien est comme le culte des Cathares entièrement tourné vers l’après vie. C’est aussi un point commun avec les Nazaréens, le culte de Samson, dont le culte est celui de l’Apocalypse. James George Frazer a relié l’histoire de Samson à l’Inquisition. En Inde il est admis que le pouvoir des sorcières réside dans leurs cheveux. Si l’occident pensait de même, c’est la raison pour laquelle on les rasait avant de les torturer. Ajoutons que cette croyance pouvait naître du fait que les prêtres russes – mais aussi les fakirs, qui supportent toutes les tortures – portaient les cheveux longs. On dit que la barbe rousse de Gilles était devenue bleue à cause du démon qu’il avait en lui. Fomenko nous dit que la barbe « bleue » est une barbe naissante, ce qui signifie qu’on l’avait rasé avant de le torturer. A la fin du 17ème siècle, l’Inquisition est à son sommet en occident. Pierre Ier (1682-1725), un partisan du christianisme, interdit alors la barbe en Russie. La plupart des anciens empereurs romains locaux (Dioclétien, Hadrien, Marc-Aurèle, Commode…) portaient la barbe. Incidemment, Gilles de Rais est un des individus « réels » ayant inspiré le personnage du conte Barbe-bleue. La version la plus connue est celle l’auteur français Charles Perrault (1628-1703). Fomenko est sceptique sur sa version, qui ne ressemble en rien à la vie de Gilles de Rais. Il écrit que Perrault participe à la querelle des anciens et des modernes qui secoue alors les lettres françaises. Perrault est un partisan de la Littérature nouvelle. DL : On suppose qu’il écarte les mythes grecs. Mais ceux-ci sont au contraire tardifs. Ce sont peut-être les mythes de l’Ancien Testament qu’il cherche à faire disparaître au profit des contes de son invention présentés comme « populaires ». Il y a un second personnage ayant inspiré Barbe-Bleue : Henri VIII Tudor (Fedorov ?) roi d’Angleterre (1509-1547 1609-1647). Ce dernier eut six femmes et en fit exécuter certaines, ce qui est plus conforme aux sept femmes du conte de Barbe-bleue. Bien qu’il ne les fit pas périr, c’est Ivan le Terrible (1547-1584 1647-1684) qui eut sept femmes. Bien que maréchal de Charles VII, Gilles de Rais aurait été l’ « ami du roi René ». Fomenko ne le sait pas mais René n’était pas roi de France mais roi de Naples et de Jérusalem.

Le troisième épisode du livre des Juges auquel Fomenko fournit un parallèle médiéval est le massacre de la tribu de Benjamin par les tribus d’Israël. Il s’agirait de l’expulsion des Juifs et des Musulmans d’Espagne à la fin du 15ème siècle. Il y avait eu des pogroms contre les marannes – des juifs convertis – à Tolède en 1449 et 1467, à Cordoue en 1473, et contre les morisques – musulmans convertis.  Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille, souverains catholiques sont poussés par Sixte IV en 1467 à créer l’Inquisition en Castille. Ils nomment Torquemada grand inquisiteur. En 1478 les souverains émettent un édit dans lequel ils affirment qu’il y a de faux chrétiens dans le pays et le tribunal de l’Inquisition commence ses activités en 1481. En 1484 les marannes tentent de fuir l’Aragon mais Ferdinand ne les laisse pas quitter le pays. En 1485 le meurtre de Pedro d’Arbuès, inquisiteur de Saragosse et confesseur d’Isabelle, est mis sur le dos de conspirateurs marannes. Le pape Innocent VIII exige leur extradition des pays où ils s’étaient réfugiés. Néanmoins, la ville de Tudela en Navarre, le Portugal ou Toulouse les protègent. Entre 1486 et 1492, 200 personnes sont brûlées à Saragosse, puis découpées en morceaux. En 1492 le roi émet un édit d’expulsion contre les Juifs, accusés d’avoir tué un saint petit garçon de trois ans de La Guardia, de l’avoir torturé et d’avoir découpé son cœur pour en utiliser l’ostium pour leur pratique magique.  La ville musulmane de Grenade tombe également en 1492 et les noms à consonance arabe sont interdits en Espagne. Il est clair que les juifs participent à la traversée de l’Atlantique pour se rendre en Amérique cette même année 1492. Enrique d’Aragon (1384-1431), devenu une figure de théâtre en Espagne, devin, était magicien et grand-maître de l’Ordre de Calatrava. A sa mort Juan II d’Espagne demanda qu’on examine les livres en sa possession. Une partie d’entre eux fut brûlée à Madrid par les Dominicains. En 1766 est publié un ouvrage de sa main nommé « L’art de découper » dans lequel il parle de « sculpter la chair » des animaux, des poissons, des fruits, et propose de créer une école pour entraîner les jeunes gentilhommes et récompenser grassement les plus doués d’entre eux. Henry Charles Lea en parle dans son Histoire de l’Inquisition car pour lui il s’agit d’un manuel d’inquisiteur sur lequel la censure s’est exercée : quel intérêt de créer une école pour apprendre à découper des fruits ? Enrique d’Aragon lui-même se serait coupé des parties de son corps, les aurait placées dans des flacons pour devenir immortel (il connaissait la magie des horcrux donc). Il donna son ombre au démon pour se protéger lui-même, et pouvait devenir invisible avec l’herbe Andromède.

L’histoire de Benjamin suit celles de Samson et celle de Micah, et est le dernier épisode du Livre des Juges. Flavius Josèphe la place plus tôt, avant le récit de Deborah. Un Lévite étant allé chercher sa concubine chez son père lui dit qu’ils ne passeront pas la nuit à Jébus, ville d’étrangers mais à Gibeah de Benjamin. Un homme des monts d’Ephraim qui vivait à Gibeah les interpelle, le Lévite lui répond qu’ils viennent de Bethlehem en Judée, et l’homme accepte de les loger. Mais des pervers encerclent la maison. L’hôte leur propose de prendre sa propre fille vierge et la concubine du lévite s’ils laissent ce dernier en paix. Le Lévite trouve sa femme morte sur le seuil, ramène le cadavre chez lui, le coupe en douze morceaux et les envoie aux douze tribus d’Israël. Les enfants d’Israël se réunissent à Mizpah devant le Seigneur, et décident de faire le siège de Gibeah en exigeant qu’on leur livre les coupables. Benjamin refuse et choisit de livrer bataille, suite à quoi la tribu est exterminée. Leurs derniers survivants n’avaient plus de femmes, et il avait été juré qu’on ne leur donnerait pas les filles d’Israël en mariage. On leur proposa d’attendre le festival annuel de Shiloh où les femmes sortent faire leurs danses, et d’en capturer une chacun et rebâtir leurs villes. Cette histoire est reproduite dans la plus ancienne histoire romaine, où les Troyens arrivés en Italie procèdent à l’enlèvement des femmes sabines. Fomenko parle aussi de l’enlèvement des épouses par les serfs de Novgorod.

Nous proposons des dates plus correctes. L’Inquisition espagnole fait rage à la fin du 17ème siècle. Le tribunal de l’Inquisition commence ses activités en 1681. Innocent VIII est Innocent XI. Ferdinand et Isabelle souverains catholiques sont Achab et Jezabel, adorateurs de Baal qui persécutent les serviteurs de Dieu : les Juifs. Tudela en Navarre est Tolède en Espagne. Entre 1686 et 1692, 200 personnes sont brûlées à Saragosse. Les Nazaréens sont expulsés vers l’Amérique et l’Egypte (Shiloh) en 1692. Les Dominicains qui brûlent les livres sont les Jésuites. Enrique d’Aragon (1384-1431) doit vivre de 1684 à 1731, la véritable époque de l’Inquisition. Le massacre de la tribu de Benjamin par les tribus d’Israel, dernier épisode du Livre des Juges, est écrit par les Jésuites selon les codes hermétistes.

Ivan le Terrible/Genghis-Khan 1652-1682

Les tsars de Russie des siècles antérieurs sont bien des Khans de la Horde d’or. Mais ceux-ci sont identiques aux Khans de Crimée du 17ème siècle. L’Histoire de Russie au 17ème siècle mentionne en revanche les tsars de Moscovie : Alexis de Russie (1645-1676), Fyodor Alexeievitch (1676-1682) et Ivan V Fyodorovitch (1682-1696). Ivan V aurait co-dirigé la Russie avec Pierre le Grand. Après sa mort, Pierre le Grand (1682-1725) devient le seul dirigeant. Ivan V est le mongol Genghis-Khan, le souverain hasmonéen Jean Hyrcan. Flavius Josèphe mentionne que Jean Hyrcan a abandonné les Pharisiens (Musulmans) pour les Sadducéens (chrétiens). Ivan V comme Pierre le Grand sont impliqués dans les Croisades contre les Perses. Genghis-Khan est populaire en France (chrétienne) mais suscite la terreur en Allemagne (musulmane). Les différents tsars de Russie nommés Ivan sont des alter ego.

La carte de Jean Boisseau de 1641 mentionne encore l’Empire de Constantinople comme l’Empire de Grèce. La prise de Constantinople par les Ottomans serait donc à reculer en 1653. Cette prise est attribuée à Mehmet II/Mehmet IV (1648-1687). En 1654, Alexis de Russie (1645-1676) a passé une alliance avec les Cosaques de la mer Noire lors du Traité de Pereyaslav. Le chef des Cosaques se serait nommé Bogdan Chmelnitsky (fils de Simon ?). Les « Croisades » font suite à la demande de secours d’Alexis Comnène, empereur de Byzance, au pape de Rome en 1096 contre les armées seljoukides. Il apparaît que les Seldjoukides sont les Séleucides. En réalité, Alexis Comnène est Alexei de Russie, et est lui-même le roi grec de Syrie Séleucos. Oren 2 Maccabées, Séleucos suit la foi juive comme les Hasmonéens (Ottomans). Il appelle donc les Ottomans au secours contre les armées du pape.

L’année 1655 est connue dans l’histoire polonaise comme l’année du « Déluge » ayant mené à l’anéantissement de la Pologne. En effet, non seulement la Pologne fait face à une attaque de l’alliance russo-cosaque. Mais elle subit une autre attaque, supposément non coordonnée du roi de Suède Karl-Gustav (1654-1660). Ce conflit est nommé la Première Guerre du Nord (1655-1660). Les vrais belligérants sont la Suède (l’Europe chrétienne) et la Russie musulmane. Karl Gustav est possiblement un alter ego de Charles-Quint, qui contre-attaque après la prise de Constantinople de 1653 par les Ottomans.

Fomenko écrit qu’au 17ème siècle à Stockholm on aurait publié des livres « protestants » (c’est le mot de Fomenko, mais ce sont des livres chrétiens) en russe et en finlandais, langue qui se serait écrite en lettres slaves. Fomenko en déduit que les finlandais parlent russe. Mais en ce cas pourquoi traduire en finlandais ? Il écrit ailleurs que les Suédois sous le « roi Magnus » (14ème siècle supposé) exigeait la conversion des Russes et étaient prêts à la guerre pour cela. Ceci signifie que les destinataires étaient bien les Russes.

Au 13ème siècle, le pape Innocent IV envoya deux émissaires avec une lettre exigeant la conversion de la Russie. Il écrivit également aux Chevaliers de Livonie (allemands) de lancer une croisade contre les Russes et les Tatars. Il envoya une couronne à Daniel de Galicie (Daniel Glynsky ?) pour qu’il se rallie à lui. En 1240 une armée suédoise menée par Birger Jarl (Berke Khan, Bérik ?) et Daniel est vaincue par Alexandre Nevsky à la bataille de la Neva. Innocent IV est également responsable de l’élimination des Cathares, des chrétiens non romains en Europe, également présentée sous le terme de Croisades. Mais ceci est plus tardif : Innocent IV est le pape Innocent X (1644-1655).  Alexandre Nevsky serait Alexis. Bogdan Chmelnitsky cacherait le mongol ou ottoman Genghis-Khan. Flavius Josèphe le nomme Jean Hyrcan, supposément le fils de Simon.

Ivan Kalita (1326-1340) règne à Moscou et fonde Iaroslavl. Il aurait pris le manteau des shemniks (Chemnitsky ?) et serait tombé malade soudainement. Ceci est une similitude avec Ivan IV le Terrible (1547-1584), de santé fragile, que Fomenko n’explore pas. Il identifie Ivan Kalita au grand souverain chrétien oriental nommé le Prêtre Jean au 14ème siècle. Ceci est correct bien que trop précoce. D’autres identitifications sont plus discutables. Ivan Kalita serait le chef mongol Batu Khan, du 14ème siècle toujours, frère de Genghis, le pape Innocent III, ou le dieu grec Cronos (roi d’Assyrie pour Jean Malalas). Selon lui Batu a réalisé la première conquête du monde, et fondé le « Vatican » en Italie. Notre point : Batu est Michel, et Genghis est Ivan.  Alexandre Mikhailovitch de Tver dirige à Novgorod pour Ivan Kalita. Fomenko dit que ceci a lieu pendant les campagnes militaires d’Ivan Kalita. Les cartes du milieu du 17ème siècle mentionnent cependant la cité de Cambalich sur l’Ob. Il s’agit du lieu d’où « Kubilai Khan » dirigeait son Empire selon la relation de Marco Polo nommée le Livre des Merveilles. Kubilai aurait été connu en Asie sous le nom de Yuan. Ainsi Kubilai ou Jean Hyrcan dirigent depuis la Sibérie. « Alexandre Mikhailovitch » est Alexis de Russie (1645-1676), et Novgorod les terres de Moscovie et d’Europe du nord.

Fomenko fait un parallèle entre « Ivan Kalita » et Henri VII du Saint-Empire. Henry VII était « Seigneur de la Totalité du Monde ». Il s’était emparé de Rome et y avait laissé un gouverneur. Son fils Jean était gouverneur d’Allemagne. Henry VII sera empoisonné par un moine qui sera exécuté. On ajoute que l’histoire de France dit que le roi Henri III Valois (1574-1589 1674-1689 ?) a été assassiné par le moine Jacques Clément, qui est ensuite exécuté.

Ivan II le Beau ou le Rouge 1353-1359 : de son temps, il y a deux métropolites concurrents à Czar-Grad : Alexei et Roman. En effet, Alexis de Russie (1645-1676) est tsar de Russie en même temps que Genghis-Khan réalise ses conquêtes. Un autre patriarche prénommé Roman a existé dans l’histoire russe : il s’agit de Roman Zakharyn dit « Filaret » qui fut métropolite du temps « d’Ivan le Terrible », aurait été le père de sa première épouse, et à l’origine de la dynastie « Romanov ». Possiblement, Roman Zakharyn est le « César romain », Ivan lui-même. Le roi de Syrie Séleucos (Alexis) dans le livre II des Maccabées est un pharisien (musulman). Le roi de Juda Jean Hyrcan est lui aussi pharisien. Par la suite, il se convertit à la foi sadducéenne (chrétienne). Dans le récit de Flavius Josèphe, les Pharisiens exigent de Jean Hyrcan qu’il renonce à la grande prêtrise. On prétend qu’il n’était pas possible d’être à la foi roi et grand-prêtre, mais cela ne posait aucun problème du temps de Simon. C’est Pierre le Grand qui renonce définitivement au titre de chef de l’Eglise russe.

Ivan III “Timofey” 1462-1505

On donne aussi pour Ivan III un début de règne en 1452 : il aurait donc régné 43 ou 53 ans. Fomenko l’a identifié à Frédéric III du Saint-Empire (1440-1493). J’avais pour ma part les dates 1452-1493 pour Frédéric III. Il partage donc cette date de 1452 avec Ivan III, et comme Ivan III, Frédéric III a deux durées de règne : 41 ou 53 ans. J’avais identifié ce règne de 41 ans à celui de l’empereur romain Auguste. Or justement, la durée de règne d’Auguste est de 53 ans chez des auteurs du 18ème siècle. Comme la prise de Constantinople intervient pendant le règne de ces deux souverains, Fomenko les identifie également au conquérant de Constantinople en 1453, le sultan ottoman Mehmet II, ou encore à Tamerlan ou Casimir de Lithuanie.

La prise de Constantinople date de 1653. Fomenko reconnaît que beaucoup d’éléments de la biographie d’Ivan IV (1547-1584) se retrouvent dans celle d’Ivan III, sans renoncer à l’existence de deux tsars différents. Les récits autour du tsar Ivan donnés par Sigismond Herberstein l’ambassadeur d’Autriche, ou Jerome Horsey l’ambassadeur anglais se rapportent à Ivan « V » (1682-1696), sans doute 1652-1682). Fomenko écrit que le Khan d’Astrakhan Stepan Timofeevitch Razine (1630-1671) serait le fils légitime d’Ivan III. Mais il ne relève pas le rapprochement de deux siècles d’Ivan III que cette supposition implique. Ivan « Timofey » ou Genghis-Khan s’empare de la Russie et de l’Europe (Novgorod). Les livres de l’Exode et de Josué, la conquête de la Terre promise, décrivent une époque antérieure. Les guerres ottomanes sont menées pour des raisons religieuses. Jusqu’en 1660 au moins, l’Eglise occidentale comme l’islam semblent représentés par le croissant. La croix n’apparaît qu’ensuite, peut-être par souci de clarté. Les Ottomans avec Genghis-Khan sont la faction chrétienne, soutenue par le sud de l’Europe nommé Empire romain. Les Perses sont en Allemagne et en Russie. Le « partage des terres de Novgorod » est effectivement l’alotissement des terres conquises par Genghis-Khan entre ses barons. Il semble que ce n’est pas une rébellion occidentale, mais la conversion de Genghis-Khan qui assure l’indépendance définitive des terres chrétiennes occidentales. Ceci a certainement posé une difficulté pour les Juifs, représentants expatriés du Trésor impérial. Ceux-ci étaient non seulement de religion pharisienne, mais à la merci de nouvelles organisations financières locales.

Selon le Chronographe luthérien, Frédéric III fut élevé par Jean le Hun, dit Achille le Scythe, défenseur de la lumière chrétienne. Ivan Ivanovich le tsarévitch aurait souffert de douleurs aux jambes. Tamerlan était le « boîteux de fer ». Frédéric III était amputé d’une jambe. L’antique guerrier achéen Achille était vulnérable au niveau de son talon. Un poète nommé Aeneus Sylvius (Enée !) dit qu’en 1452 après son couronnement, Frédéric III avait promis une croisade. Le pape Nicolas V versa le dixième du revenu de l’Eglise à cette fin. Néanmoins c’est Mehmet II qui prendra Constantinople. Ajoutons que Tamerlan est connu pour la prise d’Ankara, et Achille pour celle de Troie.

Malgré le parallélisme des règnes, Frédéric III n’est pas la même personne que Jean le Hun dit Achille. Genghis-Khan est Achille, guerrier du camp Achéen. Le nom des Achéens apparaît au nord de la mer Noire sur des cartes de la fin du 17ème siècle. Il s’agit clairement des Vikings, ou Cosaques. Frédéric III est le « tsarevitch », pas le fils d’Ivan, mais son représentant en Europe. L’ancien Théodoric le Grand est également un représentant de l’empereur Zénon de Byzance. Une carte de Jean-Baptiste Homann représente l’exarchat de Ravenne – l’époque de Théodoric – au 17ème siècle. Il s’oppose à la conversion d’Ivan au christianisme romain, et défend la faction musulmane. Ceci explique que Frédéric, ayant fait sécession de l’Empire de Ivan, ait détruit sa monnaie impériale, et qu’il promette de récupérer Constantinople. Frédéric III est Auguste, Mehmet II et Tamerlan, et s’empare de Constantinople en 1653.  Du point de vue des épiques d’Homère, ceci explique que les Croisades de Frédéric III soient contées par Aeneus Sylvius, soit Enée le Troyen. Louis II de Bavière a pour co-dirigeant un Frédéric.  Fomenko avait identifié Louis II de Bavière à Ivan Kalita, mais Ivan III convient aussi.

Dans le premier livre des Maccabées, Ivan est nommé Jean le fils de Simon, que Josèphe nomme Hyrcan, mais est à peine introduit à la toute fin. Dans le second livre des Maccabées, Ivan apparaît sous le nom de Timothée le principal adversaire de Juda Maccabée. Dans ce livre II on voit Juda Maccabée se déplacer à Ecbatane, une ville en Afghanistan. Ce Juda Maccabée désignerait donc Tamerlan.

Fomenko présente le Château Chillon à côté de Montreux qui fut la résidence du bailly de Berne de 1536 à 1798. Un portrait de J699 montre un blason avec croissant et étoile. Un autre de 1765 montre Niklaus Jenner en robe et chapeau tatars. Ceci montre que l’influence musulmane n’a pas encore disparu dans ces régions.

Sophie Paléologue 1472-1503

Sophie Paléologue dite « Zoé » épouse Ivan III en 1472 (1672). Elle est la nièce du dernier empereur byzantin Constantin IX, et la fille du despote de Morée Thomas. Son frère André Paléologue, gouverneur du Péloponnèse, est loué pour avoir chassé le « tyran des Turcs ». Ceci est curieux : les Turcs se sont emparés de Byzance en 1453 et ne perdront pas la Grèce avant 1823. A la chute de Byzance, Sophie se réfugie en Italie. Son père mort, elle devient la pupille du pape Paul II. Le pape suivant Sixte IV la dote. Le cardinal Bessarion demande pour elle la main de Ivan III en 1469. En 1472 elle donne naissance au futur Vassili III. En 1482 le tsarevitch Ivan Ivanovitch épouse Elena de Valaquie, fille de Stéphane de Moldavie. A la mort du tsarévitch en 1490, Ivan III répudie Sophie, prend Elena pour épouse, et désigne son fils Dimitri comme l’héritier du trône, couronné du vivant d’Ivan III en 1492. Sophie et son fils Vassili sont vus comme des conspirateurs et exilés. Elena de Valaquie introduit l’hérésie des « judaïsants » qui s’emparent des différentes charges de la cour au détriment des  chrétiens orthodoxes. Quelques années plus tard, Ivan III effectue un revirement : Sophie et Vassili reviennent auprès de lui. Elena va mourir en prison, et les judaïsants être pourchassés au profit de l’orthodoxie.

Fomenko montre de nombreux parallèles à ce récit. Sophie Paléologue a pour alter ego :

  • Catherine de Médicis 1519-1589. Ses parents morts, elle est élevée sous la responsabilité du pape Clément VII. Elle épouse Henri II en 1533
  • Elisabeth Ière d’Angleterre 1533-1603
  • La reine Vashti, épouse du roi de Perse Ahasuérus dans le livre d’Esther

Les alter ego d’Elena de Valaquie sont

  • Diane de Poitiers surnommée Hélène, favorite d’Henri II
  • Marie Stuart d’Ecosse 1542-1587 exécutée en prison
  • Esther dans le Livre d’Esther

Voici notre interprétation. Sophia est une figure mythologique. Aucune de représentation la concernant ne nous est parvenue. Le changement d’épouse représente le changement de religion opéré par Ivan. Sophia « Paléologue » est l’ancien système de la philosophie grecque et arabe des « soufis ». Elle est remplacée par Elena, la muse et mère de Constantin, qui représente la chrétienté. Le cardinal Bessarion est un protagoniste des conciles de Bâle et Florence, qui ont eu lieu deux siècles plus tard, ce qui permet de redater ces conciles en 1631-1641 (Bâle) et 1638-1648 (Florence). Mais il n’appartient pas à la Curie latine : c’est un pope grec. Plus encore, Bessarion n’est pas un prénom grec, mais un prénom russe (c’est le nom du père de Staline). Le tsar Vassili II qui rejette les conclusions du concile de Florence est identique à ce Constantin « IX » et au tsar Alexei (1645-1676). Bessarion est probablement son métropolite. Sophie n’a certainement jamais vécu en Italie mais à Moscou. Son père Thomas – qui étymologiquement signifie « jumeau » – serait un alter ego d’Alexei. Son frère André Paléologue, gouverneur du Péloponnèse, serait un alter ego de Frédéric III, qui libère Constantinople en 1653. Ivan lui n’est pas le tsar moscovite, mais le Khan de la Horde, Genghis-Khan. Son mariage avec Sophie en 1672 est son alliance avec Alexei.  Celui qu’il contracte avec Elena en 1490 (1690 ?) serait sa conversion au christianisme, auquel il aurait finalement renoncé à la fin de sa vie (1696).

Les biographies de Catherine de Médicis et Elisabeth Ière d’Angleterre sont modifiées pour faire apparaître des similitudes. Fomenko imagine que ces personnalités ne vivaient pas en Europe de l’ouest : pendant 20 ans la tombe de Catherine de Médicis à Blois n’aurait pas reçu de nom. Marie Stuart ayant néanmoins un mémorial incongru à Anvers aurait effectivement été exilée en Europe de l’ouest avant d’être exécutée. Diane de Poitiers aurait souvent été représentée nue, pour représenter Diane, déesse de la Lune (Hélène) et de la chasse. Ceci plaide pour son caractère fictif : aucune femme de cour ne sentirait flattée d’être représentée nue, ou alors les mentalités étaient bien différentes. Elena, Diane et même Catherine sont accusées de divination et d’intérêt pour l’astrologie. Ce sont des pratiques propres aux Jésuites et condamnées par l’islam. Il est faux de dire que l’Eglise s’opposait à l’astrologie : ceci ne vient qu’avec l’essor du jansénisme. Dans le Livre d’Esther, Esther et Mardochée sont d’ailleurs les dieux babyloniens Ishtar et Marduk, et pas de véritables individus. Les « Juifs » (chrétiens) y massacrent les Perses (musulmans).

Sou Catherine de Médicis, les « huguenots » français ravageaient les lieux de culte catholiques. En représailles, elle aurait orchestré le massacre de la Saint-Barthélémy en 1572. Catherine aurait dit : « Jusqu’ici le Royaume des Goths ne pouvait pas être comparé en cruauté aux Turcs. ». Les Goths ont de forts liens avec la Russie plutôt qu’avec la France. Fomenko montre le parallélisme entre la Saint-Barthélémy et le pogrom de Novgorod de 1569-1570 sous Ivan IV qui décapite la faction orthodoxe face au nouveau pouvoir des Judaïsants. C’est trop tôt. La Zemschina orthodoxe (musulmane) ne reprend le pouvoir qu’en 1572 et se venge alors des chrétiens de Russie. Voici le parallèle correct, à l’année près, et un siècle trop tôt.

Ivan le Terrible 1533-1584 1633-1684

Fomenko s’appuie sur trois serments d’allégeance jurés en 1547, 1553 et 1563 et deux couronnements en 1547 et 1572 pour affirmer qu’Ivan le Terrible est en réalité la synthèse de quatre tsars distincts. On suggère ici d’ajouter un siècle à ces dates : 1647, 1653, 1663, 1672.

1 – Charles-Quint 1647-1653

Ivan IV (1547-1553) serait un alter ego de Charles-Quint (1530-1558). Ce parallèle semble juste mais d’après les monnaies Charles-Quint est empereur du Saint-Empire au 17ème siècle (1620-1670). Il n’est pas clair que des monnaies d’Ivan IV aient été en circulation à la même époque. Fomenko veut que le souverain russe soit l’original, mais cela paraît douteux. Ivan IV était supervisé par le conseil de la Rada de sept boyards. Il n’était pas intéressé par la chasse, mais par la religion, avait des visions mystiques, et tomba rapidement malade. Charles-Quint est entouré de sept électeurs qui valident ses décisions. Il était mystique et de santé fragile. Ivan IV serait Ivan le Bienheureux ou Basile le Bienheureux, un saint ermite très connu en Russie. Charles-Quint abdique en 1558 et meurt l’année suivante au monastère. Ce portrait est également celui du roi de Babylone Nabuchodonosor. François Ier apparaît comme un adversaire politique de Charles-Quint. Il meurt en 1547 (1647). C’est en 1547 (1647) que les boyards jurent donc fidélité à Ivan IV.

Formellement, la guerre de Charles contre les Protestants d’Allemagne (1525-1555) s’arrête en 1555 avec la paix d’Augsbourg. Aussitôt Ivan IV mène la Guerre de Livonie (1558-1584). Les guerres de Charles-Quint sont le reflet de la Guerre de Trente ans (1618-1648, voire 1625-1655), aussitôt suivie de la Première Guerre du Nord (1655-1660) entre Suédois et Russes. Selon Fomenko, la Livonie est l’Allemagne, voire l’Europe entière. Mais cette Première Guerre du Nord a sans doute un théâtre plus restreint. On peut rappeler un parallèle : la bataille de la Neva gagnée par Alexandre Nevsky en 1240 sur Birger Jarl de Suède et Daniel de Galicie (Glinsky ?). Les traités de Westphalie qui mettent fin à la Guerre de Trente ans (1648) ont exactement le même contenu que le traité de paix d’Augsbourg en 1555 : les princes allemands devront choisir une religion sur leur fief entre catholicisme, luthéranisme et calvinisme. Il ne s’agit pas des contenus réels : ces trois religions sont aujourd’hui basées sur la pensée d’Augustin et pratiquement identiques.

Un des fidèles de Charles-Quint, Maurice de Saxe, dit le « Judas messénien » (DL : la Messénie est aujourd’hui une région du Péloponnèse en Grèce, habitée par des esclaves ilotes), déclare sa sécession pour le camp protestant et s’empare de Magdebourg en 1547. Il reçoit une blessure mortelle. En 1552, Charles V détruit la ville protestante de Magdebourg, et fait 100 000 victimes. Aux Pays-Bas des femmes sont enterrées vives. Ceci a été comparé aux destructions dues aux armées « perses » et « assyriennes » (prussienne et russe ?). Cette même année 1552 Ivan IV prend la ville de Kazan. La prise de Kazan de 1552 aurait des similitudes avec la prise de Constantinople de 1453. Je propose 1652. Cette même année 1552, Charles donne l’Italie et en 1556 l’Espagne à Philippe II (partage des terres de Novgorod ?), et en 1558 abdique le trône impérial au profit de Ferdinand Ier à Bruxelles. Il meurt dans un monastère en Estremadoure en 1559.  Un des fidèles d’Ivan le Terrible, Andrei Kurbsky, se détache de lui et plaide contre la Guerre de Livonie (1558-1563). Comme Maurice de Saxe et Charles, Andrei et le tsar Ivan s’envoient de nombreuses lettres que l’on possède toujours. Il plaide notamment pour « Israël ».

2 – Dimitri Ivanovitch 1553-1563 1653-1663

Il y aurait eu un serment d’allégeance prêté à Dimitri sur le lit de mort d’Ivan IV en 1553, mais ce dernier se serait miraculeusement rétabli et aurait poursuivi son règne. Fomenko montre que le tsar va néanmoins changer de caractère. C’est sous Dimitri qu’aurait eu lieu la Guerre de Livonie (1558-1563). Elle aurait été menée par les dirigeants « orthodoxes » traditionnels, notamment la Rada des boyards Adashev et Daniel Glynsky qui gouvernent avec Dimitri.

Fomenko suggère que le tsar Ivan IV est composite, mais il peut l’être de bien des manières. En 1553 Charles-Quint n’est pas encore mort. L’Histoire russe du 16ème siècle est celle des Khans de Crimée du 17ème siècle. Il y a déjà un tsar de Russie au 17ème siècle : Alexei (1645-1676). Les Cosaques de la mer Noire (Khans de Crimée, Ottomans) se sont emparés de Constantinople en 1653.  Le serment d’allégeance de 1653 en faveur de Dimitri concernerait le khan de Crimée.  En 1654 Alexis de Russie (1645-1676) signe le Traité de Pereyaslav avec les Cosaques du Don pour ses guerres contre la Pologne (1654-1667) et la Suède (1656-1658).  Le chef des armées cosaques se serait appelé Bogdan Chemnitsky (fils de Siméon = Genghis-Khan).

En 1655, la Pologne est détruite par une attaque simultanée des Russes et des Suédois (le Déluge). Cette destruction est suivie par la Première Guerre du Nord (1655-1660). Karl-Gustav de Suède (1654-1660) attaque la Pologne. Il s’agit encore de Charles-Quint et de la Guerre de Livonie du siècle précédent (1558-1563). Pour Fomenko cette dernière se termine en 1563 et pas en 1584 à la mort d’Ivan le Terrible. Vraisemblablement Karl-Gustav a attaqué la Russie alors de religion perse, la Pologne n’étant que le théâtre d’opérations. Mais les Cosaques musulmans ont frappé très fort et les Jésuites de Pologne (Sabbatéens) ont été très fortement impactés.

3 – Ivan Ivanovitch 1563-1572

Le jeune tsar Dimitri est mort accidentellement. Fomenko imagine que son frère Ivan Ivanovitch est maintenant le tsar, et que celui-ci est influencé par la faction des Romanov et de son oncle Georgy Vasilievitch. L’hérésie des judaïsants soutenue par Elena de Valaquie ressurgit dans l’histoire russe un siècle plus tard. Fomenko estime que cette hérésie des judaïsants est la véritable cause de la guerre civile et de la répression brutale nommée oprichnina qui aura lieu entre 1568 et 1570. Karamzin écrit qu’il y avait désormais deux cours : l’Oprichnina à Moscou où s’était installé Ivan IV, et la Zemschina à Novgorod où se trouvaient les anciens boyards de la Horde. La Zemschina aurait conservé le « christianisme orthodoxe » et l’Oprichnina serait influencé par les « Luthériens » d’Allemagne, qui sont les « judaïsants ». Les Zakharyn ou Romanov de Biélorussie seraient des partisans des « réformateurs » allemands.

Fomenko fait ici une transposition des événements survenus sous Ivan III – sa répudiation de Sophie Paléologue au profit d’Elena de Valaquie – dans le récit d’Ivan IV. La mort au combat de Ivan le fils d’Ivan III avait permis à ce dernier d’épouser sa veuve Elena. Or Ivan IV est réputé avoir assassiné à l’arme blanche le tsarévitch Ivan Ivanovitch. Adashev est exilé.

Il y a cependant quelques difficultés : Ivan le Terrible s’est marié six fois mais aucune de ses épouses n’a tenu de rôle dans l’oprichina comme Elena de Valaquie sous Ivan III. Si la reconstruction que propose Fomenko est correcte, Ivan le Terrible n’a pas pu assassiner le tsarévitch Ivan Ivanovitch, puisque le second a régné après la mort du premier. Il est clair que les vieux croyants de Russie représentés à la Zemschina sont musulmans et pas « orthodoxes », et que les « Romanov » ne sont pas luthériens mais catholiques romains. La Zemschina musulmane se retrouve à Kazan, toujours une ville musulmane aujourd’hui, ainsi qu’à Novgorod. Probablement ce Novgorod ne se trouve pas sur la Volga mais en Europe du nord, en Allemagne et Pologne, ce qui explique la Guerre de Livonie. Sophie Paléologue et Elena de Valaquie seraient des figures mythiques pour désigner l’islam soufi et le christianisme romain.

La biographie du roi hasmonéen Jean Hyrcan dans le récit de Flavius Josèphe parle de sa conversion du culte des Pharisiens (Perses) à celui des Sadducéens (chrétiens). Le serment de fidélité prêté à Ivan « Ivanovitch » en 1663 viendrait de la conversion de ce dernier au catholicisme romain. Il devient Zakharyn (chrétien ?) et Romanov (romain). Ceci explique que sous « Ivan II » il y a deux métropolites concurrents à Czar-Grad : Alexei et « Roman ». Jean Hyrcan conquiert alors Jérusalem et la Transjordanie (Allemagne). Il est Genghis-Khan au 13ème siècle, mais aussi Chanibek Khan de la Horde d’or au 14ème siècle. Ce dernier a pour alter ego le khan de Crimée Chanibek Girey qui assiège Moscou au 17ème siècle.  

A Kazan, une conspiration des boyards avec Ivan Fedorov Chelyadnin est mise en place. Ils choisissent le frère du tsar Vladimir Andreievitch Staritsky comme poulain, mais celui-ci les dénonce à Ivan. Il demande qu’on lui écrive le nom de ses soutiens et communique la liste à Ivan. Fomenko identifie le massacre de la Zemschina au massacre des Perses (Purim) dans le Livre d’Esther. L’oprichnina a lieu de 1668 à 1670 et réprime l’islam en Europe du nord. Il s’agit bien d’un massacre des Perses. Le pogrom de Novgorod 1569-1570 (1669-1670) aurait eu lieu en Allemagne ou en Pologne. Flavius Josèphe dit queJean Hyrcan ravage le Temple samaritain pour avoir collaboré avec les Séleucides.

Stepan Timofeevitch Razine (1630-1671) est le successeur de Ivan “Timofey”. Fomenko en fait le khan d’Astrakhan et le tsar caché de la Horde, adversaire des Romanov de Moscou. C’est une erreur : Razine n’attaque jamais le tsar et ne s’en prend qu’aux boyards et va surtout combattre les Perses ! En 1668 il est vainqueur du khan d’Astrakhan et en 1669 et 1670 des Perses. Ceci ne correspond-il pas à l’oprichina et au massacre de Novgorod du siècle précédent ? Fomenko prétend que les Romanov introduisent le servage en Russie. Mais le récit fait autour de la « révolte de Razine » suggère qu’il était chrétien au sens moderne, et qu’il ralliait les paysans en promettant de mettre fin à l’oppression féodale des princes arabes.

En 1670 le général tsariste Iouri Dolgoroukov commençait à reprendre la main militairement contre Razine. Fomenko considère l’ancien « Iouri Dolgorouki » (12ème siècle) qui signifierait « grandes mains » comme un alter ego de l’empereur perse Artaxerxès Longimanus et d’Ivan le Terrible ou de son frère Georgy. « Iouri Dolgoroukov » correspond peut-être à Genghis-Khan. Fomenko montre qu’à la fin de sa vie Ivan le Terrible se lamente sur ses péchés, et sera donc revenu sur sa conversion. Le patriarche de Moscou va même excommunier Razine de façon inattendue. Ce dernier est pendu et « équarri » sur la place Rouge. En effet en 1571 (1671) on mentionne la prise de Moscou par les Khans de Crimée. Curieusement celle-ci n’a aucun effet concret sur l’Histoire russe. Les Khans repartent comme s’ils n’étaient jamais venus. Fomenko y voit le retour de la Zemschina à Moscou. Les oprichniks sont exécutés. Les projets d’exil d’Ivan en Angleterre sont compromis et il est exilé à Rostov. Vers cette fin de 17ème siècle certaines éditions de la Bible contiennent tous les livres, à l’exception du seul Livre d’Esther. Le Livre d’Esther est donc le dernier à être intégré à la Bible catholique, certainement après 1670. La « Saint-Barthélémy » qui élimine les chefs protestants sur ordre de Catherine de Médicis en France en 1572 serait un reflet de cette reconquête musulmane en Russie.

4 – Simeon Bekbulatovitch (1572-1584)

Je ne crois pas que Simeon fasse partie de la biographie de Ivan.

Jusqu’en 1670 le christianisme « orthodoxe » est inspiré par les Jésuites : forte influence de l’Ancien Testament, kabbale chrétienne telle qu’on la voit chez les Sabbatéens d’Europe de l’est, hermétisme égyptien tel qu’on le voit chez Athanasius Kircher. Malgré la conversion de Sabbatai Tsevi à l’islam à cette époque. Ivan V et Pierre le Grand (1682-1725) adoptent les couleurs chrétiennes et font la guerre aux Perses. Pierre le Grand notamment impose les coutumes occidentales. Vraisemblablement la foi des Russes est toujours inspirée par les Jésuites. Au 18ème siècle, les Jansénistes et les Luthériens sont d’abord persécutés, mais réussissent peu à peu à devenir le courant dominant de l’Eglise romaine. En 1773 l’excommunication des Jésuites pousse les Frankistes, les Jésuites de Pologne, à se convertir en masse au catholicisme romain. Sous l’impératrice Catherine II, les Russes se présentent toujours comme l’Empire romain, mais ces Chrétiens d’orient ne sont pas ralliés au pape italien. Catherine II offre un sabre au grand-duc Alexandre Pavlovitch avec l’inscription en arabe « il n’y a de dieu que Dieu ». L’influence jésuite et frankiste semble toujours importante. Entre 1791 et 1798 les vieux croyants de Russie rendent hommage à un Potemkine embaumé, ce qui prouverait la pratique tardive en Russie. Fomenko aurait aussi pu citer Lénine. En 1850 les prêtres orthodoxes constituent toujours une caste endogame en Russie, comme les Cohen. Ajoutons qu’un moine russe comme Grigori Raspoutine, qui vivait au début du 20ème siècle porte la barbe et les cheveux longs, comme les prêtres « nazaréens », représentés par Samson dans la Bible. Les popes actuels ont conservé la barbe.

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